Koriass

Francos 2019 – Jour 10 | Koriass sur la scène Bell : une clôture réussie

Devant une marée humaine se rendant jusqu’à Ste-Catherine, Koriass aura clôturé en beauté une 31e édition des Francos fortement portée sur le rap, et qui ne fût pas épargnée par la pluie. Fort heureusement, la soirée de samedi ne subissait pas les intempéries, donnant ainsi lieu à un spectacle qui restera sans aucun doute gravé dans les mémoires du festival. 

C’est par une entrée scénique discrète que Koriass commence a rapper les premières strophes de J-3000. Derrière lui, l’emblème longiligne qui orne le visuel de son dernier album La Nuit des Longs Couteau s’illumine en blanc dans une mise en scène sobre, mais néanmoins réussie.

L’apport indéniable des instruments

Aux côtés du Montréalais, ce n’est pas seulement son fidèle acolyte, DJ Manifest, qui se dresse derrière le mobilier. Dans les faits, Koriass offre pour cette dernière soirée des Francos un spectacle dont nombreux de ses confrères du milieu devraient s’inspirer. Invitant des instrumentistes, dont un pianiste, un guitariste, un batteur et un quatuor à cordes, l’expérience est d’emblée folle et prend davantage aux tripes qu’une simple bande-son en fond. 

Dès le second titre Eléphant, la première moitié de la Place des festivals s’immisce dans l’ambiance d’une grosse fête, où sauter sur le rythme et les rimes devient un exercice fréquent. Soutenu par des écrans projetant souvent des formes et lumières colorées, Koriass en met plein la vue visuellement… et oralement. Son flow, incisif, est accessible à tous puisque la foule se compose, évidemment, de jeunes mais aussi de moins jeunes qui se mettent parfois à lever les bras ou hocher la tête sur des titres tels que Montréal-Nord, Get It Right et la sublime Blacklights.

Photo par Benoît Rousseau

Des invités qui mettent l’ambiance

À ce moment là du spectacle, le soleil n’est plus mais une lumière viendra illuminer la scène avec la venue de FouKi, qui donna tout un spectacle au même endroit la semaine précédente. Le rappeur de Montréal, qui vient de remporter une bourse Stingray de 5 000$,  intervient alors sur Woosh et Lait de chèvre, qui entraîne un important moshpit en avant scène dans une ambiance plus que festive. Et la fête sera d’autant plus belle lorsque de milliers de lumières provenant de cellulaires illumineront sur iPhone la Place des Festivals. 

À partir de l’intervention de son ami, Koriass sera sur la pente ascendante jusqu’à la fin de son spectacle. Ne baissant pas la garde et conservant derrière ses paroles sensées un dynamisme scénique sans équivoque, il invite la chanteuse Meryem pour Love Suprême avant de présenter une nouvelle chanson, Tséveudire.

Le public est festif et l’enchaînement de Cinq à sept avec la géniale Zombie offrira une clôture à saveur particulière, entre moshpits… et une faible pyrotechnie qui fût s’actionnée qu’une seule fois. Est-ce un problème technique ? Ou une restriction budgétaire ? Disons qu’avec cette exécution de courte durée et sa faible hauteur dépassant à peine la silhouette de Koriass, les flammes auront manqué leur but de faire lever une dernière fois la foule des Francos.

Photo par Benoît Rousseau

 

En rappel, la venue de Meyrem et des rappeurs FouKi, Greg, Jam, Dramatik, Steve Beezy et Obia Le Chef sur Nervous s’avère parfois désordonnée, à l’image du gadget raté. Sous pavillon de 7ème Ciel Records qui profite d’un immense drapeau pour faire sa publicité, c’est une petite cacophonie qui se manifeste avec autant d’intervenants, rappelant la venue de La Fourmilière au spectacle de FouKi samedi dernier.

Bien que pertinente, l’intervention est simplement mal placée sur le set puisqu’elle a le mérite de laisser sans repères un public en arrière qui n’est pas nécessairement le plus averti en matière de rap keb. Il quittera progressivement les lieux, laissant Koriass rapper sur l’émouvante Enfants de l’Asphalte, une chanson magnifiée sur scène par la présence des instruments à cordes et par des accords joués au piano qui ont le mérite de faire trembler les corps.

Ah… et si seulement le spectacle s’était arrêté là. Et si seulement Emmanuel Dubois, dont le talent reste indéniable, ne s’était pas lancé dans une dernière improvisation a capela hors-temps qui n’avait pas lieu d’être à ce moment-ci de la soirée, tuant en quelques secondes l’heure et demi de spectacle jusque là parfaite.

Photo par Benoît Rousseau

 

Liste des chansons

  1. J-3000
  2. Éléphant
  3. Montréal-Nord
  4. Get It Right
  5. Ennemis
  6. Blacklights
  7. Woosh (avec FouKi)
  8. Lait de chèvre (avec FouKi)
  9. iPhone (avec FouKi)
  10. Devenir fou
  11. Alerte Amber
  12. Sorry
  13. Garde ta job
  14. St-Eustache
  15. Love Suprême (avec Meryem)
  16. Tséveudire
  17. Lendemain
  18. Cinq à sept
  19. Zombies

Rappel

  1. Nervous (avec Greg, Jam, FouKi, Dramatik, Steve Beezy, Obia Le Chef et Meryem)
  2. Enfant de l’Asphalte (avec Meryem)

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