Bears of Legend

Entrevue | Rencontre avec Bears of Legend

Le groupe folk trifluvien Bears of Legend était de passage au Festival d’été de Québec le 9 juillet dernier sur la scène du Parc de la Francophonie. Sors-tu.ca en a profité pour leur poser quelques questions pour discuter de leur parcours et de leurs projets à venir.  

David Lavergne, chanteur, guitariste et auteur principal du septuor, a accepté de répondre à nos questions par courriel.

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Sors-tu : Vous avez connu une fulgurante montée depuis vos récents débuts il y a de cela 2 ans à peine, comment le groupe vit avec cette nouvelle popularité?

Nous vivons très bien avec la montée fulgurante dont tu parles. Il y a de plus en plus de gens qui ressentent le désir d’assister aux spectacles des Ours et les ventes d’albums ne font qu’augmenter. On pourrait être porté à croire qu’il s’agit là du résultat plus ou moins direct de nos efforts et de notre implication émotive dans notre spectacle. Mais dans l’équation, il y a un facteur particulier, propre à très peu de projets, qui multiplie de plus en plus notre essor au Québec et qui nous dépasse carrément : et je parle ici de l’implication de nos ambassadeurs, notre public aidant.C’est ce phénomène d’implication spontanée et altruiste du public qui modifie peut-être la perception de notre «popularité».

Nous ne vivons pas une popularité standard présentement. Il s’agit plutôt d’un mouvement d’empathie et d’entraide qui se voit de plus en plus vaste. Les gens se sentent interpellés, je crois, par les valeurs du groupe, les messages véhiculés et l’ambiance des spectacles, l’état dans lequel on se trouve lorsqu’on assiste à un concert du band. Notre popularité est belle, honnête et vraie, je crois, un peu comme celle d’un commis de dépanneur souriant à qui on aime sourire à notre tour! C’est du donnant – donnant!

Sors-tu : Comment avez-vous réagi lorsque les organisateurs du FEQ ont fait appel à vous?

Je t’avouerai que cela aurait été un peu irréaliste de notre part d’espérer, un jour, recevoir un appel du Festival d’été de Québec et surtout d’espérer grimper sur une scène aussi prestigieuse (NDLR: Scène du Parc de la Francophonie)! Alors, quand M. Bellavance nous a contactés, on n’y croyait pas vraiment! C’était totalement inespéré! Il faut savoir que l’équipe du FEQ est très près de ses artistes et a un mode de communication particulièrement efficace, franc et humain. C’est plutôt cela, en bout de ligne, qui nous a impressionnés.

C’est moi, personnellement, qui a appris la nouvelle en premier. Mon premier réflexe a été d’appeler Jean-François (bassiste) pour lui dire que son rêve d’enfance venait de se réaliser. J’ai adoré le faire languir quelques minutes en tournant autour du pot. Quel beau rôle je peux avoir parfois!!!

Sors-tu : Vous avez l’habitude des grandes scènes maintenant, comment avez-vous vécu votre expérience au FEQ?

Une expérience toute en douceur puisque nous avons eu la brillante idée de demander notre hébergement la veille du spectacle. Avec une dizaine d’entrevues dans la journée, nous avons pu se gâter une belle nuit de sommeil afin de commencer les entrevues dès 9H00 le matin. Nous étions traités aux petits oignons et le public était en mode «découverte» sur notre cas. J’adore jouer en «terrain de conquête» et c’était le cas à Québec!

Pour les grandes scènes, eh bien… On ne s’habitue jamais vraiment! C’est comme une grosse bête à apprivoiser ou une grande maison à habiter. C’est spécial! Notre réflexe, désormais, est de se regrouper, tous les 7, comme si nous étions sur une petite scène. Inutile de tenter de couvrir tout l’espace sur la scène quand, dans le fond de nous-mêmes, nous avons envie de vivre chaque moment ensemble, se regarder dans les yeux et s’échanger des sourires. C’est la base du projet, il ne faut jamais négliger un tel détail.

Sors-tu : Vous vivez une belle histoire d’amour avec le public québecois. Pour les remercier, vous avez même organisé un concours. En quoi consiste-il?

Nous avons offerts 2 spectacles privés cette année, des prestations impromptues dans des cafés (voir vidéo The Mornings I’ve Let You Down) ou au milieu de la rue (voir vidéo de Reclaim My Place), une apparition surprise dans une école primaire (Voir vidéo de Let Me Be), une apparition surprise dans une fête d’amis (voir vidéo de More) et plusieurs folies a capella durant les spectacles (voir vidéo A Capella).

La forte réponse du public à ces expériences nous fait réaliser que les gens recherchent une forme de divertissement particulière en ce qui concerne notre folk à nous. Ils recherchent l’intimité, l’authenticité, le vrai et la folie. Afin de remercier ceux et celles qui se procureront l’album en spectacle cette année, nous ferons tirer «notre spectacle dans leur salon». Une personne se verra offrir un spectacle, chez elle, sous la formule choisie. Rendu là, toutes les idées seront bonnes! Ce sera, à notre avis, l’expérience ultime, autant pour eux que pour nous! Nous souhaitons bonne chance à tous!

Sors-tu : Tu es nouvellement papa! Félicitations! Comment crois-tu que cela va influencer l’écriture du prochain album?

L’écriture du prochain album est déjà entamée et littéralement influencée par l’arrivée de ma petite Dahlia. Jean-François (basse) et Christelle (violoncelle) ont, eux aussi, connu la joie de la parentalité cette année. À vrai dire, Dahlia et Roseline (la petite de Jean-François) n’ont que 2 jours de différence en âge! Fou hein?

La famille est nécessairement une préoccupation majeure dans le quotidien des membres du groupe et tous veulent prendre soin de préserver les 7 familles intactes tout au long de l’aventure. Donner la vie, pour ma part, change ma façon de percevoir mon art et, comme je suis une personne assez sensible, m’inspire comme jamais. La naïveté, la pureté et la fragilité sont déjà des thèmes traités dans les textes du deuxième album des Ours.

J’avoue, aussi, que le français semble vouloir prendre plus de place dans l’écriture du deuxième. D’une part, je suis moins timide de dévoiler les messages dissimulés autrefois derrière la barrière de la langue, surtout à cause de l’ouverture du public face à l’expression des sentiments. Je me sens vraiment en contexte d’écoute et d’empathie… c’est plus sécurisant… désormais!!

Aussi, je crois que le français se rapproche davantage de mes expériences actuelles et des mots qui trottent dans ma tête quand je pense à ma famille, ma fille et tout ce qui m’arrive de beau au quotidien. J’ai envie de renouer avec ma langue maternelle. La chanson La Rivière me fait tellement de bien à chanter en spectacle puisqu’elle est comprise, dès lors! J’ai aussi envie que ma fille soit près de ses émotions et qu’elle n’ait jamais honte de ses opinions. Je crois que c’est un bel exemple à donner et une belle occasion d’être honnête dans tout ça! Les 6 autres Ours veulent aussi s’investir davantage dans l’expression via notre langue maternelle. Nous croyons que c’est le seul élément manquant, pour le moment, à notre recette maison! Tu vois? Avoir un enfant, ça bouleverse tout!

Sors-tu : La famille est très importante pour vous. Christelle, votre violoncelliste, est en arrêt de maternité pour l’instant. Avec autant de nouveaux petits oursons dans la grande famille des Bears, planifiez-vous une tournée à l’extérieur du Québec prochainement?

Pour le moment, non. La demande est très forte au Québec et on parvient à peine à la gérer adéquatement! Je n’ai pas recompté les spectacles depuis quelques semaines, mais nous avions plus d’une soixantaine de spectacles prévus pour 2013 et début 2014.

Comme dans n’importe quoi, nous croyons qu’il est important de bien s’implanter ici, de découvrir les trésors cachés de notre territoire québécois et de rencontrer les gens de chez nous avant d’aller fouiner ailleurs. Ceci étant dit, nous aimerions bien aller visiter quelques pays d’Europe l’été prochain, mais pour l‘instant, ce n’est qu’un rêve. Le rêve étant que nous ayons parcouru toute la belle Province préalablement.

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