Diamond Head

Diamond Head aux Katacombes | Are they evil?

Diamond Head, groupe de hard rock anglais formé en 1976, était de retour pour fêter ses 40 ans aux Katacombes, à Montréal, et l’affluence n’était pas au niveau de leur performance.

Canceric

En cette première neige, le brisage de glace était confié aux thrasheux de Canceric. Un choix un peu différent de la tête d’affiche musicalement parlant, mais il est vrai que les groupes de hard rock ne courent pas les rues à Montréal (les vrais, pas les innombrables groupes hommage qui pullulent dans les bars).

Canceric commence à se faire un nom sur la scène thrash metal, et impressionne par un vrai effort de composition, avec des morceaux variés et bien mis en place. Le quintet n’hésite pas à sortir de sa veine thrash metal pure, ajoutant parfois des touches presque black metal dans certains riffs, mais aussi beaucoup de subtilités rythmiques et techniques. Que ce soit derrière les futs ou aux six cordes, les gars assurent et sont appliqués, se donnant comme ils peuvent, serrés sur la petite scène, essayant de ne pas se faire rentrer dedans par leur bassiste sans frettes à l’énergie débordante. La bande est menée par un gueuleur de choix avec expérience, Matt de feu Alcoholator, qui arrivera même à provoquer un cirlce-pit dans la salle qui se remplit doucement. En espérant les revoir, mais pas à 20h un mardi soir.

 

Old James

Changement de genre, c’est le power-trio de Toronto, Old James, qui prend la suite dans une veine plus rock’n’roll et vintage. Ce n’est autre que Chris Stephenson (Skull Fist, Enforcer, Cauldron) qui est à la batterie, et ce n’est pas pour rien que son nom est célèbre dans la scène heavy metal : il est simplement impressionnant, et s’envole en retombant toujours droit, en plus de faire d’excellentes deuxièmes voix. Leurs compositions ont des couleurs stoner et blues avec une bonne énergie hard rock.

Le jeu de guitare d’Andy Thompson est remarquable. Apportant la touche blues avec sa Fender, il abuse d’accords septièmes et autres diminués inconnus de beaucoup de guitaristes de métal, avec une superbe technique incluant du finger-picking. Le trio est mené par une bête de scène et de cheveux, Brian Stephenson (frère de Chris), qui court et saute partout avec sa Firebird, apportant une touche 70s avec sa voix rock et puissante. Une voix qui a d’ailleurs été recrutée par Skull Fist sur leurs dernières tournées en Asie et en Europe.

Old James finit de mettre le feu avec une reprise hallucinante de Space Truckin de Deep Purple, un dernier morceau et quitte la scène, grand sourire, heureux d’être là malgré l’affluence timide, et après s’être fait refusé l’entrée aux Etats-Unis hier alors qu’ils devaient jouer à New York. Maigre consolation ce soir.

 

Diamond Head

Pendant que les millionnaires de Metallica remplissent des stades en jouant régulièrement la chanson Am I Evil, et en citant Diamond Head dans leurs influences, le compositeur de cette même chanson et fondateur du groupe en 1976, installe tranquillement ses pédales sur la petite scène des Katacombes, devant un parterre d’à peine 200 personnes. Mais à 52 ans, Brian Tatler continue de parcourir le monde en envoyant ses riffs de tueur, peu importe les salles. Certains pourraient penser avec un peu d’amertume ? Pas le moins du monde, et tout au contraire. Brian est certainement le plus heureux d’être là, reconnaissant envers la vie, un sourire sur le visage la plupart du temps, d’une humilité et d’une gentillesse inspirantes.

Photo par Thomas Mazerolles

Photo par Thomas Mazerolles

Figure de proue parfois oubliée de la NWOBHM, Diamond Head navigue habilement dans sa set-list en sortant évidemment des classiques du monumental album Lightning To The Nations comme Helpless ou It’s Electric, mais aussi en nous présentant des morceaux de leur nouvel album sobrement intitulé Diamond Head. On reconnaît tout de suite la griffe de Brian Tatler, et son talent pour sortir des riffs et des licks de guitares simples mais accrocheurs, d’une efficacité redoutable, avec des solos mélodiques et épiques comme dans Bones, Shout At The Devil ou Set My Soul On Fire.

Les Anglais ont choisi pour cette tournée en Amérique du Nord de revenir à la formule quatuor avec une seule guitare, mais quelle guitare. Armé d’une simple Lespaul et d’un ampli Engl, Brian Tatler nous enivre tout le concert avec un son énorme, fort et chaleureux, nous transportant avec un feeling et une dextérité uniques dans ses solos et riffs redoutables. Plein la gueule, un mardi soir, et ça fait du bien.

C’est Rasmus Bom Andersen qui occupe le poste de chanteur depuis 2004, et il prend son rôle à cœur avec une rage et un professionnalisme qui dépassent la taille de la salle, agissant comme si il était devant un stade de milliers de personnes, et livrant une solide performance vocale. Karl Wilcox donne aussi tout un spectacle à la batterie, qu’il martèle sans pitié.

Photo par Thomas Mazerolles

Photo par Thomas Mazerolles

Dans la foule, l’intensité ne fera que monter alors que le public présent prendra feu graduellement jusqu’à ce que punks, métalleux et jeunes filles s’entrechoquent dans un mosh pit final possédé, répondant définitivement « Oui » à la question « Am I Evil ? ». Dommage que le monde ne se soit pas plus déplacé ce soir, mais tant pis pour les absents, alors que nous partagions un moment intime avec cette semi-légende du heavy metal.

Grille de chansons

 

  1. Borrowed Time
  2. Bones
  3. Lightning to the Nations
  4. Diamonds
  5. Helpless
  6. Set My Soul on Fire
  7. In the Heat of the Night
  8. To Heaven From Hell
  9. Starcrossed (Lovers Of The Night)
  10. Shout at the Devil
  11. Sucking My Love
  12. The Prince
  13. Shoot Out the Lights
  14. It’s Electric
  15. Am I Evil?

Rappel:

Streets of Gold

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