
Entrevue avec Beau Dommage à Petite-Vallée | Un hommage intergénérationnel par 290 élèves en choeur à Petite-Vallée
C’est un moment chargé d’émotion que les membres du groupe Beau Dommage ont vécu lors du spectacle de la Petite École de la chanson au Grand Chapiteau Québécor, présenté dans le cadre du Festival en chanson de Petite-Vallée. Devant une salle comble et comblée, 290 élèves, âgés de 7 à 17 ans, ont repris les chansons du mythique groupe québécois, dans un vibrant hommage à leur œuvre et à leur héritage musical. En entrevue, les membres du groupe n’ont pas caché leur bouleversement.
Michel Rivard, Pierre Huet et les autres membres présents l’ont dit sans détour : la soirée était « irréelle ». Voir de si jeunes enfants reprendre avec cœur et justesse des chansons écrites il y a cinquante ans dans un sous-sol de Boucherville les a profondément touchés. « On avait les larmes aux yeux », confie Rivard.
Ce qui les a le plus surpris, c’est le choix audacieux du répertoire. Le spectacle s’est ouvert avec La nouvelle saison, une chanson méconnue, complexe, tirée de leur dernier album — loin des classiques attendus comme Harmonie d’un soir à Châteauguay ou 23 décembre. Pour les musiciens, ce choix démontrait un véritable respect de leur travail, et surtout, une volonté de faire redécouvrir l’ensemble de leur œuvre, au-delà des « hits ».
Une préparation rigoureuse, un respect profond
Derrière ce projet artistique ambitieux se trouve la cheffe d’orchestre Mathilde Côté, qui a dirigé les jeunes choristes avec finesse et rigueur. Selon Beau Dommage, c’est ce souci du détail et cette préparation minutieuse qui ont fait toute la différence. Dès le début du processus, chaque enfant a reçu un cahier explicatif avec des notes sur les chansons, des anecdotes sur leur création, des repères culturels des années 1970, et même des explications de certaines expressions montréalaises d’époque.
« Ce n’était pas juste une performance vocale, explique Michel Rivard. On sentait qu’ils savaient ce qu’ils chantaient. Ils comprenaient la portée des textes, même si certains éléments leur échappaient encore. » Ce travail pédagogique transforme l’initiative en véritable transmission culturelle. Les chansons de Beau Dommage deviennent ainsi des passerelles entre générations, des objets de mémoire vivants.
Une œuvre qui traverse le temps
Loin d’avoir composé avec l’ambition de laisser une trace, les membres du groupe ont toujours écrit « pour leurs chums », sans chercher à faire des chansons « intemporelles ». Et pourtant, les faits sont là : leur musique traverse les décennies et rejoint les cœurs d’aujourd’hui. « Il n’y a pas de recette, admet Rivard. On voulait juste faire des bonnes tounes. »
Le spectacle de la Petite École confirme ce lien intergénérationnel. À la sortie, les artistes ont été abordés par les enfants avec une affection désarmante. « Ils nous prenaient dans leurs bras comme si on était des membres de leur famille », raconte Huet. Une familiarité spontanée, née d’un travail en profondeur et d’une ambiance propre à Petite-Vallée.
Petite-Vallée : un lieu unique de transmission
C’est justement ce qui distingue le Festival en chanson de Petite-Vallée. Chaque année, des artistes de renom deviennent les « passeurs » de la Petite École de la chanson, transmettant leur répertoire à une nouvelle génération. Ainsi, avant Beau Dommage, d’autres grands noms comme Daniel Lavoie, Sylvain Lelièvre ou Pierre Flynn ont vu leurs chansons renaître dans la bouche des enfants.
Ce modèle de transmission culturelle, bien ancré dans la mission du Village en chanson, trouve son sens dans des moments comme celui-ci. « Ces chansons-là, elles sont quelque part dans leur code génétique maintenant », affirme Rivard. Il évoque l’idée que ces enfants, un jour, chanteront ces chansons à leur tour à leurs propres enfants.
Pour le groupe, cette soirée a été bien plus qu’un hommage. C’était une affirmation que la chanson québécoise continue de vivre, de se transmettre, de toucher. Et que leur musique, loin d’être figée dans le passé, continue de résonner aujourd’hui, dans les voix de la jeunesse.
« Ce qu’on a vu hier, c’était un immense cadeau », conclut Pierre Huet. Un cadeau offert par près de 300 enfants, porteurs d’un héritage musical qui leur appartient désormais un peu aussi.
Si le spectacle a eu lieu au Grand Chapiteau Québécor, autrefois situé à Grande-Vallée et maintenant installé en permanence à Petite-Vallée, c’est un autre nouveau lieu qui retiendra l’attention désormais pour le reste du festival : le tout nouveau Théâtre de la Vieille Forge, inauguré cette année après sept ans de travail.
Michel Rivard, qui a participé au jury de sélection du projet architectural, se dit impressionné par le résultat. Il insiste sur l’importance du confort pour les artistes – des loges lumineuses, accessibles, bien pensées – mais surtout sur la fierté des gens de la région.
« Le soir de l’ouverture [au début juin devant la population locale seulement], ce n’était pas rempli de touristes. C’était la communauté d’ici. Et leur regard, leur admiration, ça valait tout », raconte-t-il. Le théâtre devient ainsi bien plus qu’un lieu de diffusion : il incarne un rêve collectif, une promesse de continuité.
- Artiste(s)
- Beau Dommage, La petite école de la chanson, Michel Rivard
- Ville(s)
- Petite Vallée
- Salle(s)
- Grand Chapiteau Québecor, Théâtre de la Vieille Forge
- Catégorie(s)
- Chanson, Chorale, Francophone,
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