Entrevue avec Jacques Leblanc | Tenter sa chance au Conservatoire de musique et d’art dramatique

En allant au théâtre en sortie scolaire, en famille ou en tant qu’adulte, on s’est tous probablement dit à un moment ou à un autre: « Me semble que j’aurais pu entreprendre ça, moi, une carrière en théâtre. » Sors-tu.ca a donc décidé de découvrir à quel point c’est facile de s’inscrire au Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec.

Premier arrêt, le site EntrezEnScène.com. Comme pour se convaincre encore plus de tenter sa chance, on nous donne rendez-vous sur une page déroulante à l’infini où l’on retrouve des tonnes de témoignages d’anciens de marque des conservatoires, notamment Robert Lepage, Jeff Stinco guitariste de Simple Plan, Hélène Florent ou encore Sophie Cadieux, qui vantent les bénéfices d’être passé par l’institution québécoise.

On nous demande ensuite de choisir notre établissement de prédilection pour nous rediriger vers la bonne page sur le site officiel des Conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec. Dans ce cas-ci, on choisit Québec. Première chose à noter, les demandes d’admissions seront acceptées jusqu’au 1er mars inclusivement. Il faut donc faire vite. On nous indique ensuite les procédures et les documents requis à l’inscription pour les trois programmes de Jeu, Mise en scène et Scénographie, puis on clique sur Remplir un demande d’admission en ligne.

Là nous attend un formulaire rudimentaire où on inscrit toutes les informations nécessaires, puis il n’y a plus qu’à attendre d’être convoqué en audition pour le programme Jeu, ou en stage pour le programme Scénographie. Voilà!

Parole de maître

Bien que le site des Conservatoires regorge d’information pertinente sur les cours et ce qui peut nous attendre avant, pendant et après la formation, on avait tout de même envie d’aller plus loin, d’en connaître plus. On s’est rendu directement à la source, discuter avec Jacques Leblanc, directeur du Conservatoire d’art dramatique de Québec et metteur en scène à ses heures.

On a d’abord voulu savoir quelles étaient les nouveautés dans les différents programmes du Conservatoire. Le focus s’est fait de lui-même sur le programme de Scénographie qui est actuellement remanié pour la cohorte 2018-2019. La formation des scénographes inclura dorénavant des cours d’éclairages et de projections vidéo. « On rééquipe actuellement notre salle de nouveaux appareillages électriques et électroniques pour les sons, les éclairages et les projections expressément pour la venue de ces nouveaux cours-là », raconte le directeur au bout du fil.

Au cours des trois dernières années, le programme a connu des cohortes à forte majorité, voire entièrement, féminines, vraisemblablement dû aux fonctions premières de confection de costumes et d’accessoires, construction de décors et de dessins assistés par ordinateur. Mais, le conservatoire espère équilibrer la balance avec ces ajouts plus techniques à la formation. « On se dit qu’avec la proposition de nouveaux cours, peut-être que des gars seront intéressés, souhaite monsieur Leblanc. On réfléchit aussi à des stratégies pour aller les chercher directement où ils sont. On va aller dans les écoles pour faire connaître le cours, comme dans des écoles de métiers pour trouver des dessinateurs ou des ébénistes. »

Photo par Nicola-Frank Vachon. * Photo par Nicola-Frank Vachon.

Si on se permet de rêver…

Le directeur du Conservatoire d’art dramatique de Québec ne cesse de repenser son école. Selon lui, bien que les formations soient tout de même complètes, il manque un important pion à son jeu. « J’aimerais beaucoup qu’un jour, on développe un programme spécifique aux auteurs dans les conservatoires d’art dramatique, rêve Jacques Leblanc. On a présentement un cours qui s’appelle Mise en scène et création [offert aux étudiants du deuxième cycle] qui touche quand même à l’écriture, mais souvent, les ressortissants du programme vont avoir à se lancer dans la création et auront à écrire. »

Jacques Leblanc voudrait mieux outiller ses étudiants en allant au-delà du texte de théâtre, en approfondissant l’écriture pour la télévision, le cinéma ou la websérie, par exemple. Il est essentiel pour un débutant du milieu de démontrer sa polyvalence. Le plus de cordes on compte à son arc, le mieux. Pour le directeur et metteur en scène, il est impératif d’offrir davantage aux inscrits, en créant de nouveaux cours ou en pensant de nouveaux programmes.

 

La stabilité d’après-tempête

En 2014, les Conservatoires ont traversé une période houleuse où l’administration des Conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec recommandaient la fermeture des institutions de la région au profit des conservatoires urbains de Québec et Montréal pour effacer une lourde dette. S’en sont suivies de nombreuses manifestations populaires qui ont amené la ministre de la Culture Hélène David à rejeter les recommandations, le 1er octobre 2014, sauvant du même coup les cinq établissements d’enseignement.

Selon Jacques Leblanc, les inscriptions aux formations des différents conservatoires se portent heureusement bien. « Chaque année, on maintient à peu près le même nombre d’inscriptions. Plus près de la date de tombée, dans les dernières semaines, y’a un véritable boom. Les jeunes hésitent à s’inscrire puis se convainquent de le faire. Tout d’un coup, on a 200 personnes qui s’inscrivent! »

 

Repenser un classique

Les finissants du Conservatoire d’art dramatique de Québec auront la chance d’être de la distribution de la pièce Le Bourgeois gentilhomme de Molière, mis en scène par Jacques Leblanc lui-même. Le spectacle présenté du 28 février au 3 mars — dont la première sera jouée au Grand Théatre de Québec, les suivantes au Théâtre du Conservatoire — est une collaboration avec l’Orchestre symphonique de Québec, l’École de danse de Québec et le Conservatoire de musique de Québec.

Jacques Leblanc n’en est pas à son premier classique du théâtre, lui qui a monté fréquemment du Molière ou du Corneille, pour ne nommer que ceux-là. Bien qu’il aime actualiser les classiques, le metteur en scène se fait une règle d’or de ne pas dénaturer l’essence du spectacle. « L’essentiel quand on monte un classique, c’est que la vérité des personnages soit là et que ce qui se passe entre eux demeure, qu’on le joue classique ou qu’on le modernise, insiste le directeur. On monte un classique avec ce qu’on est, aujourd’hui, dans notre époque. »

C’est une chance inouïe qu’auront les finissants du Conservatoire d’art dramatique de Québec du 28 février au 3 mars prochain, mais c’est le genre d’occasion que peut obtenir quiconque tente sa chance dans un des neufs conservatoires de musique et d’art dramatique au Québec. Les demandes d’admission seront reçues jusqu’au 1er mars inclusivement, pourquoi pas s’essayer?

Pour tout savoir sur les Conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec et pour faire son inscription, c’est par ici!


*Cet article a été produit en collaboration avec les Conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec

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