
Crypta et Sarkasm au Piranha Bar │ Foire death métal survoltée
La formation brésilienne Crypta a fait le choix judicieux de préconiser le Piranha Bar pour l’arrêt montréalais de la tournée The Other Side North America Tour 2025, vendredi dernier. L’événement étant présenté à guichets fermés, la petite salle craquait sous le poids des spectateurs et d’un death métal décliné dans sa plus pure expression, qui n’aurait pas eu le même effet explosif au Théâtre Beanfield ou au Fairmount, par exemple.
Alliées aux vétérans de Sarkasm et aux novices mais talentueux membres de Burning Sanctum, les filles de Crypta ont donné un spectacle dont on se souviendra longtemps et qui est un sérieux concurrent pour le show de « petite envergure » de l’année.
Crypta
Il y avait de l’électricité dans l’air même une demi-heure avant le début de la première prestation tellement les spectateurs qui avaient réussi à mettre la main sur un billet étaient impatients de voir ce que leur réservaient les quatre monstres de talent formant Crypta, soit Fernanda Lira (chant et basse), Tainá Bergamaschi (guitariste), Victoria Villareal (guitariste pour la tournée nord-américaine) et Luana Dametto (batterie).
Ceux qui les connaissent savent de quel bois elles se chauffent. Elles pourraient miser comme certains bands de métal féminins sur leur apparence, uniquement et largement, mais il n’en est rien. Il n’y a aucune place pour le sexy ou le coquin dans leurs apparitions sur les planches de grands festivals internationaux ou de plus petites salles. Ce sont plutôt la grande maîtrise respective de leur instrument, de même que la voix démoniaque et la présence scénique incomparable de Fernanda Lira, « eye liner » fétiche et grimaces incessantes, qui gagnent les foules.
Le groupe formé en 2019 à São Paulo a lancé sa prestation montréalaise dans une explosion avec les The Other Side of Anger, Kali et Lift the Blindfold devant les 340 spectateurs entassés au sous-sol du Piranha Bar. Malgré le manque criant d’espace, ceux-ci ont trouvé moyen de démarrer et de maintenir des « moshpits » et quelques « circle pits », comprimant ceux qui ne voulaient y prendre part contre les murs et le bar de la place qui vibrait en entier.
Elles ont enchaîné dans un rythme très soutenu, alternant le rapide et le plus lent et lourd, avec des titres de leurs deux albums Echoes of the Soul (2021) et Shades of Sorrow (2023), et quelques simples, dont Possessed, Trial of Traitors et Starvation avant de finir avec From the Ashes devant des admirateurs de la première heure qui ne s’essoufflaient pas et autres spectateurs qui comprenaient enfin pourquoi ce band fait autant jaser.
Rappelons que Fernanda Lira et Luana Dametto – l’une des meilleures batteuses du genre, voire la meilleure, malgré sa frêle stature – n’en sont pas à leurs premiers pas dans l’industrie. Anciennement du groupe thrash métal Nervosa, elles ont quitté non sans fracas en 2020 afin de se consacrer à un style qu’elle préférait, le death métal, ce qui, force est de constater, a également été un choix judicieux, les élevant vers de nouveaux sommets.
Soulignons que Lira s’est adressée à quelques reprises aux admirateurs dans un français tout à fait charmant, elle qui dit prendre des cours pour devenir meilleure, et que l’on a à un certain moment entendu retentir un bruyant « Brasil, Brasil, Brasil! » crié par des fans situés au premier rang, drapeau brésilien à la main.
Sarkasm et Burning Sanctum
Les cinq membres de Sarkasm les ont précédées dans une démonstration death métal pas piquée des vers., ce band originaire de Granby étant une figure marquante de la scène métal québécoise malgré de longues années d’absence sur les planches.
Ils ont servi à ceux qui les attendaient tout autant que Crypta des titres tirés de démos parus au tout début des années 1990 de même que des simples et des chansons de leurs plus récents opus, dont Dead Weight, Murmurs from the Void, Echoes of Hyperion, An Ode to Suffering et Fire at Will, et ont été acclamés comme ils le méritent.
Mention spéciale à la générosité et la très grande forme du chanteur Bruno Bernier, qui s’est lancé dans la foule pour de courtes séances de « crowdsurfing » deux fois plutôt qu’une, et à la performance endiablée du batteur Simon Thibodeau, qui fait pâlir ceux qui aspirent à maîtriser cet instrument.
Ne passons pas sous silence la performance de Burning Sanctum, un tout nouveau band de la sphère sludge et doom métal de Montréal, eux qui se sont formés en 2023. On aura particulièrement apprécié la mise en scène où le chanteur entre vêtu d’une soutane à capuchon rappelant la grande faucheuse, portant une croix au cou et une lanterne à la main, sous une trame sonore de pluie battante.
Il serait juste de dire que le quatuor a encore des croûtes à manger, notamment quant aux explications de ses titres aux spectateurs, qui étaient un peu moins maîtrisées et « punchées » qu’on l’aurait voulu, mais qui est tout de même promis à un bel avenir, lui qui propose un métal sans fioritures et bien affirmé.
- Artiste(s)
- Burning Sanctum, Crypta, Sarkasm
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Piranha Bar
- Catégorie(s)
- Death metal, Doom metal, Heavy metal, Métal, Sludge metal,
Vos commentaires