Decibel Tour 2017 | Kreator, Obituary et Midnight enflamment un Club Soda complet
Des affiches comme ça, on n’en voit pas souvent, et on en prendrai plus. Comme on dit en anglais, « All killer, no filler », rien à jeter, que des groupes excellents, réunis sur la tournée du magazine Decibel. Et effectivement, en termes de décibels, nous avons été servis sur un beau plateau.
Horrendous ouvre les hostilités devant un parterre qui commence à se remplir. Les Américains s’en sortent très bien dans un style de métal un peu décousu qui pourrait vite être ennuyant. Mais leur mélange death thrash aux subtilités techniques et rythmiques est truffé de bons riffs accrocheurs et de solos épiques. On peut nettement ressentir l’influence du groupe Death sur certains morceaux. Horrendous maîtrise son élément, et s’en sort avec les honneurs.
Royauté Satanique
En 2017, quel groupe se permet de monter sur une scène en y fracassant une guitare en deux ? Le trio infernal de Midnight n’y va pas par quatre chemins. Ce groupe est venu sur la planète métal pour y ramener l’essence rock’n’roll et punk, la rage et la crasse. Et qu’est-ce que ça fait du bien. Le pit explose alors que le groupe enchaîne ses hymnes. « This one is called Montreal Royalty ! » Athenar mène sa horde masquée qui nous balance son black’n’roll en pleine face, à coup de You Can’t Stop Steel, Endless Slut, Black Rock’n’Roll, et le récent Death Scream en final. Le groupe quitte la scène comme il est arrivé, en explosant un autre instrument (offrandes des fans dans chaque ville !). Quelle claque.
Haché en deux
C’est maintenant des légendes du death metal qui sont ovationnées dans une salle pleine à craquer. Obituary va nous emporter dans sa lourdeur métallique incroyable. Leur son est énorme, et tout de suite reconnaissable. Le groupe de Floride va autant chercher dans ses vieux albums que dans le récent Ten Thousands Ways To Die, dont le vidéoclip vaut le détour :
A l’aube de la cinquantaine, John Tardy n’a perdu aucun cheveu et aucune puissance dans sa voix unique, vomissant du death metal depuis ’88. Leurs morceaux au tempo plus lent sont d’une efficacité redoutable. Une excellente prestation, qui se termine avec le classique Slowly We Rot.
Violente Révolution
En 1982, Mille Petrozza faisait déjà du thrash metal. En 1984, Kreator prenait vie et allait devenir une véritable institution du genre. Plus de trente ans après, la légende est toujours vivante, et entre en action devant nous avec Hordes Of Chaos. La scène est enfin dégagée et les colonnes de fumée explosent, avec des jeux de lumières très travaillés : la machine de guerre allemande est en marche. Et voilà d’autres vieux qui tiennent encore bien la route.
En rockstars du thrash metal, Kreator domine son sujet, faisant chanter le public sur Phobia, enchaînant avec le récent Satan Is Real. Certes, on est loin du Kreator cru et violent des débuts, et plus dans le registre mélodique des dernières années, mais ça n’en reste pas moins diablement efficace et bien fait. Même si Mille n’a pas la même rage intense incroyable quand il présente Extreme Agression.
Le rappel Violent Revolution fait lever les poings dans les airs, et comme d’habitude, la fin du concert verra enfin les morceaux brutaux des débuts, les hymnes Flag Of Hate et Pleasure To Kill.
Quel mercredi soir ! Merci Decibel Magazine d’avoir réussi à monter une si belle affiche, ça devrait arriver beaucoup plus souvent. Et un Club Soda complet, c’est encore la preuve que le métal se porte bien à Montréal.
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