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Festivent de Lévis 2025 – Jour 2 | Rise Against tout feu tout flamme

C’était le scénario parfait pour clore en beauté les vacances de la construction en ce 30 juillet : un soleil radieux, une chaleur juste assez présente pour ne pas suffoquer et une carte aux influences punk pour marquer cette soirée mémorable du Festivent de Lévis. Malheureusement, la soirée a démarré timidement avec un site étonnamment peu rempli pour accueillir les premiers combattants.

The Creepshow

La soirée s’est ouverte avec le rockabilly-punk de The Creepshow. Dès les premiers instants, on sentait la chanteuse Kenda « Twisted » Legaspi visiblement en difficulté, cherchant son souffle entre les couplets. Cette fragilité a semblé freiner l’élan du groupe et la connexion avec une foule encore clairsemée a mis du temps à s’établir malgré l’enchaînement de hits comme Run For Your Life et They All Fall Down.

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Il aura fallu trois ou quatre morceaux pour que la machine s’emballe enfin. Le rythme a pris son envol et le point culminant fut sans contredit lorsque la chanteuse, rassemblant ses forces, a plongé dans la foule, chantant en cœur avec ses quelques fans présents.

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L’énergie a finalement explosé. Pour les fans, un gros 45 minutes de leurs gros hits qui n’a pas déplu et pour les autres une belle découverte à en croire les échos de la foule à la fin du set. Une prestation solide qui vaudra à la troupe quelques followers de plus assurément.

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NOBRO

Les Montréalaises de NOBRO ont ensuite pris d’assaut la scène avec une énergie féroce. Malheureusement, elles auraient mérité un accueil bien plus chaleureux. Le public écoutait, mais participait peu, un défi amplifié par la configuration de la scène, coupée en deux par une section VIP clairsemée qui nuisait à l’ambiance générale. Face au manque de répondants, la charismatique chanteuse et bassiste Kathryn McCaughey a même fini par cesser de sonder la foule.

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Pourtant, musicalement, le quatuor a livré exactement ce pour quoi il est reconnu : un punk rock garage, groovy et sans concession. Les filles ont déversé leur arsenal de titres connus. Dommage que cette reconnaissance, pourtant soulignée par des nominations aux prix Juno, ne se soit pas encore pleinement traduite par une adhésion du grand public.

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Il a fallu attendre la toute fin du set, lorsque la chanteuse s’est mise à sauter du haut de la batterie, pour que l’énergie brute du groupe fissure enfin la glace. Une prestation impeccable qui aurait mérité une meilleure communion. Peut-être aussi que le public très familial n’était pas prêt a entonner les paroles de Set Your Pussy Free non plus, qui sait!

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Theory of a Deadman

C’est sur les notes entraînantes de Sweet Caroline que Theory of a Deadman a fait son entrée, et la réponse a été immédiate. Le public, visiblement conquis d’avance, a accueilli le groupe en héros, prouvant que le rock des années 90-2000 a toujours la cote dans la région. La performance était carrée, le chanteur Tyler Connolly bien en voix et visiblement heureux d’être à Lévis, multipliant les interactions.

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Cependant, le concert a rapidement montré des signes d’essoufflement. Le style, alternant entre rock pur et power ballads, semble aujourd’hui manquer de souffle et d’originalité. Le point de rupture fut une reprise au piano de Wicked Game de Chris Isaak, qui a malheureusement versé un seau d’eau froide sur une foule jusque-là réchauffée.

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Le spectacle a parfois pris des allures de démonstration personnelle, le chanteur semblant plus soucieux de prouver ses talents de vocaliste, de pianiste ou de guitariste que de servir le show. Honnêtement, le long solo de guitare de dix minutes a paru superflu. Par souci de transparence, une discussion avec quelques fans après le spectacle a confirmé cette impression partagée : un sentiment d’ennui s’était installé pour plusieurs. Forcé d’admettre que dans le cas de Theory of a deadman la nostalgie rock a ses limites.

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Rise Against

Le mot « ennui » a été pulvérisé dès les premières secondes de la prestation de Rise Against. Et ce, littéralement, avec des colonnes de feu qui ont embrasé la scène et une foule qui n’attendait que ça. Fini l’apparat et les apartés : place au rock, franc et direct. Le quatuor de Chicago a livré un assaut punk rock jouissif sans fioritures.

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« On est venus de loin pour casser la baraque », ont-ils lancé, et ils ont tenu parole. Enchaînant les hymnes comme Satellite, Prayer of the Refugee et Savior, le groupe a offert une performance d’une intensité et d’une générosité rares.

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Pour leur dernier spectacle de l’été, les musiciens ont mis toute l’énergie qui leur restait, leur plaisir de jouer était palpable et contagieux. Ils ont même offert en primeur une pièce de leur nouvel album, Ricochet, dont la sortie est prévue pour août. Ce fut un rappel puissant de ce qu’est un vrai show rock : de la sueur, de l’authenticité et des chansons qui frappent en plein cœur.

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En conclusion

Cette soirée au Festivent fut une véritable montagne russe d’émotions. D’un départ difficile, mais courageux, à une proposition énergique, mais mal reçue, en passant par une nostalgie qui a montré ses limites, il aura fallu attendre la tête d’affiche pour que la soirée atteigne son plein potentiel. Rise Against n’a pas seulement donné un concert : ils ont livré une performance cathartique qui a non seulement sauvé la soirée, mais l’a transformée en un moment inoubliable. Une soirée qui rappelle que dans un festival, l’authenticité et l’énergie brute finissent toujours par triompher.

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