San James lance Bridges | Entrevue et photos du lancement
Moins d’un an après la sortie de son premier EP, San James est de retour avec une toute nouvelle proposition, un deuxième EP titré Bridges qui a été lancé au Verre Bouteille mardi soir. Retour en photos de l’événement et entrevue avec une San James reposée et d’attaque pour ce nouveau chapitre de sa jeune carrière.
Sors-tu.ca: Bridges paraît près d’un an après No One Changes Overnight. Raconte-moi l’année qui sépare les deux EP.
San James: Quand j’ai sorti No One Changes Overnight, j’étais contente, mais on dirait que j’ai eu un grand besoin de changement. Je suis entrée en mode écriture et j’ai écrit les cinq chansons de Bridges assez rapidement. J’ai eu envie de travailler avec un autre réalisateur parce que j’avais envie d’explorer des textures un peu moins pop que sur le premier, d’où le choix de travailler avec Jean-Bruno Pinard. On s’est rencontré, on a pris un café, je lui ai fait entendre les maquettes, il m’a répondu qu’il était intéressé, mais m’a demandé la permission de salir un peu la mixture. C’était exactement pourquoi j’étais allée cogner à sa porte, et c’est comme ça qu’on est entré en studio et qu’on a enregistré l’album.
Si le processus s’est fait rapidement, crois-tu que tu aurais pu le prolonger, écrire plus de chansons et en faire un LP?
J’avais envie de faire un EP parce qu’en début de carrière, je pense que c’est une bonne idée de revenir plus souvent avec des nouvelles propositions. J’avais ces cinq chansons-là entre les mains et on dirait que, en les regardant toutes ensemble, ça créait un tout cohérent qui allait ensemble. Je n’aurais pas ajouté un chapitre de plus à l’histoire de Bridges. Je n’ai rien d’autre d’écrit, mais c’est certain que j’ai envie de faire un long jeu pour la suite.
Comment as-tu écrit « l’histoire de Bridges » ?
Je suis une personne qui ne voit pas l’inspiration venir et souvent, elle me happe. Je pense qu’on n’écrit pas quand il ne se passe rien dans sa vie personnelle. J’avais des choses à extérioriser, certains chagrins comme bien des artistes font. Je pense que ça explique le discours assez triste dans mes chansons alors que dans la vie, je suis quelqu’un d’assez légère. Tout mon côté sombre, on dirait que je le mets en chanson.
C’est donc le thème du chagrin qui a guidé ton écriture?
Quand j’écris, je n’ai pas vraiment de thèmes déterminés que je me dis que je vais suivre. Au fur et à mesure que les mots me viennent, j’organise une espèce d’histoire autour de ça. Des fois j’écris une toune et je la relis deux semaines après en y trouvant une signification différente. Par exemple, pour White Walls, c’était destiné à être une chanson d’amour déchu, mais finalement c’était beaucoup plus la rencontre entre deux facettes de ma personnalité, entre l’enfant pure et l’être désabusé, l’être qui a eu mal, l’être qui a vécu. Ça s’est mué en quelque chose d’autre.
Penses-tu être allée plus loin dans ton intimité du côté des textes sur ce EP?
Oui, vraiment, sauf que j’écris beaucoup moins au « je ». Je pense que j’écris de manière plus métaphorique qu’avant. Ironiquement, c’est plus intime, mais c’est que je mets tout ça plus en images.
Qu’est-ce qui t’inspire quand tu écris?
Tout et n’importe quoi. Des fois, je peux regarder un paysage et ça va me faire vivre un émotion! Sinon, les rencontres… vraiment tout.
Et qui t’inspire quand tu composes?
Je ne sais pas si je m’assoie dans l’optique de m’inspirer de quelqu’un. Quand je compose, des fois, j’écris le texte en premier, d’autres fois c’est la musique. C’est différent pour chaque chanson. Je n’ai pas envie de calquer quelque chose qui a déjà été fait. C’est sûr que j’ai été influencée par un paquet d’affaires, mais je ne pense pas que nécessairement ces inspirations se sentent. Je suis une grande fan de Sufjan Stevens, mais je pense pas qu’on l’entende dans mon travail. Même chose pour les Barr Brothers.
Qu’as-tu fait différemment sur Bridges?
On a plus pris notre temps en studio. On a fait des pré-prod et jammé les morceaux. Je les ai construits en équipe. San James au début, c’était un projet très solo et là on a pris le temps donner une vie à ces tounes-là, même de les jouer en show. Ç’a permis que toute la section rythmique soit assise et qu’en studio, on savait pas mal plus où on voulait aller et pas aller. Sinon, au niveau vocal, j’ai eu envie d’aller chercher de l’extrême fragilité et de la retenue, ce que j’avais jamais vraiment exploré, d’accepter que ma voix casse par moments. Quand j’écoute de la musique, je ne recherche pas de la propreté, je recherche du caractère. Sur ce EP-là, je suis beaucoup plus alignée sur ce que j’aime comme absolu en musique.
Dans un monde idéal, jusqu’où veux-tu emmener Bridges?
Bridges, j’aimerais ça le jouer pas mal en show. C’est quelque chose qui a manqué sur le premier EP. C’était bien, je pense que c’était une bonne première carte de visite. Là, Bridges, j’ai envie de le promener au Québec et dans le reste du Canada.
Souhaiterais-tu l’entendre à la radio?
Ma proposition reste quand même de l’indie pop, mais je ne pense pas que c’est du matériel à radios commerciales. Je ne fais pas de la musique en me disant que ça pourrait passer à telle ou telle radio. Ça ne m’effleure même pas l’esprit. Je serais très heureuse que ça joue là où ça fitte, mais c’est vraiment pas ça ma préoccupation première. J’ai plus envie de rejoindre les gens sur scène.
Qu’est-ce qui t’attend pour la suite?
On a quelques dates de confirmées. J’ai commencé à faire les premières parties de Soran, dont le 24 mars à la Petite Église de Saint-Eustache et un autre au Zaricot le 2 juin à Saint-Hyacinthe. D’autres dates sont à confirmer. Sinon, je joue au Quai des Brumes le 11 mai avec les gars de Floes. Dans l’immédiat, c’est ce qui m’attend.
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