Francofolies 2016 | Entrevue Karim Ouellet : Totem funky
On a pu le voir grimper sur la scène avec Loud Lary Adjust lors de la soirée d’ouverture des FrancoFolies le 9 juin dernier, ainsi qu’avec King Abid la soirée suivante. C’est maintenant à son tour d’être la tête d’affiche du 17 juin au Métropolis, avec Claude Bégin en première partie, et de faire danser les couches-tard au Shag, Savoy du Métropolis, le temps d’un DJ set. Entrevue avec Karim Ouellet pour jaser de tournée, de symbolisme et de funk.
On le connait très bien sur ses albums et sur scène, mais comment se débrouille-t-il derrière une table tournante? « C’est temps-ci, je mix du funk beaucoup. J’ai replongé là-dedans dans les dernières semaines et j’adore le funk, donc j’en mets plus qu’avant. Mettons, Funkadelic ou Earth, Wind & Fire. Pour découvrir tout ça, j’écoute une radio sur Internet qui s’appelle WeFunkRadio.com. Il y a vraiment des découvertes à faire! Il y aura plus de funk que dans mes autres DJ set, mais ça va demeurer un mélange de hip-hop, un peu d’électro, tout dépendant du crowd et ce qu’ils veulent entendre. J’essaie de les sentir le plus possible. »
Une ville ou l’autre
Toujours installé à Québec, Karim Ouellet a beaucoup affaire à Montréal pour sa carrière, que ce soit pour des meetings de label ou pour des spectacles. Pourtant, il ne semble pas avoir de préférence ou d’aversion pour l’une ou l’autre des villes. « C’est la même ville pour moi. Le temps de faire une sieste entre les deux. Peu m’importe les villes, c’est surtout les gens. Je travaille avec autant de gens à Montréal qu’à Québec. C’est tous des gens qui se connaissent. J’ai des amis dans les deux villes qui se connaissent aussi. »
Alors, voit-il une différence avec tourner en région? « Non. Faire un show c’est faire un show. » Il a toutefois eu un coup de coeur pour la région de Tadoussac et Charlevoix en général. « J’aime aller tourner dans des places où je ne suis jamais allé pour découvrir des nouveaux spots. Les gens, moi je les vois toujours dans le même contexte. C’est du monde qui viennent voir un show et qui aiment la musique. C’est universel, ça ne change rien d’une ville à l’autre. Quand je vais jouer, mettons, à Rouyn-Noranda, je ne vois pas tant de différence qu’avec le public de Québec ou de Montréal. Mais si je vais jouer dans un autre pays, là je vais voir une différence. »
Il a eu la chance de se produire partout au Québec et beaucoup en Europe, mais il a également pu décrocher une vitrine au festival South by Southwest (SXSW) à Austin au Texas en 2013. « À l’international, c’est un endroit où j’ai adoré jouer. La réponse était assez humble. J’étais peut-être un des quatre artistes qui chantaient en français là-bas. On a fait des salles de 300 personnes, mais pas plus que ça. Mais c’a bien été! Je n’aurais pas pu faire une salle de 1000 personnes à Austin, par contre. Je ferai ça sûrement jamais, à moins de commencer à chanter en anglais et ce n’est pas ce qui m’intéresse tant que ça non plus. » Mais que dire des Stromae de ce monde qui ont réussi à se payer le Madison Square Garden? « Ça se compte sur moins que cinq doigts d’une main, je pense, les artistes francophones qui peuvent remplir des places comme ça! »
Été tranquille
En visitant le site web de Karim Ouellet, on peut remarquer que sa liste de spectacles ne semble pas aussi chargée cette année que ce qu’on lui connait habituellement. « On a décidé de présenter que le gros spectacle cet été. Huit musiciens, une chorale, des violons, des cuivres, de l’éclairage, une mise en scène et des décors. Il va y avoir quelques exceptions, deux-trois shows trio, mais sans plus. Sinon, il y a quelques festivals que je fais, mais qui n’ont pas encore dévoilé leur programmation, donc je ne peux pas l’annoncer encore. J’ai pris moins de shows cet été que l’album d’avant. »
Il aura sans doute du temps pour nous pondre du nouveau matériel, ou tout simplement pour prendre un peu de temps pour lui. « Je n’ai pas encore prévu mes temps libres. Mais une chose est sûre, je ne quitterai pas le Québec cet été. La vraie tournée dans les salles, ça va être en automne. Ce sera annoncé bientôt. Ce sera partout au Québec, dans toutes sortes de formules de scène différentes. Sinon, retour en France pour la sortie de l’album là-bas à la fin de l’automne. Quelques spectacles là-bas aussi, début 2017. D’autres festivals au Québec l’été prochain. Et sûrement d’autres choses que je n’aurai pas vu venir encore qui vont arriver. »
Mammifère musical
Karim Ouellet s’est plu à faire des animaux un thème récurent sur ses albums par ses pochettes. Si la tradition se poursuit dans les années à venir, envisagera-t-il à un moment ou à un autre de créer un bestiaire? « Si jamais par la force des choses, j’arrive à assez de matériel pour arriver à un projet comme celui-là, pourquoi pas! C’est assez spontané, je n’y ai pas pensé beaucoup. À la base, ça part d’un gars qui s’appelle Avive, qui dessine toutes mes pochettes d’albums. Je l’ai découvert parce qu’il habite à Québec. Il imprime des dessins sur des t-shirts, des chandails et du linge. J’ai toujours trouvé ça très beau. Il y a énormément d’animaux dans ce qu’il fait. Quand j’ai voulu travailler avec lui dès le premier album, on a gardé son style. »
L’imaginaire entourant Karim Ouellet tourne beaucoup autour du renard qui prête son nom à son deuxième opus. « Des idées comme Fox, par exemple, il n’y a pas énormément de sens derrière ça. J’ai appelé ça Fox parce que je trouvais ça beau. C’est un nom que je trouve beau, et l’image d’un renard, je trouvais ça beau. Je trouvais que dans l’imaginaire, ça ouvrait la porte à l’interprétation. Effectivement, c’est quelque chose qui a fonctionné! Des renards en show, je m’en suis fait donner une soixantaine sûrement! J’ai une collection de chandails de renard, de bracelets de renard, des livres de dessin, plein d’affaires! »
Le chanteur n’accorde toutefois pas le même symbolisme au loup qu’au renard. « Le loup, c’est l’histoire d’une chanson seulement. Ce n’est pas un totem dans l’album. En même temps, les gens font ce qu’ils veulent avec ça, je ne le contrôle pas. On verra! Karim et le loup, ça s’appelle comme ça à cause du conte musical qui s’appelle Pierre et le loup. Pour moi, c’est un clin d’œil, tout simplement. »
Quoi qu’il en soit, pour faire plaisir à vos oreilles ou pour fournir Karim Ouellet en chandails de loup, ne manquez pas son spectacle au Métropolis suivi de son DJ set funky, le 17 juin prochain.
- Artiste(s)
- Karim Ouellet
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Festival,
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