Festival FME

FME 2018 – Jours 2 et 3 | Magie Magie avec Galaxie, Karkwatson, Klaus et Teke Teke

Le FME peut dormir tranquille et garder la tête haute, après seize années d’existence aucun signe d’essoufflement n’est perceptible à l’horizon. Ayant enregistré un record d’affluence samedi soir au show hip-hop sur la scène extérieure avec 4 200 festivaliers, chaque journée permet de tirer profit d’une programmation riche et tellement variée. Parmi les moments forts des deux derniers jours, force est de souligner le retour de Karkwatson, les émulsions de Klaus, Teke Teke et les deux apparitions tonitruantes de Galaxie.

Dans une Galaxie près de chez vous

Jamais on se sentira plus vivant qu’en assistant à une prestation de Galaxie. Depuis la sortie de leur dernier album Super Lynx Deluxe, ils explosent partout où la tournée les amènent.  Guitariste chevronné, le meilleur au Québec certains diraient même, Olivier Langevin bouillait dès son entrée sur scène. Haut et fort, il s’est empressé de déclarer : « On est ici pour vraiment se la décalisser. » Le message était passé, ça avait le mérite d’être clair.

* Photo par Christian Leduc.

La bande des six s’est donc affairée à nous brasser la cage, notamment avec Piste 1 et Camouflar de l’album Tigre et diesel.  Sourire aux lèvres et basse en main, Fred Fortin n’a pas manqué à l’appel d’une seule partition, il affichait une mine stable et contrôlée, comme un gardien, un grand frère vaillant pour Olivier qui était visiblement enflammé. En rappel, c’est à genou sur le stage qu’Olivier a donné le cue pour démarrer Magie Magie, une pièce de leur dernier album qui a du coeur au ventre. L’expérience s’est répétée le lendemain alors qu’un show secret avait lieu dans un centre de plein air situé à 40 minutes d’autobus de Rouyn. Les astres étaient encore alignés, la bonne humeur était au rendez-vous et Olivier avait la même flamme à partager avec son public.

* Photo par Christian Leduc.

Dans la pépinière des découvertes : Klaus et Teke Teke

Parmi les musiciens pouvant se vanter d’avoir jouit d’une visibilité au FME, François Lafontaine a eu l’opportunité de jouer à s’en fendre l’âme. Il s’est fait remarquer à plusieurs occasions pendant le festival au sein des trois formations Klaus, Galaxie et Karkwa(tson).

À deux reprises, Klaus s’est avéré une découverte, certainement un incontournable à considérer dans sa liste d’artistes à suivre de près. Projet musical initié par Lafontaine, Klaus, c’est un condensé éclaté qui est constitué des formidables talents du guitariste et chanteur Joe Grass (Patrick Watson) et du batteur Samuel Joly.

Nourri entre autres choses de jazz vaporeux, de krautrock, de soul indie et de funk fuzzé, c’est un heureux mélange de styles où des musiciens accomplis célèbrent la musique. En prestation dans un club pendant la nuit ou en plein air, on apprécie la jovialité qui se dégage de ce groupe surprenant. En somme, surveillez bien la sortie de leur album homonyme qui est prévue le 7 septembre prochain.

* Photo par Christian Leduc.

Teke Teke c’est bien plus qu’une légende urbaine japonaise, c’est un hommage rendu à Takeshi (Terry) Terauchi, un guitariste dont la réputation s’est inscrit dans la légende japonaise au cours des années 60. Teke Teke, c’est aussi le fruit d’une collaboration avec des artistes de renom, ce projet regroupe des musiciens issus des formations Pawa Up First, Patrick Watson, Boogat, Sonido Pesao et du Gypsy Kumbia Orchestra.

En plus de proposer un style original alliant musique traditionnelle japonaise et rock expérimental, la formule est riche et la chanteuse Maya Kuroki déploie une fougue unique, c’est un style qui nous sort des sentiers battus. À une heure du matin, le public était saisi dans le sous-sol du Petit Théâtre, même Patrick Watson qui assistait à la prestation avait l’air ébahi. Ça en dit long.

* Photo par Christian Leduc.

Ne nous quitte pas Karkwatson

Six année d’absence auront suffi pour que Karkwa remonte à la surface l’instant d’un été.

Photo par Dominic McGraw.

Après tout ce temps à se faire à l’idée qu’il fallait enfouir leur souvenir, la réanimation fut des plus totales, atteignant en plein coeur les fans qui les avaient tant manqués. Attirant foule à l’Agora des Arts, le duo Karkwatson s’est retrouvé après dix ans d’énergie emmagasinée et le résultat fut probant. Les deux univers communiquent tout aussi parfaitement qu’avant et c’est une juxtaposition qui permet des envolées fastueuses. Jamais Beijing n’aura sonné aussi intensément qu’avec la contribution des neufs musiciens affairés à reproduire l’effervescence d’une ville vibrante. Il y avait tellement de bruit qu’on pouvait s’imaginer y être, en plein coeur de Beijing.

Faut-il souligner à quel point il était bon de retrouver l’enfant qui sommeille dans le coeur de Patrick Watson. Sourire aux lèvres, il ne manquait pas une occasion pour ricaner, s’esclaffer même. Offerte en formule acoustique, Marie tu pleures, s’est présenté comme un moment fort du spectacle. Patrick Watson ayant pris les devants pour jouer avec son public et l’inviter à unir sa voix à la ritournelle.

Quand on ajoute les pièces Le compteur et Mieux respirer de Karkwa, Hearts et Close to Paradise de Watson, de nouveaux souvenirs ont été générés, embrasant ainsi les plus anciens. Et comme rallumer un feu c’est aussi devoir gérer une braise bien fraîche, l’espoir d’un renouveau peut sembler beaucoup moins vain.

* Photo par Louis Jalbert.

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