Aretha Franklin

Festival de Jazz de Montréal 2014 – Jour 7 | Aretha Franklin à la salle Wilfrid-Pelletier

La reine du soul, Aretha Franklin, était finalement de passage au Festival de Jazz de Montréal, un an après qu’elle ait été forcée d’annuler sa présence pour des raisons de santé. Sa seule autre apparition au Festival remontait à 2008.

La salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts attendait ce retour avec impatience, se levant d’un trait à la vue de la chanteuse de 72 ans, vêtue d’une longue robe de soirée blanche scintillante.

La voix y était, la santé semblait bonne et le plaisir était au rendez-vous. Aretha Franklin s’amuse avec son public, se permettant même quelques pas de danse lascive à l’occasion, amenant les applaudissements et les sourires.

« Je suis étudiante en français. Je parle un petit peu le français », dit-elle, de façon tout à fait charmante entre deux chansons. Ça marche à tout coup cette phrase !

Photo par Denix Alix.

Photo par Denix Alix.

Les succès sont évidemment de la partie, avec les The House That Jack Built, Never Loved A Man, Higher and Higher et Think. Lorsque les premières notes de Chain of Fools se font entendre, tout le monde se lève pour chanter et danser. « Eh bien, ça me sonne familier cet air », lance la grande dame en souriant, avant de se mettre à chanter le morceau.

Oui, elle était en forme, oui, elle avait du plaisir, mais elle manquait toutefois un peu d’entrain dans l’interprétation des chansons qui le nécessitait.

Montréal avait hâte de retrouver Aretha Franklin et ça paraissait. Difficile de tenir assis les fidèles de la reine, surtout en deuxième moitié de concert, lorsque la performance devient plus solide. Ils se lèvent pour chanter, danser et l’acclamer à de nombreuses reprises.

Mis à part quelques petits pépins au niveau de la trame sonore, qui part au mauvais moment ou encore qui nous lance les premières notes de Rhythm is a Dancer (?!), tout roule assez rondement. On semble avoir du plaisir sur scène, autant du côté de la vedette de la soirée que des 18 musiciens qui l’accompagnent.

Tant qu’à avoir autant de musiciens par contre, il aurait été bien d’avoir de vrais choristes plutôt que de les entendre seulement sur une bande sonore. Ça aurait évité les pépins de trame sonore en plus d’ajouter un petit quelque chose qui aurait rendu le rendez-vous plus réussi.

Photo par Denis Alix.

Photo par Denis Alix.

Le petit moment émouvant de la soirée revient à la reprise de I Will Always Love You de Whitney Houston. Aretha Franklin va même jusqu’à s’installer au piano pour s’accompagner pendant que des photos de la défunte chanteuse défilent sur un écran à l’arrière-scène.

Elle se garde de terminer la soirée avec le plus classique des classiques de son répertoire, l’indémodable Respect qui sème presque l’hystérie.

Après des salutations typiques des grands spectacles américains, où une voix nous rappelle qu’elle est « La reine du soul, Aretha Franklin », une scène plutôt inusitée survient pendant que la diva se dirige vers l’arrière-scène. Aretha Franklin enlève d’un trait sa perruque avant de la lancer dans la foule et de se réfugier dans les coulisses. Comme si elle était en train de faire un mauvais coup. Des préposés tâchent d’aller récupérer rapidement l’objet. Pas question d’en faire don.

Aretha Franklin aura finalement passé près de deux heures sur scène. Deux heures qui ont passé rapidement. Seul oubli de la soirée, A Natural Woman.

« Until the next time », dit-elle avant de quitter pour de bon. En espérant que le « next time » ne soit pas que dans six ans Mme Franklin !

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