Francouvertes

Francouvertes 2014 – Ronde 1 – Soir 6 | Julie Blanche, Marc-Antoine Larche et Maritza

Les préliminaires des Francouvertes se poursuivaient lundi soir avec Julie Blanche, Marc-Antoine Larche et Maritza. En cette avant-dernière soirée de première ronde, les choses se corsent et le palmarès se resserre. Retour sur une soirée plutôt agréable, présentant plusieurs pans de la chanson rock légère aux détours parfois sombres. 

Julie Blanche

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Photo par Richard Mercier.

La soirée a démarré sur les chapeaux de roue avec Julie Blanche et son band de rêve : son fidèle compagnon et co-parolier Antoine Corriveau, Cédric Dind-Lavoie à la contrebasse, Pietro Amato (de Torngat) aux claviers et cor français, et tant qu’à y être, Stéphane Bergeron (de Karkwa) à la batterie. Rien de moins.

Avec un band de la sorte, inutile de dire que ça sonnait comme une tonne de brique : section rythmique convaincante, qui donne du punch aux compositions, autrement très mélodiques. Ce contre-poids au jeu de guitare de Corriveau apportait un équilibre plus que bienvenu.

Évidemment, Julie Blanche paraissait en pleine confiance au-devant de cette bande expérimentée. Libérée de toute préoccupation, ça lui permettait de chanter avec beaucoup de souffle et de grâce, ce qu’elle a fait tout au long de sa demi-heure.

Il y a bien sur quelques petites choses à placer, encore : ce n’est, après tout, que la troisième prestation (!) de ce projet. Par exemple, les harmonies de voix ne sont pas toujours équilibrées au niveau des volumes. C’est que la voix de Julie Blanche est plus ou moins puissante, ce qui convient au matériel proposé, qui nécessite une certaine vulnérabilité dans l’interprétation. Mais agencée à celle d’Antoine Corriveau, on dirait que la chanteuse se retrouve enfouie plutôt qu’en harmonie, par moments.

Avec l’aspect plutôt dramatique des compositions, on pourrait facilement imaginer un peu plus de mise en scène aussi. Julie Blanche semble à l’aise sur scène, et bien qu’elle dégageait bien ce que ses chansons véhiculent, une petite touche de préparation scénique pousserait le tout un peu plus loin.

Mais ce sont là des détails. En général, les chansons indie-folk teintées de mélancolie de Julie Blanche ont eu droit à un traitement royal, ce qui est bien mérité, et le résultat était hautement convaincant.

Ce serait étonnant de ne pas la retrouver en finale, celle-là. Fabuleuse prestation.

 

Marc-Antoine Larche

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier.

L’Abitibien Marc-Antoine Larche suivait, avec ses chansons indie-pop, du même courant que les Navet Confit et L’Indice de ce monde. C’est d’ailleurs Navet Confit qui réalise son album à venir, alors que l’un des jeunes représentants de cette mouvance, Thierre Bruyère, se trouvait à sa gauche, à la guitare électrique. Ça donne une idée.

Faux départ alors que les imperfections vocales trahissaient une nervosité évidente, tout comme la présence de scène pour le moins hésitante. Les courants d’air et Ça arrivera pas en ont souffert.

Le déclic s’est fait à la quatrième chanson, ironiquement baptisée Changement majeur :  une ballade qui remettait le train sur les rails. Belle interprétation et très bonne chanson. La timidité de Larche passe mieux lorsqu’il présente des chansons plus posées, visiblement. Et lorsqu’il joue de la guitare.

En plus de Bruyère à la guitare, Marc-Antoine Larche comptait sur la présence de Jocelyn Pelichet (guitare), Hugo Chaput (basse), Alexandre Bigras (batterie) et Sophie Vaillancourt (aux claviers) : une bande qui assure moins que celle de Julie Blanche, ça va de soi, mais qui rehausse tout de même les chansons de façon assez convaincante.

Dans l’ensemble, les chansons sont plutôt bonnes mais l’interprétation n’est pas encore là : il manque d’assurance, de cran, de personnalité pour l’instant, surtout chez le leader. Mais les éléments sont là… Il faut juste un peu plus d’expérience et peut-être un brin de direction.

Maritza

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier.

Certainement la plus charismatique du lot lundi soir, Maritza fermait la marche avec une prestation dans l’ensemble assez convaincante.

Avec Jean-François Lemieux à la basse, Catherine Bourgeois aux percussions et claviers, et David Thiboutot à la guitare électrique, elle aussi bénéficiait de bons musiciens pour l’appuyer, ce qui donnait lieu à des arrangements inventifs, souvent en subtilités, et bien livrés. Maritza elle-même prenait part à l’instrumentation, soit à la guitare électrique ou à la basse et démontre beaucoup de cran, d’assurance et de légèreté.

Elle est belle à voir, la Maritza : bien à l’aise avec ses compositions et entraînante lorsqu’elle se déhanche gentiment. Ses musiciens et elle affichent aussi une belle complicité.

En revanche, les textes de Maritza sont parfois convenus, et tombent souvent dans la simplicité lorsqu’on s’y arrête. Dans un autre regard et Que reste-t-il, notamment, ne donnent pas dans la grande subtilité.

Mais sa voix, empreinte de soul et techniquement bien maîtrisée, en jette suffisamment pour faire oubli ce léger bémol.

Bien rodé, bien foutu, bien présenté. Ça mérite une autre ronde.

Verdict

Julie Blanche se faufile au quatrième rang, Maritza juste derrière au cinquième, alors que Marc-Antoine Larche n’a pas fait la cote.

C’est donc dire qu’avec une seule soirée de préliminaire à venir, les six premiers artistes sont assurés de se rendre en demi-finale, dont Julie Blanche et Maritza.

Palmarès (après 6 soirs sur 7)

1) Joelle Saint-Pierre
2) Philippe Brach
3) Jacques Bertrand junior
4) Julie Blanche
5) Maritza
6) Bobby One
7) P.A.P.A (Pas d’Argent Pas d’Agent)
8) Gab Paquet
9) Maison Brume

Éliminés : Mathias Mental, Someurland, Matt Tomlinson, Jérôme Charrette-Pépin, Joanie Michaud, Marc-Antoine Larche, Michel Robichaud, Coroner Paradis et Nini Marcelle.

Photos en vrac
par Richard Mercier

Thierry Bruyère, guitariste de Marc-Antoine Larche

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