Zachary Richard

Festival BleuBleu 2024 – Jour 1 | Zachary Richard, Population II, Sacha Cay

« Toute la 20 pis après ça toute la 132, mon chum » étaient en gros les indications que me donnait Google Maps en partant d’Hochelag’ direction Carleton-sur-mer pour la sixième édition du festival BleuBleu. Un coquet 11 heures plus tard (on s’est arrêtés mangé des bourgots), nous voici donc dans ce paradis gaspésien, les poumons pleins d’air marin et les tympans prêts à recevoir les décibels.

 

L’ARRIVÉE

On a skippé le souper moules-frites offert au bar de la marina de Carleton (on était encore pleins de bourgots) pour plutôt nous diriger directement à la scène du quai, aménagée, vous l’aurez deviné, drette sur le quai du village.

Les couleurs pastels du coucher de soleil qui s’y amorce servent de jolie première partie au groupe chargé de kick-off les festivités : Nadine & Sammy. Le duo de musique trad dont le son passe du bluegrass aux reels cajuns sort donc banjos, mandolines, violons, guitares (pour deux personnes, ça doit leur coûter cher de roadie) afin de dégourdir les danseurs et les préparer aux quatre jours de gigue qui s’en viennent.

Le monde sourit, le bruit de bottes sur le béton du quai résonne, les bateaux curieux s’agglutinent autour de la scène, bref, C’EST MIGNON COMME TOUT, CE FESTIVAL, OU QUOI.

Mais si cool soient Nadine & Sammy, c’est surtout le groupe suivant qui attire cette foule de plus en plus dense.

 

LE TANT ATTENDU

« Ça fait 6 ans qu’on existe, ça fait 6 ans qu’on veut l’avoir », d’admettre Myriam-Sophie Deslauriers, une des fondatrices du festival, en ouverture.

Ce « l’ », c’est nul autre que Zachary Richard.

Le grand Louisianais arrive sur les planches affublé d’un chapeau aux proportions quasi-Pharrelliques, entouré de ses musiciens. Pas une note de jouée encore et déjà on voit se hisser dans la foule un drapeau acadien, qui virevoltera sous le vent salin tout au long de la performance.

Performance qui nous offrira surtout, mais pas uniquement:

  • Beaucoup plus de solos de guit qu’on aurait pensé qu’il y en avait dans un show de Zachary Richard.
  • Un très impressionnant duel d’harmonica entre Zach et son guitariste (au début Zachary faisait comme s’il ne savait pas en jouer, mais finalement il est full bon haha! Ce n’était qu’une mise en scène! Fiou!)
  • Un moment surnaturel où tous les membres de l’audience miment d’être des écrevisses et se font aller les pincettes au son d’une version francisée du blues Crawfish.
  • Un cours d’histoire condensé sur l’héritage culturel de la Louisiane.
  • Une version alternative de Jean Batailleur qui est somme toute très bonne mais qui laissera sur leur faim les bonnes gens qui auraient voulu pouvoir la chanter avec l’artiste.

 

LES DÉCOUVERTES

Zachary n’a pas encore terminé son rappel que le public commence déjà à se diviser tranquillement. Le choix, à partir d’ici, est déchirant.

Les amoureux de country tournent à droite à la sortie et s’en vont rejoindre Tammy Adams, qui les fera danser (en ligne) sur les airs des Garth Brooks et Merle Haggard de ce monde.

Les coeurs de rockeurs prennent quant à eux la voie de gauche, en direction du chapiteau de la plage où les attendent Sacha Cay puis Population II.

Ce qui arrive, c’est que nous, on l’aime Garth Brooks, et on aime aussi beaucoup le rock and roll. QUE FAIRE?

Fait qu’on est allés aux deux places. On a sacrifié quelques chansons de Sacha Cay pour aller se bouger les bottes de cowboy devant Tammy, puis on s’est dépêchés (autant qu’on peut marcher vite avec des bottes de cowboy) de se diriger vers la plage question d’attraper les dernières notes de Sacha.

Sacha qu’on ne connaissait pas vraiment au préalable, si on est honnêtes, mais qu’on a vraiment beaucoup aimé. Très pop dans son écriture, mais rugueuse dans ses sonorités. Un peu comme une Taylor Swift qui aurait grandi sur du Deftones et un peu de Solids.

Mais la grande claque fut Population II.

Le trio de prog-garage rock est déjà abrasif sur cire, mais en spectacle, tout est décuplé. La distortion grafigne, les coups de snare éclatent. D’ailleurs, on leur doit le premier moshpit de cette édition du festival, si ça peut être un testament de leur puissance.

Genre de King Gizzard and the Lizard Wizard québ (sauf qu’ils sont trois au lieu de douze), qui tend parfois vers le son des meilleures années de We Are Wolves et d’autres fois vers les moments les plus accessibles de Mastodon, Population II vient remplir un trou quand même béant depuis plusieurs années dans le paysage sonore de notre belle province, et on leur souhaite tout le succès du monde parce que, et là je dis ça en tant que vieil homme nostalgique, ça fait du bien à voir et entendre.

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