Francouvertes 2017 – Soir 6 | Les univers musicaux de Laurence-Anne, Ariane Vaillancourt et Joey Robin Haché
Si on entrait lundi soir à la sixième soirée des préliminaires des Francouvertes sans savoir ce qu’on allait voir, la surprise de la qualité des trois candidats était fulgurante. Laurence-Anne, Ariane Vaillancourt et Joey Robin Haché nous ont fait plonger, le temps d’un soir, dans leurs univers musicaux superbement construits.
L’ex: Samuele
L’ex a été très bien choisie pour briser la glace de la brochette d’artistes qui allait suivre. Pour son quinze minutes, Samuele a sélectionné des pièces de son répertoire avec lesquelles elle n’était pas encore tout à fait confortable ou des morceaux qu’elle ne jouait à peu près pas en concert pour se remettre dans l’esprit de son passage aux Francouvertes lors de l’édition 2015. Seule avec sa guitare, sa trompette de bouche et ses brillants incontrôlables, Samuele nous a présenté morceau touchant après morceau touchant, entrecoupé d’interventions bien réfléchies. On pense entre autre au moment où elle a vraiment pris le temps d’offrir à son public un brin d’éducation sur la non-binarité, discours qui a été écouté avec une excellente écoute.
Le morceau qu’elle a choisi de « casser » lundi soir porte sur le consentement. Elle s’est permise une autre intervention pour nous expliquer pourquoi avoir décidé d’écrire sur le sujet alors que tout va bien dans sa vie et pour souligner l’importance du consentement. Elle nous a démontré par sa chanson que le consentement verbal peut être effectivement très sexy.
Laurence-Anne
La scène était bien remplie avant l’entrée sur scène de Laurence-Anne. On pouvait y voir le set-up classique guitare-basse-batterie, mais aussi un clavier décoré de bouquets de fleurs dans des canettes de liqueur, un vibraphone et des cierges au sol.
La claviériste qui accompagnait Laurence-Anne a installé l’atmosphère du premier morceau en créant des motifs vocaux à l’aide d’une pédale de loop. Déjà, la foule était conquise. Quand s’est joint le reste du band, nos oreilles étaient remplies d’un son recherché, complexe, guidé par une voix délicate qui complète parfaitement son univers planant. Pour définir le genre, on pense Patrick Watson, on pense presque Half Moon Run, mais il est assez difficile de comparer sa musique à quoi que ce soit de bien précis tant c’est unique à Laurence-Anne et ses musiciens.
Elle-même préférerait qu’on ne cherche pas de ressemblance avec d’autres, elle qui se fait souvent comparer à Salomé Leclerc (pour la voix sans aucun doute, mais pas grand chose d’autre.) Pour jouer le jeu, elle s’est présentée en tant que celle-ci et s’est empressée de nous présenter sa claviériste Christina Aguilera, le cinquième Beatle au vibraphone, Kurt Cobain à la basse et le drummer de la Compagnie créole à la batterie. On sentait définitivement une belle complicité dans le groupe.
Ariane Vaillancourt
C’était définitivement une soirée où l’univers musical prédominait. Ariane Vaillancourt s’est présentée sur scène derrière son piano, accompagnée d’un quatuor à corde, d’un drummer, d’un bassiste et d’une percussionniste qui assurait également les back vocals.
Avec un band de la sorte, il était évident que le son allait être magnifique et on a certainement pas été déçu. La musique d’Ariane Vaillancourt a été écrite pour faire voyager son public. Ses arrangements et l’ajout des violons assurent un son cinématographique minutieusement travaillé. On avait parfois l’impresion d’écouter un enregistrement tellement c’était beau et bien fait.
Des trois candidats, Ariane Vaillancourt avait la maîtrise vocale la plus impressionnante. Elle savait comment faire voguer sa voix entre les notes et jusque où elle pouvait la pousser. À ça, il fallait bien sûr ajouter l’émotion parfois dramatique, parfois enjouée, toujours délicate.
Par les applaudissements du public, on sentait qu’Ariane Vaillancourt avait réussi à conquérir son public. C’était peut-être déjà gagné d’avance parce qu’il s’agit quand même de musique pop et un quatuor à cordes ne manque jamais de séduire la foule.
Joey Robin Haché
De la manière dont il a été présenté à la foule rassemblée au Lion d’Or à propos des nombreux endroits au Québec et en Ontario où il a pu jouer, on pouvait s’attendre à ce que Joey Robin Haché soit un interprète hors pair. Tout de suite, il a lancé sa demie-heure sur un morceau plein d’entrain, où ses fabuleuses expressions faciales ont pu rayonner.
Dans une formule un peu plus classique que ses deux précédentes, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Nigadoo au Nouveau-Brunswick muni de sa guitare était accompagné d’un second guitariste, d’un bassiste et d’un batteur. Bien que le format se voulait plus simple, le son était tout aussi complexe. On a eu droit à un folk-rock énergique d’un band qui était clairement très content d’être là.
La plus grande richesse du numéro était sans aucun doute la présence scénique de Joey Robin Haché. On pouvait sentir son émotion dans son corps, de ses pieds sautant sur le rythme, jusqu’à ses sourcils tout aussi expressifs que lui. Sa musique était un peu le shot d’expresso dont on avait besoin après les deux candidates à la musique plutôt planante.
Verdict
Des trois candidats, seulement Laurence-Anne a su se classer, en cinquième position derrière Valery Vaughn, évinçant malheureusement du palmarès Mélanie Venditti.
Palmarès après 6 soirs
- Vulvets
- Lydia Képinski
- Les Louanges
- Valery Vaughn
- Laurence-Anne
- Van Carton
- Shawn Jobin
- MCC
- Antoine Lachances
Artistes évincés du palmarès: Mélanie Venditti, Ariane Vaillancourt, Joey Robin Haché
- Artiste(s)
- Ariane Vaillancourt, Joey Robin Haché, Laurence-Anne, Mélanie Venditti, Valery Vaughn
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Cabaret Lion d'Or
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