DJ Food

Critique: DJ Food à la Société des Arts Technologiques

Jeudi 19 juillet – Société des Arts Technologiques (Montréal)

 

DJ Food, alias Stricly Kev était à la SAT, hier, afin de présenter une version remixée pour l’occasion de son nouvel opus The Search Engine. Un spectacle inspiré et inspirant, qui propulse d’un trait l’esprit dans un songe galactique.

La Satosphère joue pour beaucoup : mince matelas et coussins cylindriques au sol ; l’ambiance est déjà atypique. Le public confortablement couché sur le dos prend le temps de s’acclimater au lieu. La Satosphère aux allures de planétarium cerne les spectateurs de bord en bord. Le spectacle commence et une pluie d’étoiles immerge la salle.

DJ Food explique au départ qu’il contrôle les sons avec son iPad d’un côté tandis que les images se projettent dans la Satosphère. Il ne s’agit pas d’un DJ set ordinaire qui pourrait se retrouver dans un club. DJ Food ajoute avec le sourire « I don’t know what it is ! »

La bande sonore n’offre pas une succession de morceaux distincts les uns des autres. Il s’agit d’une symbiose musicale, d’une suite de morceaux telle une mise en abîme qui s’emboîte les uns dans les autres. Nettement imprégné dans l’ère du trip hop, le dernier album de DJ Food a ce côté expérimental et onirique. Ce serait un affront que de comparer sa musique à un fond sonore, mais il faut avouer qu’il est facile de se perdre dans ses pensées ou dans des hallucinations à partir d’un certain point d’écoute.

La musique de DJ Food, The Search Engine, se juxtapose à un visuel époustouflant. Une partie de l’animation visuelle provient d’ailleurs des astronomes du Royal Observatory de Greenwich. On peut y retrouver la galaxie, le désert, le cosmos, la ville durant la nuit… C’est un tout. Le visuel offre aussi une succession d’animations pour le moins psychédéliques qui donne l’impression que le sol tourne ou que le toit se rabaisse et se rehausse. Le visuel créé est impressionnant par sa capacité à jouer sur l’appréhension de l’espace ambiant.

En somme, DJ Food a mis sur pied un spectacle qui, aux sens propre et figuré, repousse les murs et les limites. De par son genre expérimental, la musique n’est pas facilement définissable. Il s’agit réellement de trans-art lorsque la musique fusionne avec l’image. En quelques mots, DJ Food offre un spectacle d’une heure  parfaitement calibré qui repousse les frontières de l’imagination.

* À voir et revoir, ce soir (vendredi 20 juillet) à 19h et 21, et/ou samedi à 20h

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