Entrevue avec Les Deuxluxes | Plus sombre, tout aussi glam
Le duo rock’n’roll Les Deuxluxes nous arrivent avec un premier long jeu, Springtime Devil, qui sera lancé ce soir au Cabaret La Tulipe. Pour l’occasion Sors-tu.ca a pris le temps de jaser avec eux pour en apprendre davantage sur l’album, leur style, leurs inspirations et leurs suggestions musicales.
Ce qui devait être une entrevue traditionnelle s’est transformée en crème glacée impromptue à la Crèmerie Chateaubriand. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette crèmerie, je vous invite à faire une petite recherche Google. Comprenez maintenant qu’il s’agissait d’un incontournable côté décor pour le band le plus glam en ville…
Les Deuxluxes, c’est Anna Frances Meyer à la voix et à la guitare et Étienne Barry à la batterie, à la guitare et à la voix, tout en même temps. À la base, lui est pianiste, elle est chanteuse de formation. Pour leur projet, chacun a dû se familiariser avec de nouveaux instruments pour combler les besoins de leur son. La basse est donc assurée par une guitare baryton sur Springtime Devil. « Veut, veut pas, ça amène une certaine lourdeur qu’on n’avait pas avant, affirme Anna Frances Meyer. L’album qu’on vient de sortir est pas mal plus heavy que le premier. Des sonorités beaucoup plus sombres. Mais, ça reste quand même du party music, du rock’n’roll. »
Contrairement au EP, la création de ce premier album s’est faite sur une plus courte période. Chose certaine, l’expérience spectacle leur est primordiale. « Il est assez varié. Comme le premier, explique Étienne Barry. En six chansons, on avait quand même fait un peu le tour : la ballade, le rocker, etc. Donc pareil pour Springtime Devil, chaque toune est un peu différente des autres, on se promène un peu. C’est le fun en show de voyager avec la musique. »
Le duo sait d’ailleurs faire voyager son public par sa formation. Les deux sont des musiciens de formation de longue date et mettent à profit cette expérience. « On a écouté de tout quand on était jeune. On écoute de tout, tout le temps. Quelqu’un qui s’y connait dans la musique va peut-être reconnaître une gamme juive ou quelque chose. Et c’est vrai, c’est là. On est des musiciens éduqués donc on a ce genre de langage musical que peut-être d’autres bands n’ont pas. C’est ce qui fait en sorte que ça sonne un peu différent que juste du rock pur et dur», suggère la chanteuse.
Les White Stripes, c’est une guit’ et un drum kit, et nous c’est deux guit’ et un genre de drum kit pas complet.
Ligné blanc
Leurs influences musicales lors de l’écriture d’un album, expliquent-ils, varient selon ce que le band écoute à ce moment-là. Toutefois, Les Deuxluxes sont constamment comparés au duo plus ou moins similaire, The White Stripes. « On peut pas s’en sortir, plaisante Étienne. C’est flatteur, d’une certaine façon. J’ai trippé ben gros sur White Stripes, mais j’ai jamais voulu recréer ce que les White Stripes ont fait, de un, parce que ça se peut pas et de deux, c’est fait et il y a pas d’intérêt à essayer de faire de quoi qui a déjà été fait. Les White Stripes c’est une guit’ et un drum kit, et nous c’est deux guit’ et un genre de drum kit pas complet. »
« C’est pas la même instrumentation non plus, poursuit Anna. Je pense qu’on se fait comparer à eux parce qu’on vient de la même place. On a écouté le même vieux blues, le même vieux punk, mais nous, on l’a interprété différemment qu’eux. Je comprends la comparaison, mais quand on écoute la musique, qu’on écoute le son, on est pas sur la même planète. À premier regard, c’est un peu superficiel comme comparaison. Dès que tu regardes ce qu’on fait, c’est pas ça. C’est flatteur, mais c’est pas ça. »
Glam authentique
Une autre chose à remarquer quand on les regarde est, bien entendu, leur sens de la mode indéniable. Je me suis demandée s’il s’agissait d’un concept de scène ou vivent-ils à fond le mode de vie rock’n’roll. « C’est pas des costumes de scène, insiste Anna. (N.D.L.R.: Pour les avoir croisés à moultes reprises hors-scène, on confirme qu’ils s’attriquent toujours comme ça!) Ce que tu vois sur scène, c’est nous. C’est nous en beau. C’est ce qu’on veut montrer au monde. Tous les aspects du spectacle, ça fait vraiment partie de notre art. C’est pas un costume. J’aime pas le mot costume. Ça implique que c’est pas toi. C’est authentique notre affaire. On se donne à 200% au visuel, au son, en performance, en toute. »
C’est par des virées dans les maintes friperies du Québec qu’ils ont encore plus forgé leur style. Selon Étienne, « le plus de brillants, mieux c’est! » Le duo raconte qu’ils sont constamment à la recherche de plus de brillants, de paillettes et de vêtement funky.
Lancement de Springtime Devil
Il n’y a pas que leur linge qui témoigne du fait que Les Deuxluxes, c’est funky. Il n’y a qu’à aller les voir en spectacle pour comprendre toute l’énergie du groupe. La fougue sera d’autant plus au rendez-vous ce soir pour le lancement de Springtime Devil au Cabaret La Tulipe. On nous promet même du jamais vu.
« On aura trois choristes avec nous. C’est la première fois qu’on expérimente avec ça. Et ça marche vraiment bien. Sur l’album, il y a plein de back vocals qu’on peut normalement pas faire. Là, ça prend une nouvelle dimension. C’est la chance de voir les tounes sonner autant comme sur l’album, » s’enchante Étienne Barry. Ils seront également accompagnés de Jonathan Bigras à la batterie, le temps du lancement.
L’album Springtime Devil sort en pleine rentrée musicale, moment crucial dans le milieu de la musique où la grande majorité des albums de l’année paraissent. Toutefois, ce n’est rien pour froisser les chemises vintage des Deuxluxes. « À date, l’album se démarque bien, se réjouit Étienne. On a eu une super réponse depuis la dernière semaine. Une fois que c’est sorti, on peut plus faire grand-chose. C’est les gens, le public qui va l’amener plus loin. »
À travers le torrent d’albums à paraître, un opus retient particulièrement l’attention du band : La 4ième dimension des Hay Babies qui sortira le 14 octobre prochain. « Ça rock! insiste Anna. Ils font une genre de virée rock, un peu. Mico Roy, le chum de Katrine Noel, joue dans les Hôtesses d’Hilaire, qu’on adore aussi – C’est vraiment cool être fan de tes amis! Tous tripper les uns sur les autres. – Le prochain Hay Babies a comme pris le gritty rock que les Hôtesses vont chercher, et ils mèchent ça aux harmonies à trois voix et ça fait vraiment une affaire fuckée. Je trouve que ça porte bien son nom, La 4ième dimension. À ne pas manquer! »
Tenez-vous le pour dit. Entre temps, Springtime Devil est paru le 2 septembre dernier et sera lancé ce soir au Cabaret La Tulipe dès 21h. Un événement qui restera sans doute autant gravé dans votre mémoire que l’a été pour moi mon cornet de crème glacée avec Les Deuxluxes.
- Artiste(s)
- Les Deuxluxes, Les Hay Babies, The White Stripes
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- La Tulipe
- Catégorie(s)
- Rock, Rock 'n' roll,
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