Entrevue avec ANEMONE | Un nouvel album et de l’ambition à profusion
L’année 2018 en a été une pleine de rebondissements pour le groupe montréalais ANEMONE. Entre la sortie de son premier EP, « Baby Only You & I », le groupe s’est produit au festival américain South By Southwest, s’est fait voler son matériel en tournée avec le groupe Pond en octobre dernier, a dû l’annuler et mettre en place un spectacle bénéfice et un GoFundMe pour rembourser ce qui avait été perdu. Après des mois de travail, ANEMONE a décidé de mettre le négatif derrière lui et de foncer dans la nouvelle année.
Un album introspectif
Le quintette de psych-pop ensoleillée sort le 15 février prochain son premier album, Beat My Distance, un projet important aux yeux de Chloé Soldevila, la frontwoman du groupe, qui compose et écrit également les chansons. « J’ai écrit ces chansons-là au cours des trois dernières années, avant celles de Baby Only You & I, le EP qui est sorti l’année passée. C’est un album rêveur qui parle de la jeunesse, de l’amour, de la confiance en soi, de moi qui essaie de m’affirmer comme personne… En fait, Beat My Distance, c’est comme une course personnelle pour le dépassement de soi. J’essayais de me dépasser en écrivant cet album-là, parce que ça faisait vraiment longtemps que je voulais faire de la musique, depuis toujours en fait, mais je n’avais jamais écrit de chansons, jamais fait d’album, et je voulais vraiment me dépasser là-dedans », explique-t-elle, aux côtés de son batteur Miles Dupire-Gagnon entre deux gorgées de café.
Entre la bonne et la mauvaise chance
Après son lancement à La Sala Rossa à Montréal ce vendredi, ANEMOME jouera à Toronto avant de partir de nouveau vers les États-Unis jusqu’à la fin mars. Même après qu’il se soit fait voler l’entièreté de son matériel sur sol américain, le groupe est prêt à sauter à pieds joints dans cette nouvelle aventure. « Moi, j’aime me dire qu’on a aucun contrôle sur ce genre de chose. On est en tournée, c’est la vie et si on se fait voler, c’est plate mais c’est une bad luck », rigole Miles Dupire-Gagnon. « On va prendre toutes les précautions nécessaires, mais en même temps, on ne veut pas vivre sur la peur qu’il nous arrive quelque chose ». Même si le quintette a perdu pour environ 30 000$ de matériel, Chloé Soldevila est d’avis que beaucoup de positif est ressorti de l’imprévu.
« Pour vrai, c’était fou de voir à quel point les gens nous supportaient. Souvent, tu fais de la musique pour toi-même et tu te dis ‘’ Dans le fond tout le monde s’en fout un peu, on est juste un petit band… ‘’. Quand c’est arrivé, il y a eu tellement de gens qui nous ont montré qu’ils tenaient à nous, qui nous ont envoyé des messages, appelé, donné de l’argent, aidé de quelque façon que ce soit… ça m’a fait capoter ».
Un son en constante évolution
Le groupe, formé en 2015 sous la tutelle de Chloé Soldevila, a également évolué et grandit depuis ses débuts, en grande partie grâce aux nombreuses tournées qu’il a réalisé. « Nous, la musique, c’est ce qu’on veut faire dans la vie. Alors on a beaucoup joué dans les dernières années, et je pense vraiment qu’à chaque fois que tu joues, que tu pars en tournée, ça te change et ça te permet de gagner beaucoup d’expérience », relate Miles Dupire-Gagnon. S’identifiant souvent à un jam band, ANEMONE ne risque pas de changer ses habitudes et prévoit continuer d’inclure une partie d’improvisation à ses prestations live.
« Ce qui est intéressant avec le nouvel album, c’est que les chansons étaient déjà composées et qu’on les jouait déjà live avant de les enregistrer. En les jouant sur scène et en jammant les fins, ça les a aussi composées en partie », commente Chloé Soldevila. Un sentiment également partagé par Miles Dupire-Gagnon, qui ajoute que l’album comporte certaines chansons plus pop et concises, mais également des chansons plus ouvertes, que le groupe ne sait jamais vraiment comment elles vont finir sur scène. « C’est cool de jouer à tous les soirs parce que c’est toujours un peu différent », ajoute-t-il.
Des visées internationales
Le groupe pense déjà à entrer en studio cet été pour commencer à enregistrer un nouvel album. Il sera également de passage au festival South By Southwest pour une deuxième année consécutive, fort de son expérience de l’année passée. « On était super occupés, et en plus, on ne dormait pas de la nuit parce que c’est trop fun. Il y avait des soirées dans l’ancien château de Robert Plant, le chanteur de Led Zeppelin, qui appartient maintenant à un Canadien. On était invités à aller faire le party là-bas, c’était débile. C’est comme dans le jeu de Super Mario sur la Nintendo 64. Le boss à la fin qui est dans un château, avec de l’eau autour? C’est à que ça ressemblait », s’esclaffe la chanteuse.
Anemone à M Pour Montreal en 2017, photo par Vivien Gaumand
Mise à part sa tournée aux États-Unis et le festival au Texas, ANEMOME s’envolera également vers l’Europe et s‘y produira dans plusieurs pays. Pour Chloé Soldevila, ce n’est qu’une question de temps avant que le groupe ne prenne d’assaut les autres continents. « J’ai toujours voulu aller en Océanie, ça serait fou d’aller jouer en Australie, en Asie et en Amérique du Sud… ça s’en vient, peut-être pas pour cet album mais peut-être pour le prochain, qui sait! ».
- Artiste(s)
- ANEMONE, Pond
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- sala rossa
- Catégorie(s)
- Dream pop, Indie Pop, Psychedelique, Synthpop,
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