crédit photo: Fabiola Bouchereau
Louis-Jean Cormier

FME 2015 | Soleil, musique et beaucoup de monde

Rouyn-Noranda n’est jamais la même après le passage du FME. À chaque année, c’est avec une certaine nostalgie que l’on voit les fameuses lettres et décors illuminées quitter la 7e rue. Artistes, visiteurs et même citoyens repartent avec un petit bout de ce festival qu’ils ont vu grandir.

Plus que jamais, selon les organisateurs, les statistiques du FME seront bonnes. Aucun doute lorsqu’on consulte son journal Facebook que le public a été présent. Surtout qu’un partenaire important à effectuer son grand retour cette année, le Soleil – pas le journal, mais bien la boule lumineuse dans le ciel – comme l’a si bien dit Sandy Boutin.

Petit retour sur les journées de vendredi, samedi et dimanche…

 

Vendredi soir tout en lancement

Tout à tour, Philippe Brach, Nanochrome et Philémon Cimon ont profité de ce beau vendredi soir du FME pour lancer respectivement leurs albums.

Comme il faut toujours faire des choix, c’est vers Philippe Brach que nos oreilles se sont tournées. Un petit concert surprise entre les voitures de la rue Rideau et le Paramount, avait piqué notre curiosité et donné le goût d’en entendre davantage.

Dans une salle de La Légion relativement pleine, le grand gagnant des Francouvertes 2014 s’est amené sur scène en compagnie de son mentor, Louis-Jean Cormier. C’est d’ailleurs sous ses grimaces et sourires que s’est déroulée la prestation, le maître surveillant de près l’élève…

Les fameuses lettres illuminées du FME

Les fameuses lettres illuminées du FME

Portrait de famine, deuxième opus de Philippe Brach, porte définitivement un son nouveau, une touche Louis-Jean assurément. Malgré comme l’a si bien dit, Philippe Brach, d’entrée de jeu «je porte exactement le même chandail que lors du lancement de mon premier album (La foire et l’ordre)».

Le thématique des chansons sont souvent tristes (L’amour au temps du cancer, Héroïne), parfois complètement disgracieuses (Nos bleus désirs), mais on aime la musique parfois très rock, parfois plus atmosphérique ou plus intime (Alice). Surtout sur scène, c’est l’humour de Philippe Brach et son sans-gêne, qui fait tout son charme. Une belle découverte!

Pour Nanochrome, groupe Valdorien ayant remporté leur place dans la programmation du FME grâce à leur participation au FRIMAT, volet Vitrine de la relève, c’était le lancement de leur mini-album au Cachottier. Une musique intéressante, fort prometteuse pour ceux qui aiment les atmosphères un peu planantes.

Samedi après-midi en famille

C’est sous des airs du Sud, où il ne manquait que la mer que s’est entamé cette troisième journée du FME avec le groupe québéco-cubain, Habana Café. En formation réduite, cinq sur neuf musiciens, le sympathique groupe a réussi à faire danser la salsa, le merengue et même le disco à la saveur cubaine avec I Will Survive sur la 7e rue.

Beaucoup, beaucoup de famille avaient répondu à l’appel, mais ont rapidement prit la poudre d’escampette lorsque Look Vibrant a pris d’assaut les planches. Définitivement plus rock que le groupe cubain, leur prestation manquait de visuel et s’enfilait comme une seule et même chanson. On a même eu droit à une finale bruyante de guitares brisées… C’est à Hologramme que revenait de clore l’après-midi électro. Intéressant et différent, mais encore une fois le visuel faisait cruellement défaut.

Il fait beau et chaud, on sert des maïs, la poutine au porc effiloché du camion de rue est délicieuse et le petit rhum/coke ajoute à l’atmosphère du sud. Un spectacle sur la 7e rue, c’est aussi l’occasion de fouiner dans la boutique de disque Joubec éphémère et de voir des gars sur la chaise du barbier, se faire coiffer à la mode FME! Une bien belle façon de passer son samedi après-midi…

 

Une finale en atmosphère

Comme le veut la tradition, c’est dans l’Agora des arts, habituellement surchauffé que se termine le FME. Habituellement, car cette année les spectateurs ont pu profiter d’une petite brise grâce à un système de ventilation temporaire. Ouf! Un peu d’oxygène pour mieux danser et chanter! Plus de chaises non plus sur le parterre, laissant de la place pour plus de spectateurs. Une bien bonne idée!

La très attendue Safia Nolin a ouvert le bal tout en douceur. Deux guitares et une voix, très belle voix d’ailleurs, sur des textes exprimant une fragilité. Des textes qu’on aurait aimé mieux entendre, parce que pas assez prononcé. Entre les chansons, on sent la nervosité et la gêne de cette nouvelle artiste qui est à quelques jours du lancement de son premier album. C’est là qu’on constate que s’exprimer en public est un art qui s’acquière avec le temps et l’expérience.

Suivait Seoul, groupe montréalais qu’on avait eu le plaisir de voir à Osheaga au début août. Plus à l’aise, le trio a accéléré le rythme de la soirée avec ses chansons plus progressive-électro. S’alternant la tâche de la voix principale et parfois en harmonie, les trois jeunes musiciens habitaient plus la scène. Le groupe, qui a roulé toute la nuit entre New York et Rouyn-Noranda pour être présent, semblait surpris de l’accueil. Chapeau à Julian Flavin, claviériste et chanteur, qui s’est exprimé en français et qui était vraiment dedans, même avant que la musique commence!

Louis-Jean Cormier au FME

Louis-Jean Cormier au FME.

Puis, finalement, Louis-Jean Cormier! Qu’on sentait en terrain connu, à sa place au FME! Pas seulement parce qu’il connaît très bien Sandy Boutin, co-fondateur du FME qui a aussi été son gérant. Mais parce qu’il a vécu son FME, qu’il s’en est nourri et qu’il avait envie de donner au public présent. Et le public, lui, a très bien répondu, chantant presque sans arrêt avec lui et dansant faisant vibrer le sol de l’Agora des arts.

Parfois plus rock, parfois plus tendre, Louis-Jean a vogué des chansons de son album Treizième Étage, à son plus récent Les grandes artères, effleurant au passage une ou deux pièces de Karkwa. Un spectacle généreux, souriant avec un son bien enveloppant. L’ajout du xylophone dans certaines pièces amenait aussi de la richesse aux pièces.

Petit détour dans les rues pour finir cet FME parmi la foule entre les heavy métalleux qui sortent du Petit Théâtre prendre une bouffée d’air, les ‘tail gate’ party improvisés dans les ruelles et une petite visite au fameux Cabaret de la dernière chance, le Cab’ pour les intimes. Voilà que s’éteignent les lumières rouges des grandes lettres du FME pour cette année…

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