Francouvertes 2012 – Première ronde: Pandaléon, Mauves et Bravofunken

C’est parti! Les Francouvertes 2012 étaient lancées ce soir avec une toute première soirée de préliminaires. La foule réunie au Lion d’or a fait la connaissance de 3 bandes rock: la formation franco-ontarienne Pandaléon, le quatuor de Limoilou Mauves et le groupe montréalais Bravofunken.

Pandaléon

Le groupe Pandaléon, de Saint-Bernardin en Ontario, avait le mandat de briser la glace. Après un départ un peu nerveux, le chanteur et claviériste Frédéric Levac a pris ses aises sur scène et prenait progressivement de l’assurance sur le plan vocal, supporté admirablement par le guitariste Marc-André Labelle, le batteur Jean-Philippe Levac et la violoniste Jessica Hebert.

L’univers sonore du groupe est riche et maîtrisé, ce qui convient parfaitement aux compositions, qui sont clairement d’inspiration « Karkwasienne »: un rock atmosphérique, texturé, en crescendos ponctués d’accalmies. Il arrive à l’occasion – comme lors de la dernière chanson – que les lignes mélodiques soient trop nombreuses et inutilement complexes, ce qui engendre des séquences trop chargées, mais dans l’ensemble, la musique que propose Pandaléon atteint la cible.

Au niveau des textes, leur poésie imagée laisse entrevoir de belles choses, un imaginaire qui lui est propre, même si on peut noter quelques maladresses et un ton difficile à cerner.  Le champ lexical est riche, mais la musicalité des mots n’y est pas toujours.

Les interactions avec le public seront aussi à travailler si le groupe aspire aux grands honneurs (ce qui ne semble pas être hors de portée pour l’instant…).

Mauves

Si la direction de Pandaléon se construit sous nos yeux, celle de Mauves ne pourrait être plus claire. Le quatuor de Limoilou propose un pop rock énergique sans détour, très sixties par moments.

Aux devants, deux têtes frisées chantantes: le guitariste rythmique Julien Déry et Alexandre Martel, qui se charge des solos quand il n’a pas les mains occupées au wurlitzer. Les deux acolytes alternent au chant, eux qui ont des timbres de voix assez semblables, même si Martel semble maîtriser davantage le sien.

Mauves assume sa pop et lui donne des couleurs rock’n’roll plus souvent qu’autrement. Belle énergie sur scène, même si le matériel fait preuve de moins d’audace que celui de Pandaléon.

Une formule simple, efficace et bien rendue.

Bravofunken

En matière de bands de party, Bravofunken n’a rien à envier à qui que ce soit.

Son sympathique dance rock rythmé et coloré, bonifié de touches électro ludiques, s’impose lorsque la bande est sur scène et donne franchement envie de danser ou de faire la fête.

Les textes sont amusants et plutôt habiles, mais les deux protagonistes au micro manquent de tonus pour en convaincre l’auditeur. La voix de Mélissa Lefebvre, en particulier, ne porte pas autant qu’elle le souhaiterait et qu’il ne le faudrait, étant donné la forte personnalité des chansons.

En revanche, la chanteuse excelle comme conteuse (!) et ses interactions avec le public rajoutent en convivialité.

Dommage, aussi, cette « panne » de synthés lors d’un des moments soutenus de la prestation…

 

Le verdict

Malgré ses atouts évidents et la foule plutôt favorable, Bravofunken a terminé 3e au terme de la soirée. Mauves s’est emparé du 2e rang, alors que Pandaléon trône au sommet, pour l’instant.

C’est donc dire que dès le premier soir, le sort a fait mentir le préjugé selon lequel les artistes montréalais étaient avantagés par la formule de pointage des Francouvertes (50% de la note provient du vote du public; l’autre 50% des juges). 

Prochaine étape: soir 2 des préliminaires, le mardi 14 février prochain, avec Sarah Toussaint-Léveillé, Antoine Corriveau et Simon Kingsbury.

 

 Classement provisoire
1. Pandaléon
2. Mauves
3. Bravofunken