crédit photo: Jérôme Daviau

Festival sur le Canal 2023 | Plants and Animals en grande forme, mais interrompu par la pluie

L’édition 2023 du Festival sur le Canal s’ouvre avec trois groupes : le folk rock de Callahan and the Woodpile, le blues moderne d’Ariel Posen et l’indie rock décomplexé de Plants and Animals. Une belle soirée qui s’est malheureusement arrêtée net sous une énorme averse.

Le Festival sur le Canal est le plus gros évènement culturel et communautaire du Sud-Ouest sur un site de rêve, au bord du canal Lachine, à l’Esplanade du Centenaire. C’est familial, gratuit et ouvert à tous. De l’autre côté du canal, on voit même des personnes prendre place sur la terrasse des nombreux bâtiments à condos pour profiter de l’évènement.

C’est tout de même avec inquiétude que je quitte mon Hochelaga où une grosse averse d’été nous arrosait copieusement à 18h00 pour aller assister à un show en plein air. Mais une fois arrivé sur le site dans le quartier du Sud-Ouest, il semble que la pluie n’y soit pas encore passé, ou si peu, l’herbe y est fraîche et sèche.

 

Plants and Animals se déchaîne avant le déluge

C’est avec plaisir que je retrouve Plants and Animals après la belle impression qu’il m’avait laissée l’année dernière en ouvrant pour Wilco au Mtelus. Son indie rock est toujours très en place, mais toujours avec des guitares qui se laissent champ libre dans la structure des titres.

Le groupe est composé de Warren Spicer (guitare, chant), Nicolas Basque (guitare), Matthew Woodley (batterie) et complété par Joshua Toal (Basia Bulat, Jason Bajada, Ian Kelly, Li’l Andy) à la basse. Membre semi-permanent du groupe, Adèle Trottier-Rivard n’est pas présente ce soir pour ajouter sa belle voix. À noter que c’est la moitié du bon duo Bibi Club et à la vie de Nicolas Basque.

Le groupe commence avec Love That Boy tiré de leur dernier album The Jungle (2020). On se retrouve tout de suite avec le son si distinctif du band, avec la guitare de Nicolas Basque, très proche d’arrangements de synthés avec un certain sens de l’improvisation sonore qui contraste bien avec la section rythmique bien serrée de la batterie de Matthew Woodley et le gros son de basse de Joshua Toal. Et il y a la voix de Warren Spicer, toujours à la limite de casser, mais totalement maîtrisée, avec sa guitare à l’accordage particulier et grave.

Toutes ses particularités font la personnalité si forte du groupe, que l’on apprécie depuis leur début et qui reste constant dans son évolution musicale. Et ce soir, il est bien servi avec de très beaux éclairages et une sonorisation remarquable où le son des guitares est bien sec et la guitare de Nicolas Basque est placée à gauche dans le son de façade et celle de Warren Spicer à droite.

Avec un titre de l’album emblématique Parc Avenue (2008), le party prend davantage et le public se dirige vers l’avant pour danser et profiter pleinement des guitares déjantées sous le gros beat implacable de Matthew Woodley.

Après une heure de prestation, alors que le groupe termine un titre, c’est un déluge de pluie qui prend la vedette, faisant fuir le public vers la sortie et laissant le groupe essayer de protéger ses instruments de l’eau. Vraiment la fin de concert la plus poche que l’on puisse imaginer, mais il y a des éléments que l’on ne maîtrise pas totalement. Ok, le réchauffement climatique aurait pu être contrôlé, mais c’est un autre débat.

Le festival sur le Canal nous a offert une belle soirée dans un beau cadre et avec un son et un encadrement très professionnel et qualitatif. Plants and Animals a livré une très belle prestation et on les retrouve plus en forme chaque fois. C’est sûr que sa finale est complètement tombée à l’eau, mais ça nous donne l’envie de le revoir sur scène. Et dans une salle libérée des intempéries!

 

Ariel Posen et son blues au goût du jour

Ariel Posen a joué avant Plants And Animals avec son trio très en place et nous a livré son blues très moderne. Originaire de Winnipeg, Ariel Posen propose un jeu de guitare très avancé avec une bonne expertise de la slide guitare. D’ailleurs, en jouant avec une guitare directement inspirée de la mythique Coodercaster de Ry Cooder, il nous avait mis la puce à l’oreille sur ces habilités à faire glisser le bottleneck sur son manche de belle façon. Avec son blues entre soul et americana, Posen est accompagné d’une belle section rythmique solide et qui chante très bien pour accompagner sa voix puissante.

Si vous appréciez le blues entre bubblegum et glamour de John Mayer, vous êtes en terrain conquis. Si comme moi, vous aimez votre blues plus ancré dans ses racines, avec des rythmiques un peu croches et un son de guitare qui sent le fond de whisky bas de gamme, à la Cedric Burnside, vous allez apprécier la technicité de l’ensemble, mais regretter le côté bien poli du tout.

À noter qu’Ariel Posen revient à Montréal au Théâtre Fairmount le vendredi 10 novembre 2023

 

Callahan and the Woodpile en ouverture

Callahan and the Woodpile a la charge d’ouvrir le festival et monte sur scène alors qu’il fait encore bien jour.

C’est la première grosse scène pour le groupe et le stress s’est fait sortir à quelques reprises au cours de sa prestation, mais on a tout de même pu apprécier les belles compositions folk rock avec de beaux chœurs et des arrangements avancés bien maîtrisés.

Le groupe vient de sortir un simple Heart Beats Fast / Distracted (Redux)

 

Le festival sur le Canal continue cette fin de semaine :
Samedi 17 juin : Stefanie Parnell, Andie Therio, Ken Presse, Geneviève Racette, Matiu, Bye Parula, Hey Major et Frais Dispo
Dimanche 18 juin : Madame Autruche, Willows, Avril Jensen, Ivytide, Jeanne Laforest, Shaina Hayes et Safia Nolin

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