Entrevue avec Lights | A6 Extended et faire confiance à soi-même

Lights, auteure-compositrice-interprète et icône de la pop canadienne, s’apprête à dévoiler l’édition de luxe de son sixième album solo, A6, le 30 janvier prochain. En entrevue avec Sors-tu?, Lights en révèle davantage sur son processus de création pour cet album qu’elle a presque entièrement écrit et produit par elle-même, ainsi que sur la réalité du milieu après plus de 15 ans de carrière.

« A6 était la première fois que je produisais quelque chose de A à Z, et c’est devenu une expérience si magnifique, parce que je ne me sentais pas pressée ou comme si j’étais contrainte de sonner comme quoi que ce soit d’autre que ce que moi je voulais », explique-t-elle.

L’édition spéciale à venir, A6 Extended, comportera 8 nouvelles chansons qui sont le prolongement de ce mode de production solo, à partir de projets déjà entamés qui dormaient sur son ordinateur. Il s’agit de chansons qu’elle n’avait pas pu compléter à temps ou qu’elle n’avait pas encore développées à leur plein potentiel au moment de la sortie d’A6 en mai dernier.

* Pochette de A6 Extended.

« Ce fut une expérience tellement enrichissante que je ne voulais pas qu’elle se termine », raconte-t-elle. C’est ainsi qu’est née cette version de luxe qui conserve le même son nostalgique inspiré par les genres new wave et synth pop des années 80.

L’artiste souligne aussi l’influence qu’ont eu les groupes emo, particulièrement ceux du Midwest américain, et la musique dark wave allemande moderne sur ses créations les plus récentes. Elle raconte qu’elle a même, peut-être un peu par superstition, enregistré certaines chansons en Allemagne pour vraiment absorber la culture locale et la faire ressortir dans cet album.

Le premier single de cet album, EDUCATION, est déjà disponible depuis le 19 septembre et est accompagné d’un vidéoclip qui regorge de références à la carrière de Lights et à certains détails à venir pour ce nouveau projet.

Se replier sur soi pour mieux s’ouvrir

Lights explique que le fait de créer la très grande majorité de l’album seule a donné au projet une qualité « non diluée » qui se ressent. « Je ne peux que connecter avec une chanson jusqu’à un certain point lorsque je sens qu’elle ne vient pas du plus profond de moi », confie-t-elle.

La chanteuse explique qu’elle a souvent co-écrit des chansons et qu’elle apprécie tout de même avoir l’apport d’autres personnes. Toutefois, elle considère qu’ultimement, si plus que deux personnes ont travaillé sur un morceau, celui-ci finit essentiellement par appartenir à n’importe quel artiste.

Lights tenait toutefois à souligner qu’elle a reçu de l’aide de la part de son batteur et de son bassiste pour l’enregistrement, car elle n’a pas joué tous les instruments de l’album par elle-même. « À part ça, tout venait de moi », précise l’artiste qui dit vouloir rendre à César ce qui revient à César.

Ce n’est pourtant pas par chance que Lights a pu réaliser cet album et sa version de luxe entièrement par elle-même : elle produit sa propre musique depuis sa toute première chanson créée en 2001. L’artiste pluridisciplinaire explique qu’il y a beaucoup de hauts et de bas qui viennent avec la méthode DIY (do it yourself), parce que ces œuvres ne sont pas manufacturées pour obtenir un succès de masse, mais plutôt pour être quelque chose qu’elle-même apprécie.

« Je suis chanceuse d’avoir les compétences nécessaires pour accomplir ça et j’espère que tout le monde se donne la permission de prendre les rênes de leurs propres projets », dit-elle.

Faire tomber les barrières

Lights a reçu le 1er octobre dernier le tout premier prix de « visionnaire » présenté lors de la cérémonie Billboard Canada Women in Music, pour sa créativité sans fond et son talent qui s’étend à plusieurs domaines.

« Être reconnue pour avoir pris ces décisions au fil des ans était vraiment génial et m’a donné le sentiment d’être validée », dit-elle. L’artiste explique aussi qu’en tant que femme, elle a dû faire ses preuves pendant longtemps avant de recevoir la confiance de ses pairs qu’elle voyait souvent être attribuée immédiatement aux hommes.

« C’est comme ça que j’ai vu les choses évoluer au fil des ans. Les barrières tombent, de plus en plus de femmes partent en tournée et j’essaie de faire de mon mieux pour toujours faire participer des femmes », commente-t-elle.

Elle affirme aussi qu’elle n’a jamais autant eu de plaisir à se donner en spectacle qu’avec sa dernière tournée pour A6 et qu’elle espère recréer une expérience similaire très bientôt. Sa prochaine tournée intitulée Come Get Your Girl, qui aura lieu dans la foulée du lancement de A6 Extended, se déroulera des mois de février à mars prochain. Son concert à Montréal au Studio TD le 20 mars 2026 sera celui qui conclura cette période sur la route. La veille, elle se produira à Québec au Grizzly Fuzz.

Vous pouvez vous procurer ici des billets pour la tournée Come Get Your Girl.