Within Temptation

Entrevue avec Sharon den Adel | Within Temptation, en constante évolution

Within Temptation est certainement l’un des groupes de métal symphonique dont la musique a le plus évolué au fil des années. Sors-tu.ca a profité du passage du groupe au Métropolis le 5 octobre dernier pour discuter avec la chanteuse Sharon den Adel de cette évolution, du plus récent disque du groupe, Hydra, et de la relation spéciale qu’a Within Temptation avec le Québec.

La carrière de Within Temptation a pris un envol fulgurant dès le premier disque, Mother Earth, qui est rapidement devenu un classique du métal symphonique. Depuis, jamais leurs albums ne se sont ressemblés. Avec Hydra par exemple, les guitares sont plus présentes que jamais, avec un son plus mordant qu’à leurs débuts, où les airs celtiques nous transportaient dans un tout autre univers.

« On ne peut pas se répéter chaque fois, mentionne Sharon. On ne peut pas écrire la même chose album après album, ça ne nous inspire pas. Quoi que ça nous permettrait d’écrire un autre Mother Earth! Mais ça ne fonctionne pas comme cela. Pour chaque période de temps, nous sommes inspirés par différentes sonorités et par tout ce qui se déroule autour de nous. C’est pour cette raison qu’on change constamment. »

Celle qui prête sa voix angélique à la formation depuis les tous débuts, en 1996, avoue même n’avoir aucune idée de ce qui attend le groupe, ni dans quelle direction ira un éventuel prochain album. « Mais l’inspiration vient toujours, même si ça peut prendre plus de temps parfois », assure-t-elle.

Questionnée à savoir comment le métal symphonique lui-même a évolué au fil du temps, Sharon den Adel relate que tout est relatif à chacun des groupes.

« Chaque groupe évolue à sa propre manière. Epica par exemple est devenu encore plus métal, et encore plus métal. Si on regarde The Gathering, ils sont devenus un peu plus 70s, pendant que Nightwish poursuit toujours dans la même veine. De notre côté, on a changé à chaque album! »

Leurs deux premiers EP, Enter et The Dance, seront d’ailleurs réédités et paraîtront en novembre sur un seul disque. Une bonne occasion de constater l’évolution entre ces efforts et la plus récente parution, Hydra.

Hydra

Photo par Corentin Hignoul

Photo par Corentin Hignoul

Le processus d’écriture pour Hydra, paru au début 2014, aura été des plus formateurs pour Within Temptation. Grâce à un album de reprises enregistré en 2013, en collaboration avec la station radio Q-Music, dans le cadre de leur 15e anniversaire en tant que groupe, WT a appris à travailler les chansons et leur donner le résultat qu’ils souhaitaient.

« Par exemple, avec Summertime Sadness de Lana del Rey, qui est une chanson mid-tempo, on a doublé le tempo en ajoutant un riff de guitares intéressant », explique den Adel.

C’est d’ailleurs sous cette même formule que certaines chansons d’Hydra ont été construites par la suite. « Pour Silver Moonlight et Paradise par exemple, on avait fait des ballades au départ, mais on gardait en tête qu’on pouvait en faire des chansons plus heavy en doublant le tempo. Et le résultat a été intéressant. »

« C’est devenu tellement plus facile pour nous d’écrire des chansons up-tempo [en travaillant de cette façon], raconte-t-elle, alors que c’était quelque chose de très difficile auparavant. […] C’est devenu la meilleure façon de procéder pour nous et ça nous a permis d’avoir un album plus heavy que jamais. »

En parlant de Silver Moonlight, Sharon se rappelle d’ailleurs avoir menacé de faire elle-même du grunt alors qu’elle trouvait que la chanson « manquait de couilles ».

« J’essayais de faire chanter un peu plus de grunt [à Robert Westerholt], mais il ne voulait pas. Alors je lui ai dit « Je vais le faire dans ce cas! ». Et il a répondu « Quoi?! ». Finalement, il l’a fait et la chanson sonne vraiment bien. »

Hydra aura également été un album qu’on pourrait qualifier « d’exploratoire » pour WT, notamment avec une pièce comme And We Run, une collaboration avec le rappeur Xzibit.

« Ça faisait près d’un an qu’on cherchait une façon de combiner notre genre de musique avec le rap, raconte la chanteuse. Tout le monde était sous le choc quand on leur disait qu’on voulait faire ça. Ils nous disaient « Vous allez foutre en l’air votre carrière! » et bla bla bla. Mais on se disait que si Aerosmith avait été capable de le faire avec Run DMC, pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas fonctionner avec notre style de musique? »

On retrouve également trois autres collaborations sur l’album. Tarja (ex-chanteuse de Nightwish), Dave Pirner (Soul Aslyum) et Howard Jones (Devil You Know et ex-Killswitch Engage) ont aussi apposé leur voix sur une piste d’Hydra.

Montréal

Photo par Corentin Hignoul

Photo par Corentin Hignoul

Une histoire d’amour est en train de s’installer entre les Montréalais et Within Temptation et ce, même si la formation des Pays-Bas n’a que très rarement visiter le Québec. Des arrêts en 2007, en 2011 et en 2014 seulement. Mais la chimie semble bien installée entre le groupe et ses fans québécois.

« Les fans sont très fidèles ici. Lorsque les gens aiment la musique et le groupe, ils le supporteront jusqu’au bout. C’est très spécial. Ce n’est pas comme ça partout! »

D’ailleurs, après leur premier passage au Métropolis, en 2011, le groupe avait tweeté tout de suite après sa performance « My god, Montreal concert was one big party. Big merci à tous who was there. I’ll still remember this one when I’m 80. »

« Chaque fois, la salle explose, s’est rappelé Sharon au sujet de Montréal avant de sauter sur la scène du Métropolis le 5 octobre. Les gens ici ont le même tempérament que les Français. Quand on joue en France, la foule est totalement déchaînée. Les gens viennent simplement avoir du plaisir et faire le party! »

Pour ceux qui ont raté le concert de Montréal, Within Temptation lancera le DVD Let Us Burn le 24 novembre, qui compte un spectacle de la tournée Hydra filmé en Europe, ainsi que le concert spécial, Elements, donné dans le cadre de leurs 15 ans de carrière.

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