Entrevue avec Mona de Grenoble | Virage humoristique à 180 degrés

Plusieurs projets attendent Alexandre Aussant, alias Mona de Grenoble, pour les mois à venir. Sors-tu? s’est entretenu avec la drag queen pour en connaître plus sur ce qu’elle prépare au public. Elle sera, entre autres, la maîtresse de party à TRIP, festival humoristique qui en est à sa deuxième édition et qui se déroulera du 30 août au 1^er septembre à Trois-Rivières. Elle a elle-même fait un virage vers l’humour et présentera un one-man-show, ou plutôt one-drag-show, une première au Québec, intitulé Poudre aux yeux. Celui-ci est présentement en rodage et fera le tour du Québec dès le mois d’octobre.

Le Trip du vendredi, dont elle sera la maîtresse de party, est un gala d’humour dans lequel elle sera accompagnée de divers artistes comme Katherine Levac, Stéphane Rousseau, Jay Laliberté, Danick Martineau, Dave Morgan, Magali Saint-Vincent, Éléonore Lagacé et DJ Debbie Tebbs. Le festival repousse les limites traditionnelles de l’humour et diversifie le visage de l’humour, notamment par la présence de drag queens comme Mona de Grenoble, mais également Pétula Claque, Bobépine et Peggy Sue, des collègues et amies de Mona de Grenoble. « C’est la même soirée que moi, je vais certainement aller les voir », dit-elle avec joie.

« Je suis allée l’année dernière et j’ai capoté. Il y a des belles grosses salles, il y a plein de choses à voir! Je pense qu’une grosse surprise est réservée au public, » avance-t-elle sans en révéler plus.

Ce à quoi on peut s’attendre comme spectateur : « un show d’humour avec prestations musicales et humoristiques. La thématique, c’est la fête », lance-t-elle.

Virage vers l’humour

Mona est bel et bien la première drag queen à présenter un show d’humour au grand public au Québec. Cette affirmation pourrait en faire sourciller quelques-uns, car les drag queens ont toujours fait preuve d’un grand sens de l’humour et certaines d’entre elles, comme Mado Lamotte, s’est prêtée à des sketches d’humour. Toutefois, aucune drag queen ne s’est proclamée humoriste ni ne s’est concentrée sur le rire à 100 %.

Mona est très fière de paver la voie. « Je suis la première à faire un show d’humour dans les règles de l’art et à aller en tournée. Mais bien sûr, Mado a déjà fait des sketches. »

Son spectacle sera entièrement humoristique. « Il n’y aura pas de numéros de drag. Le moteur du spectacle, c’est l’humour » nous confie-t-elle. Elle sera bien sûr accoutrée de ses fabuleux costumes, mais elle est là pour faire du stand-up. Peut-être que ce spectacle solo peut ouvrir la voie à une toute nouvelle génération d’humoristes.

Crédit photo : Andréanne Gauthier.

« Je trouve ça génial que l’équipe de production ait dit : ben oui, let’s go, on fonce! Et aussi, que les gens soient au rendez-vous. On aurait pu se dire que ça aurait pu freiner du monde, mais non », s’étonne-t-elle.

Mona déclare elle-même, avec beaucoup d’autodérision, « être devenue humoriste, car [elle n’était] pas une assez bonne drag. » « J’ai toujours été plus drôle que drag. Les autres drag queens font jouer du Lady Gaga pour chanter, mais moi j’arrivais habillée en matante et je faisais jouer du Édith Butler. » Ça vous donne une idée! Mona était presque prédestinée à faire rire, et au lieu de mal le prendre, elle a misé là-dessus. « Je me suis dit que j’allais écrire des jokes », continue-t-elle.

Sa participation (et sa victoire) à l’émission de téléréalité Big Brother l’a certainement aidée à emprunter cette voie. « Big Brother, ça m’a donné un gros coup de pouce. Ça a aussi permis à certaines personnes de voir le gars derrière la drag queen et aussi de comprendre mon humour un peu salé. Ils comprennent que c’est un personnage, que ce n’est pas sérieux et que c’est juste de l’humour que je fais. » Elle constate toujours les effets de son passage à l’émission : « Je m’en fais encore parler ».

Et la drag dans tout ça?

Malgré tous ses projets, elle n’a pas complètement tourné le dos à la drag plus traditionnelle. « Ça arrive plus rarement maintenant, mais quand j’en fais, je suis dedans. C’est un besoin. Je réécoute de temps en temps les playlists de toutes les tounes que je faisais au cabaret, puis je refais les numéros dans ma douche », raconte-t-elle.

Ce n’est pas qu’elle ne souhaite plus en faire, mais « avec le rodage, les entrevues, les chroniques à gauche à droite, mon horaire est rempli », déclare Mona de Grenoble. Elle n’a pas volontairement mis de X sur la drag et pourrait y revenir. « C’est la raison pour laquelle Mona existe, mais je ne peux pas faire la promesse que je serai au cabaret chaque semaine », rigole-t-elle.

Poudre aux yeux, son premier spectacle solo

Le nom Poudre aux yeux fait référence au fait qu’ « au fond, on le sait, les paillettes, les robes, les grosses perruques… C’est juste de la poudre aux yeux », d’après Mona de Grenoble. « Ça fait également référence au maquillage, continue-t-elle. On vend du rêve, du glam. »

« Comme c’est mon premier show, on va parler de Mona, de drag, de choses qui sont nouvelles pour le grand public. Je vais aussi parler des gens qui pensent que les drags vont envahir la planète. Je vais chialer! On va se lâcher lousse, ça va faire du bien », explique Mona de Grenoble pour décrire son spectacle. « La dualité du personnage de Mona et celui d’Alexandre, le gars qui se cache derrière, va être abordée. »

Le rodage se termine bientôt, et le public pourra enfin assister au spectacle officiel. Cliquez ici pour consulter les dates de tournées.

Pour des billets pour sa représentation à la salle Albert Rousseau de Québec, cliquez ici. Pour sa représentation à l’Olympia de Montréal, c’est par ici.