Festival de jazz de Montréal 2024 | Les 10 découvertes extérieures gratuites de notre photographe crinqué

Chaque année, les programmateurs du Festival International de Jazz de Montréal nous servent une multitude de spectacles gratuits qui nous permettront de passer des heures d’écoute sous les étoiles. Comme d’habitude, des poids lourds tels que Robert Glasper, The Cinematic Orchestra, TEKE::TEKE et Orville Peck monopoliseront beaucoup d’attention, mais qu’en est-il des artistes tout aussi talentueux qui pourraient passer sous le radar ? Notre omniprésent photographe et amateur de jazz Pierre Langlois nous propose un parcours gratuit, hors des sentiers battus.

Avant toute chose, voici une petite liste de lecture pour vous familiariser avec l’univers musical de nos suggestions :

Le FIJM étant une fête de la musique inclusive, pourquoi ne pas célébrer la soirée d’ouverture avec éclectisme ? Un combo parfait pour cette soirée serait le band local Unessential Oils, suivi de Chris Potter.

Unessential Oils

Le nouveau projet musical de Warren Spicer (Plants and Animals) est une recherche de quelque chose d’authentique. Il rassemble des fragments d’expériences de sa vie: difficultés, succès, percées, moments de clarté et d’illumination. Ces éléments sont juxtaposés aux aspects banals et subalternes de l’existence. Le projet s’inspire de divers genres, notamment le jazz, le folk et le Tropicália, des musiques parfaites pour les chaudes soirées d’été.

Sors-tu? propose d’ailleurs un concours permettant de gagner une copie vinyle du premier album de ce nouveau projet.

Club Montréal TD, Esplanade de la Place des Arts, 27 juin à 19h

Chris Potter trio

Potter est considéré comme un des meilleurs saxophonistes ténors de jazz actuellement. Mélodique, doux et profondément inventif, l’Américain pourra démontrer l’étendue remarquable de son jeu dans un format qui le sert particulièrement bien : le trio sax-contrebasse-batterie. Sans doute un des concerts jazz à ne pas manquer cette année.

Pub Molson, Place tranquille, 27 juin à 20h et à 22h

Aja Monet

Monet est d’abord et avant tout une poète. La puissance de sa poésie réside dans l’honnêteté émotionnelle et la puissance du message qu’elle véhicule. En compagnie de ses musiciens, elle crée des moments élégamment rythmés : ils ravissent, défient, séduisent. Dans le contexte intimiste du Studio TD, c’est un spectacle qui promet.

Studio TD, 28 juin à 22h

Butcher Brown

Butcher Brown s’inscrit parfaitement dans les nouvelles tendances jazz. Beaucoup plus accessible, c’est dansant, urbain, on passe des grooves décontractés à l’explosif en quelques instants!

Pour citer un de ses membres,  « ce n’est pas un putain de concert de jazz, c’est un concert cool ».

Scène TD, Place des festivals, 30 juin à 19h30

Chiquitamagic

Chiquitamagic est une musicienne, productrice et DJ underground colombienne. C’est une touche-à-tout qui utilise des synthétiseurs, sa voix et une boîte à rythmes pour créer un son unique qui peut être décrit comme une électro pop futuriste avec des éléments de hip hop, cumbia, funk, reggaeton et jazz. Elle se produira à trois occasions dans trois concerts différents cette année. Une artiste a découvrir trois fois plutôt qu’une !

George / Studio TD, 29 Juin à 18h

Chiquitamagic & Friends / M2, 59 St-Catherine est, 30 juin à 23h59

Chiquitamagic & Justin Brown / Club Montréal TD, Esplanade de la Place des Arts, 1er juillet à 23h

Lakecia Benjamin

Son dernier album, Phoenix, est né à la suite d’un grave accident d’auto qui aurait pu lui être fatal. Résolument féministe, Phoenix est une œuvre sur le thème du pouvoir positif des femmes. Il a été réalisé avec l’aide d’un incroyable groupe de contributrices dont Angela Davis, militante politique, et Terri Lyne Carrington, productrice. La flamboyante artiste est une étoile en devenir. Capable de solos féroces, elle joue avec passion et engagement. À entendre absolument !

Pub Molson, Place tranquille, 1er juillet à 20h et à 22h

La Sécurité + Patche

Nous vous proposons deux fin de soirée endiablées avec des formations québécoises.

Un supergroupe québécois de post-punk largement influencé par les groupes new-yorkais des années 1970, par exemple E.S.G., ça finit bien une soirée. La musique du groupe est « axée sur le dance-punk, la démarche DIY. Ils aiment faire la fête avec des chansons aux textes sombres ». La Sécurité nous sert une musique rythmée à laquelle il est difficile de résister.

Club Montréal TD, Esplanade de la Place des Arts, 30 juin à 23h

Patche est un ensemble instrumental qui combine les talents d’Eliott Durocher Bundock, Étienne Dupré, Lévy Bourbonnais, Mandela Coupal-Dalgleish et JB Pinard (notamment derrière Mon Doux Saigneur, Alex Burger, Lumière et bien d’autres). Ils explorent les limites des synthés modulaires dans une démarche expérimentale et psychédélique inscrite dans l’esprit du krautrock. On y évoque ainsi des textures propres à l’ambient, toutefois superposées de rythmes hypnotiques aux loops atypiques et aux tonalités de rock expérimental, d’art rock, d’avant-garde, de techno et de dance.

Club Montréal TD, Esplanade de la Place des Arts, 3 juillet à 23h

Theo Crocker

Ce trompettiste américain a grandi dans une famille de musiciens. Depuis le début de sa carrière, il a multiplié les collaborations avec des artistes de tout genres. Il a, entre autres, œuvré avec les rappeurs J. Cole et Wyclef Jean et la chanteuse Jill Scott. Coté jazz, la liste serait trop longue à énumérer, mais le résultat de ces multiples aventures musicales démontre sa volonté de récupérer et élargir la musique communément appelée jazz avec du hip-hop, du R&B et des sons électroniques. Les deux derniers albums de Crocker, LOVE QUANTUM et BLK2LIFE // A FUTURE PAST, ainsi que l’EP BY THE WAY exposent clairement le résultat de ces démarches. Moderne, hybride et accessible sa musique est rassembleuse.

Pub Molson, Place tranquille, 2 juillet à 20h et à 22h

Bada-Bada

Bada-Bada est à la recherche d’une musique libre, une musique dynamique sans codes et organique qui mène à la transe. Pour ce faire, ils mêlent ambiances électroniques planantes, beats electro-hip-hop et jazz libre pour un résultat résolument moderne et dansant. Si vous voulez faire la fête, vous avez rendez-vous avec ce trio parisien.

Scène TD, Place des festivals. 4 juillet à 17h

Kin’Gongolo Kiniata

Kingongolo désigne l’onomatopée d’un rythme fait d’une boîte de conserve frappée par une bouteille de soda. Et en fait, les membres du groupe fabriquent eux-mêmes des instruments à partir d’objets qu’ils recyclent puis explorent les textures sonores pouvant être créées à partir de ceux-ci. Leur but est de traduire la vie frénétique des rues de leur ville d’origine, Kinshasa (17 millions d’habitants), dans leur musique. Curieux d’entendre le résultat, ça se passe le samedi 6 juillet !

Ces suggestions ne sont qu’une partie de l’excellente programmation gratuite du festival. Soyons curieux, soyons aventureux !