Francouvertes

Francouvertes 2014 – Ronde 1 – Soir 1 | Gab Paquet, Philippe Brach et Nini Marcelle

Les Francouvertes donnaient le coup d’envoi à sa 18e édition, lundi soir, avec le tout premier soir de préliminaires. Nini Marcelle, Gab Paquet et Philippe Brach étaient les trois premiers artistes à se produire au Lion d’Or pour cette première de sept soirées de première ronde.

Nini Marcelle

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Premier groupe à monter sur les planches de cette 18e édition bien garnie, Nini Marcelle est une formation de six musiciens ayant pour la plupart déjà participé à l’une ou l’autre des précédentes cuvées du concours-vitrine avec d’autres acolytes ou sous d’autres appellations. Et ça paraissait hier soir : les musiciens et leur frontwoman, aguerris, évoluaient comme poissons dans l’eau.

Puisant quelque six pièces dans le répertoire de son premier album, Je marche dans mes pas, et du deuxième qui s’en vient, Nini Marcelle a offert une prestation touche-à-tout : un départ tout en rythme, de l’électropop (?), de l’ésotérique (!), des ballades, comme Couche avec moi (c’est l’hiver) (clin d’œil à l’auteure Fanny Britt pour sa pièce du même nom?) ou Passer la frontière

Mais au bout du compte, l’ensemble sonne surtout très pop, style années 80 avec force claviers, Joe Bocan ou Martine St-Clair… C’est honnête, la voix est jolie, cristalline, juste, l’énergie est sincère, les musiciens sont à l’aise, bien rodés, et le résultat n’est pourtant pas des plus original ou innovant, voire minimalement audacieux. C’est… gentil ?

Gab Paquet

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Présenté par son guitariste Shampouing, Gab Paquet, chanteur de pomme de Québec comme il ne s’en fait (presque) plus, s’est emparé de la scène en compagnie de ses quatre musiciens et de timides mais fermes déhanchements — de bon augure.

Ses titres Continental Sélect, Consommations, Soucoupes volantes, Vibration Transe et Fais l’amour avec moi, issus de sa première langoureuse galette Sélection continentale, présentent une pop de charme digne des Claude François ou Mario Pelchat de ce monde sans se prendre au sérieux. Le personnage, qu’il assume tout à fait, pourrait être poussé plus loin encore : outre la moustache de mononc’ à la Damien Robitaille et la raie de côté, on a envie que le shag lui sorte de la chemise, qu’il a chatoyante…

Le tout est coquin, kitsch à souhait, on n’a pas de mal à s’imaginer un univers de groupies en chaleur hurlant à ses pieds, tentant de le toucher du bout des doigts et rêvant de lui la nuit. De son premier effort, donc, il nous a offert cinq pièces, des chansons d’amour aux refrains entraînants et aux textes sans équivoque, tantôt plus rock, tantôt ballade ou limite électropop, toujours sur un ton badin au verbe un peu franchouillard, et d’une voix chaude, demandant même au tech de son d’ajouter de l’autotune dans son micro… Un pastiche réussi. On adore ça. (Et pis il paie les consommations!)

Philippe Brach

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« Crisse, vous êtes rodés. Y a du fun au pied carré à souère ! » : ça, c’était l’entrée en matière de Philippe Brach, grand gagnant de Ma Première Place des Arts en 2013, porte-parole du Festif! de Baie-Saint-Paul, chouchou de Petite-Vallée, entre autres exploits avec ses 24 ans, sa bouille de gamin et ses trois musiciens. Et on n’a pas fini d’en entendre parler, garanti.

En sept titres — à paraître sur son premier album, prévu au printemps —, il nous a témoigné de sa filiation avec nos Fortin préférés, qu’il s’agisse de Fred ou Dédé, dans la verve, l’irrévérence, l’authenticité, le franc-parler. Les deux pieds sur terre et la langue pas du tout dans sa poche, Brach nous a servi un bel amalgame de pièces au dénominateur commun : une qualité dans l’écriture.

Sinon, il est un peu fou, très théâtral, expressif, et c’est tout sauf surfait. Que ce soit avec Dans ma tête, façon reggae style et rires démoniaques, avec la douce Le matin des raisons, qui donne à entendre son pas pire pantoute registre vocal, avec la très courte chanson d’amour Chien, ou la tendre T’aurais pas pu nous prendre à deux, en hommage à ses grands-parents, ou même, avec la « scatoludique » Ravin, très folk, avec Race-Pape, l’avant-dernière de sa prestation ou Alice, qu’il interprète seul et qu’il a écrite pour se déculpabiliser — sans succès — d’un avortement, le Saguenéen, digne héritier de ce qu’on appelle « le son du Lac », nous en met plein la gueule avec sa simplicité zéro simpliste tout authentique.

Classement préliminaire

1. Philippe Brach
2. Gab Paquet
3. Nini Marcelle

Photos en vrac
par Richard Mercier

Nini Marcelle

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