Dominique Poirier

Dominique Poirier avec Quatuor Bazar au Quai des Brumes | Ambiance fébrile pour un jazz varié

Mercredi soir, Dominique Poirier nous a présenté, au Quai des Brumes, son nouvel EP Onomatopée. La formation standard de Dominique était composée de lui à l’accordéon, d’un guitariste, d’un batteur et d’un contrebassiste qui jouait également de la basse électrique. Ils étaient accompagnés, dans certains morceaux, par Quatuor Bazar, formé de trois violonistes et d’un violoncelliste.

Dans le bar, l’ambiance était fébrile. Bien que ce soit un spectacle assis, la foule débordait d’excitation pour ce nouveau projet. Le concert a débuté avec du jazz contemporain avant de glisser vers un style plus théâtral. Bien que tout le spectacle était instrumental, la musique prenait parfois un ton très lyrique lorsque Quatuor Bazar se joignait à la formation. La structure et l’évolution des pièces rappelaient celles d’une histoire. À certains moments, on pouvait même y sentir des influences de musique de film.

Les arrangements étaient riches : les violons ajoutaient un côté parfois féerique, parfois tragique et, à d’autres moments, presque anxiogène. Tout au long du spectacle, la formation évoluait constamment : on passait du full band à des sections plus restreintes centrées sur les musiciens de Dominique Poirier. Ces passages étaient plus techniques ; les solos d’accordéon et de guitare y étaient mis de l’avant, donnant un son plus académique et un peu plus froid que lorsqu’ils jouaient avec Quatuor Bazar.

Bien que les musiciens maîtrisaient parfaitement leurs instruments, on finissait parfois par se perdre dans la succession de solos. Certaines personnes du public commençaient à discuter entre elles, et la tension initiale retombait légèrement. Cela n’empêchait pas qu’après chaque solo et chaque pièce, le rugissement de la foule saluait Dominique Poirier et ses musiciens.

Les transitions entre les morceaux étaient souvent très fluides ; ils glissaient naturellement vers le suivant. Poirier prenait aussi la parole pour faire rire la foule avec des blagues sur les voix dans sa tête qui composent ses chansons. Ces interventions étaient rafraîchissantes : elles permettaient de mieux comprendre ses compositions instrumentales et de souffler un peu entre les nombreux solos jazz.

La soirée s’est terminée sur une pièce full band magnifique. Comme toujours, les violons étaient incroyables.

À travers ses compositions, Poirier explorait une grande variété de styles : du jazz manouche au prog, en passant par des passages plus classiques avec Quatuor Bazar. Il utilisait même un pedalboard pour son accordéon, ajoutant un côté presque psychédélique à l’ensemble.

En soi, la soirée a été une réussite. Le public est reparti conquis, rassasié par ces nouvelles compositions riches et audacieuses. Le son était excellent ; on distinguait clairement chaque instrument. Dominique vendait également des CD de son EP Onomatopée, aussi disponible dès maintenant sur BandCamp.

Bref, si vous êtes fans de jazz contemporain aux racines progressives, vous trouverez votre place à l’un de ses prochains spectacles.

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