Festival de Jazz d’Ottawa | Retour sur David Byrne & St. Vincent au Parc de la confédération
Malgré l’orage imminent qui menaçait la région, plusieurs centaines de spectateurs s’étaient réunis au Parc de la confédération, à Ottawa, en vue de la prestation de David Byrne & St. Vincent sur la scène principale du Festival international de Jazz d’Ottawa. Au final, Dame nature se sera interposée de façon spectaculaire entre le public et l’excellent spectacle, mais les musiciens ont tout de même pu réjouir les fans des Talking Heads, d’Annie Clark et du duo avec un set complet (sans rappel) en deux temps.
Depuis maintenant plus d’un an, l’ex-leader des Talking Heads David Byrne et Annie Clark (alias St. Vincent) tournent aux quatre coins du monde afin de présenter le spectacle en lien avec leur album conjoint Love This Giant. Accompagnés de 10 musiciens, dont 8 cuivres, les deux artistes ont monté un spectacle réjouissant au carrefour du jazz et de la pop, truffé de petites mises en scène rigolotes. Certains ont pu le constater en septembre 2012 à l’Église St-Jean-Baptiste lors de Pop Montréal ; l’un des concerts marquants de 2012 à Montréal.
Celui présenté à Ottawa dimanche soir n’était pas bien différent. Après avoir offert Who et Weekend in the Dust pour mettre les gens en appétit, la belle Annie (désormais blonde platine à la Madonna circa-fin-1980, ce qui accentue sa ressemblance physique avec Scarlett Johansson) fut la première à proposer une relecture « cuivrée » d’une de ses pièces, soit Save Me From What I Want. Son légendaire compagnon de scène en a rapidement fait autant avec Strange Overtones.
La soirée se déroulait ainsi de façon fort agréable : les chansons du duo telles que I Am An Ape, Lazarus et The Forest Awakes gagnaient leur chemin vers le coeur des spectateurs, alors que celles de St. Vincent avaient droit à un petit relooking. Marrow, Cheerleader et Northern Light prenaient ainsi une nouvelle tournure.
Les chansons de Byrne et des Talking Heads, comme Wild Wild Life et Like Humans Do, étaient davantage entraînantes et incitaient presque les spectateurs assis sur leurs chaises pliantes (une majorité de la foule, hélas) à se faire aller le popotin.
Mais peu à peu, les éclairs se multipliaient dans le ciel et le tonnerre grondait, si bien que Byrne a dû annoncer, aussitôt Northern Light conclue, que le spectacle devait être interrompu en attendant que l’orage passe. « Par mesure de sécurité – vu que nous sommes branchés – nous devons arrêter le spectacle. On revient dans quelques minutes ».
À notre grande surprise, à peu près personne n’a quitté les lieux, les plus optimistes réservant même une ovation à chaque éclair. Les organisateurs ont pris soin de revenir donner une mise à jour de la situation : « nous devrions pouvoir reprendre le cours de la soirée dans 5 à 10 minutes ».
Finalement, une bonne demi-heure s’est écoulée entre l’interruption de la prestation et le retour des artistes sur scène, mais la foule, qui n’avait subi que quelques averses jusque là, était prête à reprendre là où la douzaine de musiciens les avait laissés.
Il a fallu à David Byrne une chanson au complet avant de reprendre ses repères vocaux (The One Who Broke Your Heart en a légèrement souffert), mais la communion a repris de plus bel avec la très jolie Outside of Space and Time, aux arrangements magnifiques.
La prestation s’est terminée sur Cruel (de St. Vincent), la chanson la plus rock de la soirée, puis le hit des Talking Heads, Burning Down the House, qui comprend notamment la phrase ironiquement de circonstance : “Hold tight / we’re in for nasty weather”. À qui le dites-vous, monsieur Byrnes !
Rendu là, l’orage électrique était passé, mais un déluge s’abattait sur la foule, qui l’accueillait comme la fin d’une sécheresse.
Visiblement contraints d’abandonner l’idée d’un rappel, les musiciens ont rapidement salué la foule avant que les techniciens ne s’empressent de tout débrancher. Après une vingtaine de chansons d’une telle qualité, personne n’allait se plaindre de ne pas en avoir eu pour son argent.
Heureusement, un refuge était à la portée de la main : la tente OLG Plaza, de l’autre côté de la rue Laurier, où se tenait justement un concert de la jeune bande électro-pop montréalaise Young Galaxy.
Belle façon d’aller se faire sécher, en attendant que le ciel se calme.
Photos en vrac
par Greg Matthews
Grille de chansons
1. Who
2. Weekend In the Dust
3. Save Me From What I Want (St. Vincent)
4. Strange Overtones (David Byrne)
5. I Am An Ape
6. Marrow (St. Vincent)
7. This Must Be the Place (Naive Melody) (David Byrne)
8. The Forest Awakes
9. Optimist
10. Like Humans Do (David Byrne)
11. Lightning
12. Wild Wild Life (Talking Heads)
13. Lazarus
14. Cheerleader (St. Vincent)
15. Lazy (David Byrne)
16. I Should Watch TV
17. Northern Light (St. Vincent)
(Pause orage)
18. The One Who Broke Your heart
19. Outside of Space and Time
20. Cruel (St. Vincent)
21. Burning Down the House (Talking Heads)
- Artiste(s)
- David Byrne & St. Vincent, St. Vincent
- Ville(s)
- Ottawa
- Salle(s)
- Parc de la Confédération
- Catégorie(s)
- Indie Rock, Jazz/Blues, Pop,
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