Entrevue avec Les Louanges | « À force, je me suis libéré sur le stage »
À force de le voir sur toutes les tribunes, le public a sûrement l’impression de le connaître par cœur. Pourtant, on oublie souvent que la carrière de Vincent Roberge, alias Les Louanges, vient à peine d’éclore. Moins d’un an après la sortie de « La nuit est une panthère », l’artiste tire le bilan pour Sors-tu, à quelques jours de sa venue au Festival Mile Ex End.
« Je vais sûrement faire de quoi, des petites nouvelles. On a déjà bonifié le show en le montant pour le Club Soda. Il est vivant et est en forme », lâche l’homme de 23 ans au sujet de son spectacle prévu le 1er septembre sous le Viaduc Van Horne. Un événement qui fait suite à un riche été qui l’aura fait voyager dans divers festivals, et même jusqu’en Belgique.
Le live pour sortir des sentiers battus
Laissant planer le doute sur la performance à venir, ce n’est pas pour autant que le spectateur ne vibrera pas sur la pop éclatante de Les Louanges qui tire son inspiration du jazz. « C’est vraiment une culture qui nous est proche [avec mes musiciens] et que j’incorpore dans ma musique. Le live, c’est là qu’on est capable de sortir d’une chanson figée. Il y a beaucoup de gens qui viennent en show qui ne voient pas ça d’habitude, qui n’ont jamais vu un solo de sax. Et ils en redemandent », souligne l’auteur de Tercel.
On s’aventure un peu de la même manière que tu peux dribbler facilement avec ton ballon, mais que tu peux aussi le faire tourner sur ton doigt. Là, c’est trippant à regarder et pas mal plus dangereux de l’échapper (rires)
Depuis une dizaine de mois, l’artiste s’affaire d’ailleurs à offrir des performances pleines et toujours surprenantes, à l’image de cette débauche d’énergie vécue au dernier Osheaga. « Ça débordait de monde, c’était hot », se remémore-t-il, avant de préciser comment ses prestations sont devenues meilleures en se détachant de plus en plus de sa personne pour créer un personnage scénique. « Quand l’album est sorti, je me suis assez vu en clip, en photo, dans le métro. Je ne suis pas quelqu’un qui est à l’aise à se faire prendre en photo et qui trippe nécessairement sur sa propre face, mais à force de faire tout ça, je me suis libéré sur le stage ».
Détacher la personne du personnage
Délaissant davantage ses instruments, celui qui signe la musique originale du long métrage Jeune Juliette découvre toujours plus de nouvelles facettes de son métier.
« C’est pratiquement un autre instrument d’être un entertainer. Tu ne peux pas aller à l’école pour l’apprendre, et j’ai l’impression de l’avoir perfectionné au travers de la dernière année. Je ne suis pas un gars loud qui va se mettre à sauter sur la table dans un party mais pour le bien du show, il faut que je sois ce gars là. »
En coulisses, Vincent Roberge continue de travailler en compagnie de son acolyte saxophoniste Félix Petit, mais l’idéal est toutefois difficile à atteindre selon l’artiste. « La toune parfaite, elle aurait quatre instruments, quatre pistes et un accord. Si t’es capable de faire une chanson avec ça, et que ça marche, ce serait un tour de force génial. Le gros défi c’est d’enlever, rajouter, de faire en sorte que tout ait sa place. » Toutefois, entre les concerts, la sortie d’un nouvel EP (Expansion Pack, disponible le 27 septembre chez Bonsound) et, justement, la composition d’une trame sonore pour le film d’Anne Edmond, ces multiples expériences offrent à l’auteur-compositeur-interprète une toute autre vision de la pratique musicale.
J’ai compris rapidement dans la vie qu’il faut que tu suives ton idée, et je ne vais pas attendre que ce soit plate (…). Maintenant, je sais un peu plus sur quoi capitaliser au lieu de compenser par plein d’effets ou plein d’autres tracks par dessus.
Toujours plus dans une nouvelle dimension
Cette pureté sonore entendue sur le réussi La nuit est une panthère s’est manifestée encore récemment puisque le disque vient d’être nommé dans la courte liste du Prix Polaris 2019. Une reconnaissance logique, qui surprend pourtant l’intéressé. « C’est quasiment à toutes les semaines qu’il y a de quoi de nouveau qui arrive, j’avais même pas ça en tête d’être sur le Polaris. Alors d’être sur la courte liste et d’aller jouer, c’est malade. C’est sûrement aux vacances des fêtes que je vais avoir assez d’espace mental pour laisser se reposer tout ça et finalement regarder mon année pis faire : « Ayoy, c’est vraiment hot ! » ».
De toute évidence, l’année n’aura pas été de tout repos pour Vincent Roberge et paradoxalement, la période estivale aura été sa plus belle et sa plus éprouvante à l’image de son expérience au dernier Festival d’été de Québec : « J’ai grandit sur le bord fleuve, à Lévis, et c’était un rêve de jeunesse qui se faisait. Tu prends le temps des fois, sauf que là il faut que je gère les réactions, faut que je fasse telle affaire, faut que je cours là et que je prévois de revenir pour la fin de la toune ». Il rajoute :
Ça devient plus une crainte qu’une déception : est-ce que j’apprécie tout ça, est-ce que j’ai été capable d’apprécier ? Parce qu’après t’as tout le monde qui te dis « profites-en, ça n’arrive qu’une seule fois dans ta vie » et je suis là : « fuck, c’est déjà passé » (rires)
Qu’on se rassure, rien n’est encore terminé pour Les Louanges, qui repart en tournée dans le Québec et en France pour l’automne. Retrouvez-le d’ailleurs en spectacle le 1er septembre dans le cadre de la 3e édition du festival Mile Ex End (30 août au 2 septembre). Plus d’informations pour la programmation et la billetterie par ici.
- Artiste(s)
- Les Louanges
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Viaduc Van Horne
- Catégorie(s)
- Francophone, Pop,
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