Festival d’été de Québec 2023 – Jour 9 | The Smile et Alvvays amènent le rock au Parc de la francophonie

Après l’orage du jeudi soir, la soirée de rock indépendant du Festival d’été de Québec s’est déroulée sous un ciel radieux et une température comme on les aime. De toute évidence, c’était assez pour faire sortir un public plus mature au Parc de la Francophonie. Le parterre du parc qui vit dans l’ombre des imposantes Plaines était relativement plein pour accueillir pour une première fois à Québec ce nouveau groupe formé de Thom Yorke et Jonny Greenwood, The Smile.

Avec Radiohead en dormance depuis plusieurs années, les deux légendaires musiciens se sont lancés dans ce projet des plus déstabilisants. Pas que Radiohead était de la musique facile d’approche, mais The Smile rajoute une couche supplémentaire. Malgré la présence que de trois musiciens sur scène (ok, avec l’aide occasionnelle d’un saxophoniste), The Smile réssuit à créer un riche univers qui touche tant le math rock, le progressif, le post-punk et plus encore. Les musiciens s’échangent les instruments au gré des chansons sans perdre le fil et le tout coule comme un véritable concert rock.

Cela dit, il demeure un peu curieux de voir Thom Yorke passer plus d’une heure et demi sur scène majoritairement comme bassiste. Lui qui a tant fait lever les foule dans les années 1990 avec sa Jazzmaster laisse souvent la place à son vieille acolyte Jonny Greenwood à la guitare.

N’empêche, le concert a commencé pile à l’heure de 21h15 avec un Yorke dos à la foule, au piano, pour jouer Pana-Vision alors que Greenwood gratte la basse avec un archet. Voilà qui sera à l’image de l’ensemble du concert : des musiciens de grand talent qui s’échangent les instruments au gré des chansons pour créer un univers riche en textures malgré la présence que de trois ou quatre personnes sur scène.

Malgré que le groupe n’ait qu’un seul album à son actif, comme nous l’a rappelé Thom Yorke lui-même, un deuxième est à venir. Ainsi, même si la majorité de A Light For Attracting Attention a été joué, le groupe ne s’est pas gêné pour présenter du nouveau matériel. Incluant, vers la fin du programme, l’excellente Bending Hectic, avec son introduction toute en douceur pour culminer dans une montée dissonante comme sait si bien faire Jonny Greenwood.

Malgré un Thom Yorke peu bavard, l’imposante foule semble avoir apprécié ce rare rendez-vous à Québec avec les musiciens anglais qui ne sont jamais venus en ville. Une excellente prise de la part du Festival d’été qui a su répondre à la demande de rock qui sort des sentiers battus.

Alvvays

Juste avant The Smile, le groupe canadien Alvvays avait plus d’une heure à sa disposition pour présenter son dernier album, Blue Rev, de même que d’autres pièces de son répertoire.

C’est dans un rythme plutôt soutenu que la troupe a balancé les chansons unes après l’autre. S’excusant de ne pas parler français, la chanteuse Molly Rankin a plutôt laissé parler sa Fender Jaguar.

Et il faut le dire, il a été rare dans l’histoire du Festival d’été d’avoir à la programmation un groupe aux tendances shoegaze et dream pop.

Pour cette raison, nous pouvons nous réjouir du peu de communication entre le groupe et la foule au profit de beaucoup de décibels.