Francouvertes

Francouvertes 2022 – Retour sur le Soir 7 : Michaëlle Richer, Dan-George Mckenzie et Gawbé concluent les préliminaires

La soirée d’hier a donc clôt la première ronde de la 26e édition des Francouvertes. Le suspens est terminé, on sait maintenant qui accédera aux demi-finales. C’était d’ailleurs au tour de Michaëlle Richer, Dan-George Mckenzie et Gawbé de monter sur scène pour présenter leur projet respectif : seuls les deux premiers ont réussi à se tailler une place dans le palmarès.

La première partie de la soirée était assurée par Chloé Lacasse, grande gagnante de la 15e édition.

Celle-ci a interprété quelques chansons de son dernier opus Les eaux claires, mettant doucement la table pour la soirée avec son humour et sa prestance.

 

Michaëlle Richer

L’autrice-compositrice-interprète est montée sur scène sans mot dire, dégageant un calme doublé à une confiance posée. Les textes de ses chansons sont directs et touchants, ils soulignent avec brio les complexités de l’existence sans pour autant tomber dans les clichés. La composition musicale est intéressante et contraste habilement avec le calme qu’incarne Michaëlle Richer. Synthétiseurs, batterie, basse ainsi qu’une guitare électrique jouant dans les aigus se côtoient sur scène, mettant sur pied un rock alternatif infusé à la musique électronique.

Des moments instrumentaux percutants viennent briser le rythme plus planant et lent des couplets: la foule est réceptive et ne s’en cache pas. L’artiste utilise véritablement sa voix comme un instrument: les rythmes des mots utilisés en plus du timbre de sa voix donnent un résultat captivant. Le tout est encore plus intéressant considérant la réflexion et la profondeur apparente émanant de ses textes. Cerise sur le gâteau : sa voix est toujours parfaitement juste, elle ne fausse jamais.

Sa présence sur scène est marquante: on voit bien qu’elle est connectée avec elle-même, avec sa musique et ses émotions. Cela transparaît davantage alors qu’elle s’adresse à la foule. Sa manière de décrire son oeuvre est captivante, presque lyrique. On voit qu’elle est réfléchie et que des intentions claires sont mises dans la composition et l’écriture de ses pièces. Ce projet, de par son authenticité pure à tout d’un vent de fraîcheur: la foule le voit bien puisqu’elle lui permet de monter jusqu’à la deuxième place du palmarès, entre Rau Ze et Xela Edna & Eius Echo.

* Photo par Jaime Antonio Luna.

Gawbé

L’autrice-compositrice-interprète de Québec est montée sur scène sous une pluie d’applaudissements : beaucoup s’étaient déplacés de la capitale nationale pour venir la voir. Gawbé est tout sourire, elle et son band sont manifestement ravis d’être sur la scène du Lion d’Or : il s’agissait de sa première prestation montréalaise. L’artiste a une énergie rassembleuse et dégage une excitation heureuse franchement attachante, surtout lors des moments plus instrumentaux.

Le grunge qui tire vers le rock pur de Gawbé est musicalement bien exécuté, mais manque légèrement d’originalité. Aspect intéressant: la batterie et la basse sont mises de l’avant, ajoutant une touche intrigante. La voix grunge de l’autrice-compositrice-interprète semble éprouver des difficultés apparentes lorsqu’elle touche aux aigus. C’est malheureux puisqu’elle est oh combien intéressante lorsque grave. La guitare est simple – les riffs sont même un peu répétitifs – mais efficace alors que la batterie bat la mesure et agit telle la colonne vertébrale de la composition musicale. La basse est cruciale dans ce projet et ajoute un rythme entraînant.

La nonchalance et le laisser-aller du groupe sont attachants, mais ultimement, le projet manque légèrement de travail. Ce qui est certain toutefois, c’est qu’il y a du potentiel: le groupe est passionné et leur amour pour ce qu’ils font est contagieux. Il faut dire que la formation Gawbé vient tout juste de voir le jour: ce qu’ils nous présenteront dans le futur méritera certainement de l’attention. Malgré une foule enthousiaste, le groupe n’arrive pas à se classer dans les neuf premiers: on ne les retrouvera pas en demi-finale.

* Photo par Jaime Antonio Luna.

Dan-George Mckenzie

Une main tendue, voilà l’image qu’incarne Dan-George Mckenzie. La musique et la présence de l’artiste de Uashat mak Mani-utenam dégage humour, amour, bonheur et envie de mordre dans la vie. Il est rare qu’on ait la chance d’assister à un spectacle purement country aux Francouvertes: lorsqu’un projet présente ce style de musique sur la scène du Lion d’Or, il est souvent altéré par des influences d’autres styles (bluegrass, folk sale, rock). Malgré des riffs un peu répétitifs, Dan-George Mckenzie a réussi à charmer la foule.

Le country rencontre légèrement le folk innu et l’ajout de la pedal steel donne des vibrations intéressantes au projet: difficile de ne pas aimer une pièce comprenant cet instrument. L’intensité des refrains fait frissonner et la présentation faite par le groupe donne l’envie du country et du folk innu aux non-initiés. Vers la fin de sa performance, le chanteur invite ses musiciens à le rejoindre en avant pour une balade à la guitare. Les quatre hommes qui composent le groupe assurent les choeurs touchants d’une chanson d’amour en français interprété par Dan-George Mckenzie.

Qu’on aime ou non le style de musique, les sonorités de l’innu-aimun sont mélodieuses et l’énergie que dégage le groupe est contagieuse. « Chez les Innus, on aime bien le country », explique l’artiste à la foule. Il lui parle comme à une vieille amie: l’artiste a une aisance frappante et une envie de partage invitante. Il traduit chacun de ses titres en français et explique rapidement les messages véhiculés dans ses chansons. Il donne envie d’en apprendre plus sur sa langue et sa culture: la foule est comblée, ça saute, ça tape des mains, l’enthousiasme est palpable. L’humour dont fait preuve Dan-George Mckenzie est contagieux et sa musique entraînante le propulse  au 7e rang du palmarès: il se rend directement en demi-finale.

* Photo par Jaime Antonio Luna.

Après sept soirs de préliminaires, on se retrouve avec le classement final de cette première ronde.

Il est important de souligner que les trois premières places sont occupées par des projets féminins. Rau Ze, indétrônable, se trouve au premier rang. Elle est suivie de près par Michaëlle Richer au deuxième rang, puis par Xela Edna & Eius Echo au troisième.

Aura-t-on droit à une finale féminine?

Seul l’avenir nous le dira, puisque le classement s’efface pour les demi-finales : les artistes devront se prouver devant un tout nouveau jury (et un nouveau public aussi) les 18, 19 et 20 avril prochain, toujours au Lion d’Or.

PALMARÈS DES PRÉLIMINAIRES DES FRANCOUVERTES 2022 (APRÈS LES 7 SOIRS)

  1. Rau Ze
  2. Michaëlle Richer
  3. Xela Edna & Eius Echo
  4. Émile Bourgault
  5. Charlotte Brousseau
  6. Hôte
  7. Dan-Georges Mckenzie
  8. David Lagacé
  9. Allô Fantôme

Éliminés: Pataugeoire, Tamara Weber, Andy Jon, BéLi, YUYU, Antoine Aspirine, Vidjay Rangaya, Zach Boileau, NINAN, FAÇADES et Madame Autruche.

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