Francouvertes

Francouvertes 2025 – Préliminaires – Soir 6 | Idir Gamouri, Neimo et Kamilou

La sixième soirée des préliminaires des Francouvertes s’est déroulée dans un univers musical riche et coloré, oscillant entre rock et rap. Le Cabaret Lion d’Or a ainsi accueilli à bras ouverts les artistes montréalais émergents Idir Gamouri, Neimo et Kamilou offrant ainsi aux spectateurs une soirée musicale marquée de talent, d’espoir et surtout de résistance.

J’aime mes ex : Calamine

La rappeuse montréalaise Calamine a donné le ton rap à la soirée aux côtés de son fidèle beatmaker Kèthe Magané. Ayant participé aux Francouvertes en 2021, en pleine pandémie, Calamine s’est confiée sur son expérience de performer devant une salle vide. Cette fois-ci devant une salle à son comble, la rappeuse s’est complètement laissé porter par son univers musical, à la fois sombre et lumineux, qui expose sans filtre ses réflexions et ses émotions brutes.

Avec ses textes engagés soulevant de nombreux enjeux sociétaux, l’artiste a partagé son état d’esprit sur la situation mondiale actuelle. « Parfois, on dirait que j’essaie d’être consensuelle, j’essaie de faire passer la pilule gentiment, mais là, on dirait que [je me disais], ça va fucking mal dans le monde. Je vais faire une toune avec ce qui est en train de se passer en ce moment. Vous êtes mes cobayes ce soir », lance-t-elle avant d’interpréter en exclusivité son nouveau titre, CHAMBRE D’ÉCHO, disponible dès ce vendredi.

Maîtrisant parfaitement le rythme et le pouvoir des mots, Calamine a présenté une performance percutante, suscitant à la fois l’envie de lâcher son fou et de porter réflexion sur le monde. Pour clore en beauté sa solide prestation, la rappeuse a proposé un morceau « […] un peu plus hop la vie […]. Alors cette chanson-là, c’est sur comment naviguer dans les hauts et les bas de l’industrie musicale et ça s’appelle CE GAME-LÀ », rendant ainsi hommage aux artistes qui osent se lancer dans l’industrie musicale et dans une compétition d’envergure comme les Francouvertes.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin

Idir Gamouri

Premier à monter sur scène, l’auteur-compositeur-interprète Idir Gamouri a ouvert la sixième soirée des préliminaires aux côtés de son groupe. Armé de sa guitare, le chanteur et musicien a instantanément plongé le public dans son univers sonore, où électro et rock se mariaient harmonieusement. Son style distinctif était même sublimé par l’apport d’un violoncelle, qui s’intégrait en douceur aux mélodies intenses et mélancoliques de ses chansons. Offrant ainsi une expérience immersive au son de son EP Clair, qui laisse une grande place à la liberté et l’exploration de la musique instrumental. Toutefois, son interaction avec le public restait discrète et peu existante, créant une certaine distance avec la foule.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin

Neimo

Le jeune rappeur montréalais d’origines françaises Neimo a ensuite fait grimper d’un cran l’intensité de la soirée. Malgré un problème technique en début de prestation, le rappeur s’est rapidement imposé sur scène. Confiant, charismatique et reconnaissant, il s’est adressé à la foule, l’invitant à lâcher son fou avec lui. « Ça va être très hip-hop, très mains en l’air. Est-ce que vous êtes dansants ce soir ? », demande-t-il à un public conquis qui hochait déjà frénétiquement la tête sur les puissants titres Fumer tue et VICES.

La plume engagée de Neimo aborde des enjeux sociaux et politiques, utilisant ainsi la musique comme un outil de résistance et d’expression. Passant de la situation des réfugiés à la montée du nazisme, le rappeur dénonçait au sein de ses titres haut et fort les injustices sociales. « Fuck les néonazis, tout le monde avec moi s’il vous plaît, fuck les néonazis », un message bien entendu et repris en chœur par le public en adhésion avec les valeurs et l’opinion de l’artiste. Accompagné de ses musiciens et du DJ White Socks, Neimo a exprimé à maintes reprises sa gratitude de participer aux Francouvertes. Par la puissance de ses textes percutants, sa musique mélancolique et énergique et la voix angélique de sa choriste, le rappeur a livré une performance bouleversante et authentique, créant une forte connexion avec le public. La prestation a ainsi pris fin avec les sages paroles du DJ White Socks qui a scandé à la foule « Fuck Israël, vivre la Palestine! », un message supporté à l’unanimité et qui une fois de plus démontre le pouvoir de l’expression de soi par l’art.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin

Kamilou

En guise de « cerise sur le sundae », la rappeuse et chanteuse montréalaise Kamilou conclut cette riche soirée musicale en apothéose. Dès son entrée sur scène, entourée de ses musiciens très talentueux, l’amour et l’admiration du public se sont fait entendre. Suspendus à ses lèvres, les spectateurs se sont laissé emporter une fois de plus par cet univers musical où pop, soul et jazz s’entrelacaient avec aisance et maîtrise.

Alternant entre rap et trap, visiblement émue, Kamilou semblait bouleversée par le soutien grandissant du public tout au long de sa prestation. Digne d’une diva avec son chapeau de fourrure, la chanteuse a envoûté en un claquement de doigts le Cabaret Lion d’Or en entier avec sa puissante voix angélique en symbiose avec sa plume courageuse. Dès le début de sa performance, le morceau Assonance a illustré à merveille le talent, les paroles crues ainsi que l’audace de Kamilou.

Sous le choc de l’amour incommensurable qu’elle recevait de fil en aiguille, Kamilou semblait au bord des larmes. Elle s’est ensuite confiée à la foule, « ça me touche énormément, comme là, vous avez pu voir. Shout out à moi ! La prochaine chanson, c’est l’intro de mon projet, elle s’appelle Wazo ». Cette chanson loin d’être passée inaperçue à dès les premières notes fait dresser les poils de bras du public, laissant ainsi une forte empreinte dans l’ensemble des coeurs rassemblés au Lion d’Or.

Pour terminer en apothéose, Kamilou a offert aux Francouvertes son magnifique titre C’est beau, plongeant la salle dans une symbiose totale. Les spectateurs, emportés par l’émotion, chantaient en chœur avec l’artiste, comme une chorale. Concluant ainsi une soirée musicale, où l’art a une fois de plus prouvé sa puissance et son message d’espoir.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin

Palmarès

  1. Muhoza et sa troupe

  2. Kamilou

  3. Maude Sonier

  4. Kat Pereira

  5. Neimo

  6. Bryan André

  7. Naïma Frank

  8. Dogo Suicide

  9. Erika Hagen

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