crédit photo: Kristof G.
Duran Duran

Duran Duran au Centre Bell | Les années 80, encore à la mode

Le quatuor (autrefois quintette) de Birmingham, Duran Duran, était de passage ce mercredi dans la métropole montréalaise, dans le cadre de sa tournée nord-américaine Future Past Tour. Une soirée pour danser, une soirée pour chanter avec Le Bon comme une soirée pour se replonger dans ses plus doux souvenirs d’antan. Bref, une soirée spécialement conçue pour la génération X.

Qu’est-ce que l’Angleterre a pu produire comme groupes de référence dans le courant des années 80! Après que les quelques valeureux derniers punks aient rasé leur chevelure, place à la nouvelle vague, place à The Cure, place à Tears for Fears, place donc à Duran Duran, ces vétérans de MTV.

Quarante-cinq ans après sa création, Duran Duran semble se situer à la frontière parfaite entre le groupe tentant de se renouveler et la formation assumant que ses plus grands succès resteront à jamais gravés dans le début des années 1980.

Un reflet sur l’introduction du concert.

 

Au goût du jour

Vers 21h, une vidéo en animation est projetée sur la scène — on suppose que l’IA a encore été utilisée, quand on sait que les vidéoclips de Danse Macabre et Invisible ont été créés à partir de ce procédé —, laissant paraître des images des membres du groupe dans un univers futuriste.

Car si Duran Duran voue un grand respect à son passé, à sa période de gloire, cet attachement n’empêche aucunement à la formation d’embrasser la nouveauté.

Les quatre membres se placent sur une estrade au milieu de la scène, immobiles et ne laissant émerger que leurs silhouettes à contre-jour, avant d’entamer sur Night Boat.

Simon Le Bon dégage encore et toujours cette classe, cette prestance, cette assurance surtout, du haut de ses quatre décennies de carrière.

Le groupe poursuit dans les classiques avec The Wild Boys, au son new wave nous replongeant à merveille dans l’époque.

« Bonsoir Montréal, comment allez-vous? », prononce Le Bon à la fin du morceau, coloré d’un charmant accent anglais.

Elle va bien, clairement, elle ira encore mieux d’ici quelques secondes.

Duran Duran enchaîne sans pause sur son succès de la première heure, Hungry Like the Wolf. Et dès les premières notes, on aperçoit ces si beaux sourires aux alentours. Ils ont 16 ans à nouveau.

Audacieux

La scène dorénavant terrain de jeu de James Bond le temps de l’interprétation de A View to a Kill, morceau pouvant être retrouvé sur la bande originale du film homonyme, Duran Duran s’aventure cette fois dans son nouveau catalogue, proposant une version en direct de Give It All Up, de l’album de 2021, Future Past.

Et puis, on le remarque. Comme sur Anniversary, comme avec Danse Macabre, les membres de public ne chantent plus énormément, ne se déhanchent pas comme au début du concert.

L’ambiance en prend un coup.

Les membres Duran Duran pourraient parfaitement jouer dans le has-been et n’interpréter que des titres des années 1980, sans que personne dans la salle ne s’en plaigne concrètement. Mais non, à défaut de ne pas composer uniquement dans la nostalgie, Duran Duran continue à proposer, à creuser dans la nouveauté.

Et à se positionner sur des sujets dans l’air du temps.

Suivant un bel hommage aux habitants ukrainiens sur Come Undone, aux éclairages jaunes et bleus rappelant le drapeau du pays, Duran Duran termine son passage à Montréal en beauté avec The Reflex et un medley des morceaux Girls on Film et Acceptable in the 80’s.

Une histoire d’amour avec la métropole québécoise qui ne date pas d’hier, Simon Le Bon rappelant dans le courant du concert que le premier passage du groupe à Montréal remonte à il y a de cela 42 ans, à la funeste salle Le Club.

« We got you girls, we got you boys, we got you LGBT, we got you all genders », énonce le meneur avant de quitter la scène.

Sans surprise, la foule crie et en demande davantage.

Dès que ce t-shirt Duran Duran sera enlevé et remis soigneusement dans le garde-robe, cette petite parenthèse, ce retour à l’adolescence ne constituera plus qu’une heureuse mémoire de l’année 2023. Laissons-les profiter encore un peu.

Duran Duran regagne la scène, avant d’entamer la douce et rassembleuse Save a Prayer en rappel.

« Let’s see and make it the galaxy, cause if we make it the galaxy you are all the stars », suggère d’une manière presque kitsch le chanteur de Duran Duran par rapport aux lampes de téléphones à allumer dans le Centre Bell.

Le groupe conclut avec Rio, la foule acclame encore les artistes.

Cette fois-ci, c’est bel et bien fini.

Une première partie de choix

Dans le but de réchauffer la foule avant sa performance, Duran Duran ne s’est pas entouré de n’importe qui pour la première partie de sa tournée.

Nile Rodgers et son groupe, Chic, assuraient la première heure de la soirée, enchaînant tube après tube du siècle dernier.

Ce nom ne vous dit rien? Pourtant, le New-Yorkais a collaboré entre autres avec des artistes comme Beyoncé, Daft Punk, Diana Ross, David Bowie ou encore Madonna, à titre de producteur.

Si le répertoire original de Chic ne se révèle pas des plus connus, un passage contenant des morceaux comme Let’s Dance, Get Lucky ou We Are Family ne peut que donner envie de continuer la soirée dans la même énergie festive.

Du funk et du disco interprétés par des pionniers du genre, parfait pour se remettre en jambe.


Grille de chansons

1 – Night Boat

2 – The Wild Boys

3 – Hungry Like the Wolf

4 – A View to a Kill

5 – Notorious

6 – Give it All Up

7 – Lonely in Your Nightmare / Super Freak

8 – Is There Something I Should Know?

9 – Anniversary

10 – Friends of Mine

11 – Careless Memories

12 – Ordinary World

13 – Come Undone

14 – Danse Macabre

15 – Planet Earth

16 – White Lines (Don’t Don’t Do It)

17 – The Reflex

18 – Girls on Film / Acceptable in the 80’s

Rappel

19 – Save a Prayer

20 – Rio

 

Photos en vrac

Nile Rodgers et Chic

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