Festival de jazz de Montréal – Jour 7 | Les 10 ans des Triplettes de Belleville
Le Festival international de jazz de Montréal célébrait un bien bel anniversaire, jeudi soir, au Théâtre Jean-Duceppe : Les 10 ans des Triplettes de Belleville, avec Benoît Charest et le Terrible Orchestre de Belleville. Un cinéconcert à la hauteur du succès du film.
C’était une séance de cinéma bien vivante à laquelle nous avons assisté dans le cadre de la série Jazz Beat. Benoît Charest, d’abord de son propre aveu un peu nerveux, et sept musiciens triés sur le volet (parmi lesquels Dan Thouin ainsi que Jim et Chet Doxas) ont livré en direct l’intégralité de la trame sonore du célèbre film de Sylvain Chomet.
Incognito pour les néophytes, les quelques ajouts greffés à la musique d’origine et composés spécialement pour l’occasion se sont fondus dans l’univers plutôt éclaté du long métrage d’animation, et les musiciens, pour la plupart bien connus de la scène musicale montréalaise, ont exécuté la partition avec une aisance et une bonne humeur grandissantes.
D’un bout à l’autre du film, tantôt le scrutant avec la plus grande attention pour s’assurer de s’y coller à la perfection, concentrés, tantôt tout sourires, distraitement attentifs aux signes discrets d’un Charest chef d’orchestre, guitariste, chanteur, bruiteur et joueur d’aspirateur, les collaborateurs se sont prêtés au jeu avec enthousiasme et dévouement malgré le stress du synchronisme inhérent au concept.
Beaucoup de plaisir sous l’écran de projection et dans la salle, donc : le public, très participatif, impliqué — tant dans son visionnement du film que dans son appréciation de la performance musicale — s’exclamait, applaudissait, riait, retenait son souffle…
Les trop rares occasions où les musiciens — déjà pour plusieurs sollicités par plus d’un instrument — ont tâté du bruitage, armés de papier journal, maracas, assiette, théière et autres ustensiles de cuisine, donnant dans le clapping et le tapage de pied, exécutant sous nos yeux ravis la chorégraphie des Triplettes sous le pont ou jouant de l’aspirateur pendant leur numéro à Belleville.
À un moment, on se dit que ç’aurait été encore plus génial d’avoir droit à la totale, c’est-à-dire : que TOUTE la trame sonore soit exécutée sous nos yeux, bruitage intégral, musique, les quelques rares voix… On aurait aimé aussi que le sifflet de mamie Souza soit sur scène, extrait du défilement des images pour encore plus d’impact (et de stridence !) en live, rythmant les scènes de vélo.
Par moments toutefois, on en vient presque à oublier que l’orchestre est là, sous nos yeux, sous l’écran, véritable trame sonore vivante. Et on redécouvre les subtilités du film, son intertextualité, son cynisme, ses clins d’œil…
Betty Bonifassi, qu’on avait annoncée « présente par ordinateur », a joint sa profonde voix si caractéristique aux guitares, claviers, percussions, cuivres, batterie, contrebasse, flûte et accordéon pour deux pièces, Attila Marcel et la finale Belleville Rendez-vous. Finale où on se serait bien trémoussés avec l’orchestre si piste de danse il y avait eu, et où tout ce qui manquait vraiment, au fond, c’était M.
Grille de chansons
Under the Bridge (Sous le pont)
Belleville Rendez-vous (version française)
Générique d’ouverture (Opening Theme)
Cabaret Opening (Cabaret d’ouverture)
Tour de France
Attila Marcel
Thème Bruno
Tout doux Bruno (Easy, Bruno, Easy)
Belleville Rendez-vous
Thème de la French Mafia
Bach à la jazz
Cabaret aspirateur (Cabaret Hoover)
La jungle de Belleville
Barbier (Cieco, cieco)
Pa Pa Pa Palavas
Retour de la French Mafia
Filature (The Shadowing)
Poursuite (The Chase)
Belleville Rendez-vous (version anglaise)
Photos en vrac (par Pascal Leduc)
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- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Jean-Duceppe
- Catégorie(s)
- Chanson, Festival, Jazz/Blues,
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