crédit photo: Sébastien Dion
Robin Schulz

Festivent de Lévis 2025 – Jour 1 | Une nuit électrisante avec Robin Schulz et Mike Demero

Il y a des soirs d’été où tout semble se suspendre. Où les corps vibrent au même rythme, où les souvenirs se gravent sous les feux d’artifice sonores et les éclats de lumière. Mercredi soir, au Festivent de Lévis, les scènes se sont transformées en un vortex électro où deux mondes se sont rencontrés: celui de Mike Demero, jeune étoile montante qui danse avec le public, et celui de Robin Schulz, géant allemand de la house tropicale, silhouette stoïque livrant un set millimétré sous une pluie de boucane et de flammes. Deux univers, une même énergie contagieuse. Et une foule qui, elle, n’a jamais cessé de bouger.

Robin Schulz : froid dehors, brûlant dedans

Lorsqu’il est monté sur scène, Robin Schulz a imposé sa signature. Sobre, concentré, vêtu de noir et figé dans une posture quasi statuaire, il semblait d’abord distant. Ses yeux cachés derrière des lunettes fumées, une cigarette discrète entre les doigts, ses écouteurs collés aux oreilles comme une barrière entre lui et le reste du monde. Sur les écrans géants, sa présence dédoublée en noir et blanc renforçait ce contraste entre la retenue du DJ et l’explosion sensorielle qu’il provoquait.

Car pendant que lui restait calme, presque froid, la scène, elle, était en feu, littéralement. Jets de boucane, gerbes de flammes, stroboscopes qui coupaient la nuit : tout dans cette performance criait puissance, grandeur, maîtrise. Et pourtant, malgré le manque apparent de proximité, l’artiste n’avait pas besoin de mots, ni de gestes exagérés. Il a simplement laissé sa musique parler. Et elle a dit tout ce qu’on avait besoin d’entendre.

festivent robin schulz* Photo par Sébastien Dion.

Avec des morceaux phares comme Sugar ou Prayer In C, mais aussi plusieurs remixes et beats envoûtants, il a offert au Festivent une performance à la hauteur de sa réputation. L’homme n’est pas un showman au sens classique, il est un architecte du son. Un constructeur de mondes qui sait exactement comment emmener une foule là où il veut. Même s’il ne sourit pas. Même s’il ne saute pas. Hier soir, Robin Schulz a été une tempête silencieuse. Et on s’est laissé emporter.

Il faut dire que derrière cette façade impassible se cache un artiste à l’histoire singulière. Révélé au monde en 2014 avec son remix de Waves, Robin Schulz a su imposer un style reconnaissable entre mille: une deep house mélodique, planante, teintée d’une mélancolie douce qui contraste avec les grosses machines de l’électro. Sur scène, ce paradoxe est palpable. Tandis que les projections visuelles créaient une atmosphère presque cinématographique , ses transitions fluides, son sens du détail et sa maitrise rythmique ont démontré qu’il n’était pas là pour faire semblant.

festivent robin schulz 02* Photo par Sébastien Dion.

Mike Demero: un coeur québécois en pulsations électro

Un peu plus tôt, sur la scène voisine, Mike Demero avait déjà commencé à rallumer la ville. Plus jeune, plus proche, plus vivant. Avec lui, ce n’était pas juste un set : c’était une fête. Un moment de partage. Sourire large et regard complice il bougeait autant que les gens devant lui. Comme s’il vivait ce rêve avec nous, pas juste devant nous.

Quand les premières notes d’un extrait des Cowboys Fringants ont résonné, une onde de frissons à traversé la foule. C’était court, subtil, mais lourd de sens. Un clin d’oeil assumé. Comme une main tendue vers ce qui nous relie tous ici : la musique, oui, mais aussi l’identité. L’artiste ne jouait pas juste pour impressionner. Il jouait pour faire du bien. Pour rassembler. Pour qu’on se sente vus, entendus, célébrés.

Originaire de Saint-Colomban, Mike Demero est en pleine ascension sur la scène électro, mais il ne semble pas oublier d’où il vient. Et ça change tout. Il n’était pas là pour se montrer, il était là pour être avec nous. Un des nôtres. Et au Festivent, dans cette ambiance de proximité et de joie estivale, ça a résonné plus fort qu’ailleurs.

festivent mike demero 01* Photo par Sébastien Dion.

Depuis plusieurs années maintenant, le Festivent de Lévis s’est imposé comme une véritable plaque tournante estivale, où les genres se croisent et les générations se rencontrent. Cette soirée en est la preuve : un DJ international au style léché et une étoile locale pleine de coeur, réunis dans une même célébration de la musique électronique. Deux énergies, deux approches, mais un seul battement collectif.

Hier soir, les têtes se sont levées vers les scènes, mais aussi vers le ciel. Les bras se sont élevés comme pour attraper un peu de cette magie là, celle qui ne dure que quelques heures, mais qui laisse un écho dans la peau pour des jours encore. Au Festivent, ce 30 juillet, la nuit n’a pas été juste belle. Elle a été électrique.

Le Festivent se poursuit jusqu’à dimanche, avec Rise Against, Flo Rida, la gang de Star Académie et les rappeurs d’IAM comme prochaines têtes d’affiche. Détails et billets par ici.

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