Ben Harper

Festival international de jazz de Montréal 2025 – Jour 7 | Ben Harper et Logan Richard : entre confidences folk et théâtre acoustique

19h31 hier, le 2 juillet. Pas une minute de plus. Les lumières se baissent dans la magnifique salle Wilfrid-Pelletier, et déjà, on sent que la soirée va être millimétrée. Pas de changement de plateau, pas de fioritures. Juste la musique, dans sa forme la plus directe. C’est aussi ça, l’éclat du Festival de Jazz : faire jazzer toutes les musiques, jusqu’à celle d’un chanteur folk, seul sur scène. Et pourquoi pas?

Logan Richard ouvre la marche

Seul, guitare à la main, voix claire et présence tranquille. Il débarque de l’Île-du-Prince-Édouard, et ça s’entend : ses chansons sont des paysages. Le musicien représente la nouvelle génération des chanteurs folk, tout comme mes coups de cœur Zachary Smith ou encore Joshua Hyslop, lui qui semble aussi beaucoup aimer Montréal. Sur son Instagram, on le voit fièrement devant l’institution St-Viateur Bagel.

Il nous parle de sa famille, de son passé, de son île. Ça se sent dans la tendresse de ses textes, un peu dans la veine de Ray LaMontagne, que j’adore, Logan Richard nous livre une entrée en matière toute en retenue, en douceur.

Si on fermait les yeux, on aurait pu se croire dans un pub, bière en main, plancher collant sous les pieds. Et pourtant, réussir à captiver une salle aussi grande, aussi glaciale dans sa structure, avec pour seul appui une guitare… chapeau, l’artiste.

Trente minutes. Un set magnifique, sincère, qui mérite d’être souligné : c’était sa première fois à Montréal.

20h22. Ben Harper entre.

Solo, café à la main — ou thé, ou eau… bref — tuque rouge vissée sur la tête. Il s’installe calmement au piano et lance Before the Rain Dried, single sorti en mai de cette année.

Devant lui, une demi-lune de six guitares et un piano à queue. On comprend vite : ce soir, on est invités dans son monde.

Il nous confie, tout sourire, qu’il étudie le français 12 heures par semaine. Confidence pour confidence ! Il enchaîne avec une belle histoire sur le magasin de disques tenu par sa famille en Californie — The Folk Music Center and Museum — et de cette fameuse guitare offerte par son grand-père.

Ce que j’ai adoré ? La mise en scène. Pensée comme une pièce de théâtre. Chaque instrument a son rôle, chaque geste est précis. Même l’échange avec l’ingé son devient un moment de spectacle. Harper se balade sur scène comme dans un espace familier, organique, dans une version très acoustique de lui-même.

Mais voilà, même si la formule « acoustique » fonctionne un temps, je dois avouer : à la longue, difficile de ne pas piquer du nez. Ce spectacle aurait presque pu s’appeler Ben Harper en fait peu…

Quand Hallelujah dure 15 minutes… bon, OK. On comprend l’intention. Mais j’ai fini par ressentir le manque du band. Les Innocent Criminals me manquaient. Terriblement.

Et quand on applaudit trois fois… et que ce n’est toujours pas fini… il y a ce petit moment où on se dit qu’on aurait pu se passer du côté à l’eau de rose.

Je suis néanmoins content d’avoir enfin vu en live celui qui me faisait tant tripper sur l’album Fight for Your Mind en 1995.

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