crédit photo: Jérôme Daviau
Dawn Tyler Watson

Dawn Tyler Watson et Matt Herskowitz au Gesù | La grande complicité au service d’un répertoire disparate pour une musique chaleureuse

Le pianiste Matt Herskowitz navigue entre les compositions classiques revisitées avec une approche jazz et il se retrouvait, vendredi soir, sur scène avec la chanteuse blues Dawn Tyler Watson pour un concert de la série Captures d’audace en scène. C’était une soirée dynamique et surprenante qui allait du country-blues à la chanson française avec un interlude classique avec du Chopin revisité. La grande complicité qui unit les deux musiciens a donné une belle soirée chaleureuse avec de beaux moments.

Le concert de vendredi soir faisait partie de la série Captures d’audace en scène, imaginée et conçue par Marie-Hélène Panisset (scénariste, réalisatrice, productrice, directrice photo et monteuse de la série) et Charles Papasoff (multi-instrumentiste, acteur, compositeur et superviseur musical de la série). Captures d’audace est né pendant la pandémie avec la création de huit films d’une durée moyenne de 30 minutes pour faire travailler les musiciens de la scène jazz. Et maintenant la série a été renouvelée pour être transportée cette fois dans un contexte de scène.

Et pourquoi 20 second(e)s comme titre pour le concert de ce soir me demanderez-vous? Eh bien, c’est le temps qu’il faut pour que l’ocytocine, hormone de l’amour (aussi de la régulation de la peur) commence à circuler dans le corps lors d’une étreinte. La démonstration en est faite avec la chaleureuse accolade entre Matt Herskowitz et Dawn Tyler Watson sous le décompte du public hilare.

La soirée commence par une projection de Dawn Tyler Watson qui chante I Lost My Baby à l’écran. Et la chanson continue avec les deux musiciens sur scène qui enchaînent le titre en continuité, c’est rendu la marque de fabrique de la série Captures d’audace en scène et ça fait toujours son petit effet, même lorsqu’on a vu le procédé à quelques reprises.

C’est un répertoire très varié qui nous est joué ce soir, allant des standards Nature Boy et Summertime à des classiques de la chanson française comme Non, Je ne regrette rien d’Edith Piaf et La maison sous les arbres de Gilbert Bécaud. Sans oublier des titres très blues comme un titre bien country blues de Lil Hardin ou une chanson tirée du dernier album Mad Love de Dawn Tyler Watson, récipiendaire du Juno du meilleur album Blues. Et aussi une très belle interprétation du Calling You de Jevetta Steele (la musique de Bagdad Café). On peut certes se poser des questions sur la cohérence des titres, mais ça fonctionne parfaitement et j’avoue ne pas m’être posé de questions pendant le concert. Les chansons s’enchaînent de façon homogène et on se laisse porter par le duo.

Après l’entracte, c’est la partie en solo pour Matt Herskowitz qui nous présente son travail non traditionnel avec l’interprétation de titres classiques mais avec une twist jazz bienvenue qui dépoussière des pièces de Schubert, Alexandre Scriabine et Chopin que l’on pourra retrouver sur un prochain disque Études en jazz. Le dernière variation tirée de Chopin en version Boogie Woogie a de quoi en décontenancer plus d’un!

La chanteuse revient sur scène pour conclure le concert. Il y aura notamment Le temps est bon d’Isabelle Pierre et en rappel, le populaire titre d’Irving Mills, Minnie the Moocher qui fait intervenir le public et termine dans la joie et l’allégresse.

Le concert de ce soir est une levée de fond pour le Centre des femmes de Montréal, les bénéfices de la soirée leur sont versés. Le Centre des femmes de Montréal est un organisme sans but lucratif créé par des femmes, pour des femmes. Sa mission consiste à offrir des services professionnels, éducatifs, de conseil et d’orientation pour aider les femmes à s’aider elles-mêmes. L’organisme a été créé en 1973 et fête ses 50 ans cette année.

Pour apporter votre soutien financier, rendez-vous par ici.

Pour en revenir au concert, la connivence entre les deux artistes est ce qui impressionne le plus, d’autant que cela semble être leur premier concert en commun. Cette entente provoque de beaux échanges musicaux et de grands sourires, autant sur scène qu’en salle. Gageons que ce ne sera pas la dernière fois que le duo se retrouve sur scène!

Il reste encore un dernier concert pour la série Captures d’Audace en Scène :
Le contrebassiste Mathieu Désy lance son nouvel album Vents contre airs le lundi 8 mai au Cabaret du Lion d’Or et le jeudi 11 mai au Théâtre Centennial de Sherbrooke.

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