Festival de Jazz de Montréal

Festival de Jazz de Montréal 2018 | Ambiance chaleureuse avec The Suffers et Roberto López

En ce jour de la fête nationale du Canada, certains en profitent pour s’évader loin de Montréal tandis que d’autres se délectent, comme nous, de musique au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Et il y avait de quoi s’amuser avec les performances chaleureuses de Roberto López et de The Suffers.

Si encore une fois la programmation fait tourner les têtes avec un nombre incalculable de spectacles en salle et à l’extérieur, se cantonner aux scènes gratuites autour du Quartier des spectacles procurait déjà son lot de réjouissances.

* Photo par Valérie Gay-Bessette

Un voyage en Amérique latine

Devant un parterre clairsemé, Roberto López a réussi à faire danser les spectateurs sous une chaleur écrasante. Un beau défi relevé avec brio par ce Colombien qui a inévitablement fait voyager la foule à travers l’Amérique latine aux côtés de son picó, ce sound system propre à la culture caraïbo-colombienne. Ses interprétations musicales s’inspiraient de ceux qui ont fait émerger cette musique dans le monde. Dans un français irréprochable, le guitariste commentait et expliquait l’histoire derrière chacun des titres.

Sur Cumbiero, Roberto López saluait les compositeurs de son pays d’origine qui ont fait de la cumbia un rythme dansé à l’international et ce soir-là à la scène du Monde. Puis sur Oye Candeleria, c’est d’une complémentarité fascinante avec ses trois musiciens que le guitariste colombien s’est attaqué à l’afrofunk, après avoir rendu hommage à Carlos Santana sur la chanson Bailar.

Il est vrai qu’à l’écoute du jeu de Roberto López, avec ce son légèrement en distorsion et cette façon d’atteindre les notes aiguës sur le haut de sa guitare électrique, toute référence à ce géant mexicain de la guitare est sensée. Une belle manière de présenter son album Criollo Eletrik à un public curieux et enthousiaste.

Une Kam Franklin charismatique

Le temps de se rafraichir et de se remplir la panse, dès 21h, une musique hip-hop lourde est lancée dans les haut-parleurs de la scène TD. Sur la Place des Festivals, la foule semblait interloquée et l’affluence n’était pas au rendez-vous… jusqu’à l’entrée fracassante de The Suffers, mené par Kam Franklin. Par son imposant afro, ses lunettes mouche et sa robe léopard moulante, elle ne passait évidemment pas inaperçue.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

La charismatique chanteuse a mis rapidement dans sa poche un public qui ne connaissait pas en grande majorité ce groupe originaire de Houston. Mais par son talent, sa proximité et son remarquable sens du discours , Kam Franklin a fait apprécier aux Montréalais la musique de The Suffers. Kam Franklin, au patronyme rappelant une certaine Aretha, nous délectait avec sa voix aussi sensible qu’affirmée. Le jazz-soul teinté de funk qu’offre The Suffers manquait peut-être d’originalité, mais s’appuyait toutefois sur une dynamique intéressante. La complémentarité qu’exercent les musiciens entre eux était forte, notamment entre le batteur Nick Zamora et le bassiste Adam Castaneda sur un titre comme Dutch.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

Venus défendre leur récent répertoire, les Texans ont aussi interprété dans leur second set à 23h deux reprises réussies, I’m Still in Love (With You Boy) par Marcia Aitken et Shout de The Isley Brothers. La foule, devenue plus grande au parterre, était en transe durant cette finale, reprenant les paroles à haute voix pour vivre un beau moment de communion qui fait la réussite du festival !

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