Festival de jazz de Montréal 2023 | Melody Gardot complète son triplé à la Maison Symphonique (pour un effet de miel supplémentaire)
De passage au Festival International de Jazz de Montréal pour trois soirs, l’auteure-compositrice-interprète Melody Gardot nous fait grâce de son immense présence et surtout de sa voix hypnotique et enveloppante. Elle qui a visité la salle Wildrid-Pelletier samedi et dimanche, c’est dans la Maison symphonique qu’elle termine sa visite, au grand plaisir des mélomanes.
En effet, l’acoustique de cette dernière confère un effet de miel supplémentaire sur la voix de la sirène du smooth jazz, et permet aux nuances de s’épanouir autant dans les douces graves que dans les envolées plus rythmées.
Gardot brise la glace avec la pièce You Won’t Forget Me et le public est immédiatement envoûté par son inimitable phrasé qui retient les consonnes juste un peu plus longtemps, créant cet effet sensuel et unique à la chanteuse. Entourée de cinq musiciens et onze instrumentistes montréalais dirigés par Jean-Michel Malouf, elle partage la scène en les mettant en valeur et appréciant elle-même les performances. L’Américaine, qui s’exprime presque parfaitement en français, offre un mélange de pièces brésiliennes empruntées et de ces propres succès, tels que la dramatique Our Love Is Easy ou la sympathique Les Étoiles, la première chanson en français qu’elle a écrit lors de son premier séjour à Paris.
* Photo par Victor Diaz-Lamich.
Le saxophoniste et flûtiste Irwin Hall y va de dialogues exceptionnels avec Melody Gardot, tant qu’on y confond parfois le son de l’instrument avec une plainte humaine. Au milieu du concert, Gardot présente son acolyte des deux dernières années, le pianiste et compositeur Philippe Powell, avec qui elle a co-écrit leur dernier album duo, Entre eux deux, et quitte la scène pour la pièce instrumentale Obstinada, que Powell interprète avec intensité avec le percussionniste Jorge Bezerra. La performance est telle que la foule se lève en ovation.
La chanteuse est très à l’aise sur scène, elle s’appuie nonchalamment sur le piano à queue, fait danser sa main sur les ritournelles romantiques et s’amusent à faire chanter le public.
Elle termine le spectacle dans un rappel très touchant, avec une pièce qu’elle avait composé étant jeune, par une journée pluvieuse à Philadelphie, My One and Only Thrill, qui nous tire presque les larmes avec les envolées de l’orchestre à cordes.
Melody Gardot passe beaucoup de temps en France où elle a partiellement élu domicile, et le public européen la retrouvera lors de sa tournée tout juillet. En espérant que la grande dame du jazz, âgée de seulement 38 ans, repassera bientôt par la métropole.
* Photo par Victor Diaz-Lamich.
Une première partie accoustique
Laura Anglade et Sam Kirmayer ont assuré la première partie et donné le ton à la soirée.
Kirmayer à la guitare, virtuose avec un finger picking impressionnant, transportait la voix d’Anglade, jeune interprète de 23 ans originaire du Connecticut.
Malgré une voix d’alto mature et une musicalité impeccable, sa présence était moins imposante et probablement moins expérimentée que la vedette que le public attendait patiemment.
Qu’à cela ne tienne, elle a su charmé l’auditoire en reprenant, entre autres, des classiques du Great American Songbook, ainsi qu’un morceau français intitulé La chanson de Maxence qui lui allait à merveille.
- Artiste(s)
- Laura Anglade, Melody Gardot
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- La Maison symphonique
- Catégorie(s)
- Jazz,
Vos commentaires