Danser Beethoven

Danser Beethoven à la Place des arts | Symphonies en deux temps

La salle Wilfrid-Pelletier accueillait une programmation double de la part des Grands Ballets canadiens au courant de la fin de semaine, mettant de l’avant les célèbres Symphonie No 5 et Symphonie No 7 du compositeur Beethoven, le tout dansé avec brio.

Le chorégraphe Garrett Smith honorait la première partie du spectacle par une de ses créations. La Symphonie No 5, célèbre pour son apparition dans toutes sortes de films et d’émissions à des moments bien dramatiques, accompagnait les danseurs.

Les moments de groupe de cette première partie brillaient de par leur synchronisme et l’élégance des déplacements. Les entrées étaient furtives, faites aux quatre coins de la scène, le tout parsemé de moments visuellement satisfaisants où des rideaux, qu’ils soient opaques ou non, créaient des superpositions de couches visuelles. Ils divisaient la scène en plusieurs espaces, permettant aux danseurs d’apparaître et de disparaître à leur guise.

Les costumes étaient extravagants et sophistiqués, avec un choix intéressant de faire porter des tutus à tous les danseurs. Les tutus des hommes étaient rigides, larges et d’un doré brillant qui attirait la lumière et l’attention sur ceux-ci. Beaucoup de trios étaient proposés dans cette partie du spectacle, où plusieurs combinaisons de personnes exécutaient de magnifiques séries de portées avant de disparaître en coulisse. Quelques trios uniquement masculins étaient particulièrement prenants de par la force brute qui s’en dégageait, tout en conservant toutefois la grâce qu’une ballerine apportait dans les autres pas de trois.

Un moment particulièrement marquant reste celui de la superposition des danseurs avec les danseuses. Les hommes, accroupis à l’avant, créaient une vague de mouvements incluant leur tutu et créant des effets visuels magnifiques de par la couleur de leur accoutrement. Les femmes dansaient derrière avec pirouettes, développés et jetés à qui mieux mieux, le tout dans une séquence impressionnante. Les danseuses auraient pu être mises davantage en valeur: l’attention était plutôt portée sur les hommes vu l’extravagance de l’effet créé par des mouvements pourtant simples. Les prouesses techniques de celles-ci l’auraient bien méritée.

Après une finale de groupe haute en couleur et d’une efficacité indéniable, c’est le moment de l’entracte.

Les lumières reviennent et c’est la Symphonie No 7 qui s’enclenche. La chorégraphie du regretté chorégraphe allemand Uwe Scholz était sur le point de commencer. Les costumes, cette fois plus sobres, permettaient au public de se concentrer davantage sur les mouvements, les déplacements et les lignes, plutôt que sur l’aspect visuel et chromatique du spectacle.

Les pas de deux de cette deuxième partie étaient particulièrement marquants. Plusieurs séquences dansées se répétaient, vu les motifs qui font de même dans la pièce de Beethoven. À chaque fois, il était possible de voir une nouvelle figure que l’oeil n’avait pu capter à la répétition précédente. Voir les danseurs effectuer les mêmes actions à plusieurs reprises peut sembler ennuyant, mais ce fut une opportunité sans cesse renouvelée d’analyser la complexité et la technique de chacun des mouvements.

Encore une fois, les portées et les entrées et sorties étaient les éléments-phares de la chorégraphie. Le spectacle était extrêmement dynamique de par ces deux éléments. L’action était toujours maintenue au centre de la scène, mais les danseurs s’échangeaient régulièrement le feu du projecteur, qu’ils soient seuls ou en petits groupes.

Danser Beethoven se trouve également à être un ballet accessible. La grâce et l’agilité des danseurs ainsi que le rythme rapide du spectacle charmeront certainement même le moins convaincu des curieux.

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