Mordicus

Entrevue avec Mordicus | Trouver ses repères

La formation saguenéenne Mordicus, composée de Maxime Desrosiers, Martin Moe, Luc Gagné, Pier-Luc Laberge et Laurent Racine, a lancé son nouvel album Edgar Allan Pop le 4 février dernier au Savoy du Métropolis et le lendemain soir à Chicoutimi. Les deux événements ont d’ailleurs su attirer les foules alors que leurs fans étaient impatients d’entendre ce que le band avait préparé depuis les derniers mois.

Le groupe rock qui avait sorti son premier album Cri primal en 2014, revient cette fois-ci à la charge avec un album de 11 chansons qui se distingue du premier, mais dont les morceaux sont aussi mordants. Depuis leur premier album, Mordicus a recruté deux nouveaux membres qui ont su contribuer à la complémentarité du groupe et à la puissance des mélodies. « Alors que Pier-Luc apporte quelque chose de plus rock, plus lourd, Laurent, lui présente quelque chose de plus jazz », explique le bassiste Martin Moe au bout du fil.

L’été dernier, tous ces gars-là se sont donc enfermés pendant cinq jours au studio B-12 à Valcourt pour enregistrer ce deuxième album avec Benoit Morier. « On était dans un genre de manoir. On dormait là alors on a vraiment pu se concentrer là-dessus pendant ces cinq jours-là. »

Au lieu d’enregistrer leurs chansons piste par piste, l’album réalisé par André Papanicolaou a été enregistré en live, c’est-à-dire que tous les musiciens jouaient tous en même temps. Cette méthode qui était davantage utilisée dans les années 60-70 confère une authenticité et une spontanéité aux chansons. D’ailleurs, parlant de spontanéité, le bassiste Martin Moe explique que le groupe est arrivé au studio avec 10 chansons en main, ils ont fini par en laisser tomber une et aboutir à deux nouvelles compositions qui sont le résultat d’un jam post-souper-bien-arrosé. « Ces chansons-là, ce sont les deux chansons psychédéliques de l’album. Elle sont inédites et sont impossibles à recréer tel qu’on les entend. »

Alors que les premières chansons de l’album révèlent des mélodies un peu plus pop, rythmées et qui font taper du pied, la seconde partie du disque nous transporte vers un rock plus pesant, qui sonne plus gras et qui nous fait hocher la tête en plus de taper du pied.

Le groupe Mordicus qui ne démord pas du bon vieux rock’n’roll à la Oasis, The Beatles ou encore The Rolling Stones admet qu’il s’inspire beaucoup du blues américain et du rock des années 80-90. « Ce sont plus certains styles qui nous influencent qu’un artiste en particulier. On aime se servir des bonnes bases du rock américain pour édifier nos chansons. En plus ça tombe bien, Max se fait toujours dire qu’il ressemble à Liam Gallagher (rire). »

Malgré leurs influences aux accents nostalgiques, le groupe précise qu’il se tient toujours à l’affût des tendances et de ce qui se passe au Québec. Leur touche rétro est donc parfaitement assumée. Le fait qu’ils aient choisi d’enregistrer l’album en temps réel correspond d’ailleurs bien à leur image et à celle qu’ils projettent.

« Nous sommes habitués de travailler en live puisque nous sommes un groupe qui pratique beaucoup. C’était vraiment le fun d’enregistrer l’album de cette manière-là. Ça a quelque chose de plus réel.  Ça prend un peu plus de temps, mais une fois que t’as pogné la twist c’est pas mal moins de taponnage.»

Leur parcours

Maxime Desrosiers, Luc Gagné et Martin Moe formaient au départ les Mocking Birds, un groupe rock anglophone né dans leur Saguenay natal. Après une chanson en français qui a connu un certain succès, les trois gars décident de s’inscrire au Festival de la chanson de Granby. Nous sommes alors en 2010 et c’est le début de Mordicus. Après avoir travaillé avec quelques réalisateurs anglophones, ils ont pris conscience de la barrière culturelle qui les séparait. Le passage du français à l’anglais s’est donc fait très naturellement.

Le rock anglophone au Saguenay, c’était dur en tabarnak. Du jour au lendemain, on a écrit une chanson en français. Le déclic s’est fait. La toune a pogné. Au début on trouvait ça dur, mais là on a trouvé une façon de transmettre nos messages.

Aujourd’hui, ils semblent fiers de leurs racines chicoutimiennes alors qu’il est facile de dénoter leur fougue et leur franc-parler dans leurs chansons. « On a un parler singulier pis on est fier de représenter notre région. Notre accent et nos caractéristiques, on essaie de les tourner à notre avantage. »

Alors que le premier album était puissamment orienté vers le psychédélisme, évoquant des images plutôt que des sujets trop précis. Cette fois-ci, les mélodies demeurent aussi pénétrantes, mais le groupe a voulu aborder des idées plus concrètes; ils traitent entre autres de la tournée et de la route qui les inspire particulièrement. On retrouve aussi sur l’album une balade qui traite de la jeunesse éternelle et une chanson sur l’amour en soi. À travers les textes d’Edgar Allan Pop, ils voulaient raconter une histoire et personnifier leurs messages.

Pour l’année à venir, on leur souhaite beaucoup d’albums vendus et beaucoup de spectacles. Le prochain show se tiendra d’ailleurs au Cercle, à Québec le 16 février prochain, lequel sera succédé par un spectacle à l’Ouvre-Boîte culturel de Baie-Comeau, le 12 mars.

Alors que le premier album était sorti en février 2014, le second en février 2016, on espère que Mordicus gardera son erre d’aller et nous produira un troisième album pour février 2018.

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