Charli XCX

Entrevue | Charli XCX : Le secret Twilight et la pop des années 1980

La jeune chanteuse pop britannique Charli XCX était de retour à Montréal cette semaine. Après avoir ouvert le bal pour Coldplay au Centre Bell en juillet 2012, puis joué en première partie de Marina and the Diamonds au Métropolis en mai 2013, Charli XCX présentait cette fois son propre spectacle à la Sala Rossa. Sors-tu.ca en a profité pour monter à bord de son autobus de tournée afin de jaser Twilight et pop des années 1980 avec la jeune dame.

Ça faisait drôle de voir un immense bus de tournée stationné ainsi devant la Sala Rossa. Il faut dire qu’après le Centre Bell et le Métropolis, Charli XCX en a vu d’autres.

Photo par Pierre Bourgault.

Photo par Pierre Bourgault.

« C’est plus intense, dit-elle sans hésiter, au sujet de sa tournée solo dans des salles plus petites. Plus même que lors du show de Coldplay. Du moins, c’est une différente sorte d’intensité. Les gens sont là pour me voir moi, et connaissent mes chansons. Aussi, c’est plus cru, plus intime, j’adore ce genre de show. »

Vrai que si la froideur d’un Centre Bell est difficile à réchauffer, une salle plus petite convient davantage pour le genre d’énergie à haut voltage qui caractérise son style musical, qu’elle qualifie elle-même de « très dramatique, eighties et pop. »

Curieux cette fascination pour le son des années 1980, une décennie qu’elle n’a pas connue. « La musique d’aujourd’hui manque cruellement d’émotion, lance-t-elle, un brin irrévérencieuse. Dans ces années-là, tout était surchargé d’émotions. Les paroles étaient excessives, on utilisait, comme, cinq adjectifs pour décrire un seul mot. J’aime ça. J’aime l’exagération dans les paroles et le drame dans la musique. »

 

True Romance et Twilight

Cette « surcharge d’émotions », on la ressent bien dès la première écoute de True Romance, son premier album complet lancé en mai dernier.  Fontaine de jouvence dance-pop, la galette de treize chansons a l’effet d’un triple Red Bull, même si, au-delà du rythme, l’artiste souhaite avoir glissé des textes bien sentis auxquels les fans portent attention.

Une chose est sûre : elle n’est pas qu’une interprète. Non seulement Charli XCX écrit toutes ses chansons, mais c’est également à sa plume que l’on doit le hit I Love It d’Icona Pop, véritable hymne pop de l’été.

L’auteure compositrice a commencé très jeune. Elle raconte qu’à l’âge de 14 ans, elle chantait dans les raves. Ses parents devaient l’accompagner afin qu’elle puisse y entrer.

Charli XCX a commencé à travailler sur les chansons de True Romance dès l’âge de 15 ans (elle en a aujourd’hui 21).  Évidemment, il s’en passe des choses entre 15 et 21 ans. Réussit-elle à s’identifier à ces chansons créées à une époque si proche, mais qui paraît si lointaine pour une jeune adulte ?  La réponse n’est pas si tranchée : oui et non.

Set Me Free est l’une des premières chansons qu’elle a écrite, à l’âge de 15 ans. « Je crois encore qu’elle est très bonne, et c’est l’une des préférées des gens, mais j’ai de la difficulté à connecter avec elle… », laisse-t-elle entendre avant de nous partager un « terrible secret » (qu’elle prétend n’avoir jamais partagé à qui que ce soit avant cette entrevue).  « J’ai écrit cette chanson après avoir regardé le premier film Twilight… »

« Ce n’est même pas parce que j’aimais le film ou quoi que ce soit. C’est mon gérant qui m’a encouragée à regarder le film et à écrire une chanson pour la trame sonore, ce qui est tout à fait cynique.  Alors je l’ai fait : j’ai fait semblant d’être une vampire et j’ai écrit cette chanson. Au départ, j’osais pas l’admettre, par crainte qu’on se moque de moi, mais je m’en fous maintenant alors je te le dis… »

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La suite, déjà

À peine six mois après la parution de True Romance, Charli XCX voit déjà poindre un deuxième album, qui est presque terminé. Elle y travaille depuis deux mois, à Stockholm.  « Je voulais terminer ce deuxième album rapidement… surtout après avoir passé cinq ans sur le premier. »

Photo par Pierre Bourgault.

Photo par Pierre Bourgault.

Après avoir exploité les thèmes de l’amour et de la romance – existe-t-il autre chose à l’adolescence ? – Charli s’aventurera ensuite dans des sujets plus délicats et près de sa réalité de jeune adulte : « le sexe, la passion, la féminité et l’instantanéité ».  Elle dit voir ses chansons en terme de couleurs, et si les chansons de True Romance étaient mauves, celles-ci seront rouges. Désolé pour les daltoniens.

Sur le plan musical, par contre, les fans risquent d’être surpris. La chanteuse prévoit naviguer dans des eaux différentes : « sixties pop et french yéyé », décrit-elle, en évoquant Brigitte Bardot et France Gall. Ce qui explique sans doute le béret qu’elle portait lors de l’entrevue.

En tout cas, pas question de faire du surplace. « Tout le monde s’attend de moi à ce que je revienne avec un album électro-pop. Je ne comprends pas trop pourquoi les gens s’attendent à ce que les artistes se campent dans un style pour toute leur carrière. Je trouve qu’il n’y a pas assez de génies dans le milieu musical de nos jours. Comme Madonna, qui revenait sans arrêt avec une différente image et un différent son. »

Déjà une nouvelle chanson du deuxième album a été lancée à la fin septembre, avec un vidéoclip : c’est pour la pièce SuperLove. La jeune chanteuse met toutefois ses fans en garde : « c’est un aperçu de mon nouveau matériel, mais c’est aussi la chanson la plus pop qu’on retrouvera sur l’album. »

« La dernière chose que je veux faire, c’est un autre album hipster, avec des beats… Ce  ne serait pas très ingénieux, ce serait plutôt ennuyant ».

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