crédit photo: Marc-André Dupaul
Karolan Boily

Entrevue avec Karolan Boily | Brûler de passion et d’ambitions

Karolan Boily, originaire de Saint-Raymond, sort aujourd’hui son premier album intitulé Le feu sous le toit. À l’image d’une plus grande maturité acquise ces dernières années et de changements majeurs survenus récemment dans la vie de l’artiste, les dix titres du projet de Boily reflètent à merveille ce sentiment de traversée incertaine à travers la vingtaine. Mais toujours sous un thème récurrent, omniprésent : le feu.

« Le feu, c’est autant la passion, la forme, la chaleur. Ça peut représenter le désir, mais ça peut également devenir abrasif. Ça peut brûler et blesser, ça peut s’éteindre », énumère Boily, en entrevue avec Sors-tu?.

« On peut chercher des thèmes à l’infini. Le feu sous le toit, c’est le feu intérieur. Puis le toit, la maison, c’est soi. »

 

Trouver le fil rouge

Se questionnant d’abord sur la récurrence du thème ardent dans les lignes de ses compositions, Karolan Boily a fini par accepter et introduire le fil rouge dans son projet.

« Je suis un peu pyromane dans l’âme. Sans en être dangereuse, bien sûr! », rectifie-t-elle en riant.

Le feu sous le toit traduit, malgré ce que le titre pourrait laisser entendre, une période plus apaisante et mature vécue par la musicienne, ponctuée par une meilleure écoute de soi et des relations plus douces. Le premier projet de l’artiste dévoilait pourtant une facette tout autre de Karolan Boily.

« Je pense que dans le EP, j’étais plus dans quelque chose de catharsis, dévoile l’auteure-compositrice-interprète, en référence à son premier projet, Les éclats de verre en résistance, paru au début de l’année 2020. Tout était déchirant à l’intérieur de moi, avec des émotions vraiment vives au début de ma vingtaine », poursuit-elle.

« Je pense qu’aujourd’hui je suis ailleurs musicalement. Un peu plus proche de quelque chose de simple », exprime Boily.

 

Teach Them Young

La musique dicte la vie de Karolan Boily depuis sa tendre enfance. « Je chantais apparemment vraiment partout quand j’étais jeune. Ça en devenait gênant!, plaisante l’artiste. Mes parents m’ont inscrit à mon premier cours de chant quand j’avais 4 ans », détaille-t-elle. Sans avoir forcément grandi dans un environnement familial composé de musiciens, Boily a vite pris goût pour la musique à travers la passion de son père.

« Il écoutait énormément de musique, et c’est vraiment resté en moi », enchaîne-t-elle, établissant ensuite un certain parallèle entre l’influence de ses compositions et les groupes fétiches de son paternel, Pink Floyd, Genesis et Fleetwood Mac.

 

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L’artiste s’est vite penchée sur l’apprentissage du piano et de la guitare, avant de commencer à écrire ses propres chansons dans l’adolescence. Mais, comme il est bien souvent le cas, Karolan Boily voulait voir plus grand, animée d’un désir d’émancipation.

« J’avais envie de me détacher de ce que je connaissais déjà. Je suis une personne très curieuse et d’aventure », laisse-t-elle entendre.

Boily a quitté son patelin à l’âge de 17 ans pour venir étudier au Cégep Marie-Victorin, à Montréal, avant de s’essayer à l’École Nationale de la Chanson de Granby, l’une des si ce n’est l’expérience la plus riche vécue par l’artiste de ses mots.

« C’était une sorte d’entonnoir. J’avais plein d’idées, plein de choses à essayer. Ça s’est concrétisé dans cette année-là », lance Karolan Boily, qui a gradué de l’établissement en 2017.

 

Rêver loin

Le feu sous le toit a été co-réalisé par Nikolas Benoit-Ratelle, en plus d’une réalisation, évidemment, personnelle de Boily. Dans ce qu’elle qualifie de « rêve absolu », l’artiste avoue qu’elle désire collaborer ardemment un jour avec Feist, nom de scène de Leslie Feist. « J’admire cette femme-là par rapport à ce qu’elle dégage. [C’est] une femme forte et indépendante, [dotée] d’une énorme sensibilité et d’un grand talent musical », poursuit-elle.

Karolan Boily re-nomme Feist comme une source d’inspiration à sa propre musique, lançant également des projets tels que Bon Iver, Big Thief et Andy Shauf. Et au Québec? Salomé Leclerc, Ariane Roy et Cédrik St-Onge composent un lot d’influences pour la musicienne.

 

Et maintenant?

Pour voir Karolan Boily enflammer les planches d’une salle de spectacles, rien de plus simple. L’artiste québécoise se produira le 6 février au Ministère pour lancer son plus récent opus. Billets en cliquant ici.

L’artiste a également été sélectionnée pour participer à une résidence de création en France prochainement. « Je retourne un peu en création, histoire de me [garder en forme. Je serai entourée] d’artistes pluridisciplinaires, précise Karolan Boily. Il va y avoir de la danse, de la peinture, des auteurs de livres », continue l’auteure-compositrice-interprète.

Son voyage lui permettra de présenter des chansons à Paris, l’artiste qui présentera pour la première fois son matériel de l’autre côté de l’océan.

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