Critique théâtre | Trainspotting au Théâtre Premier acte de Québec

Les parallèles entre la situation politique et sociale de l’Écosse des années 1980 et le Québec d’aujourd’hui sont toujours aussi actuels. Alors qu’on annonce une suite au film culte Trainspotting, vous aurez de quoi patienter avec cette pièce intensément crue, soutenue par un jeu d’acteurs poignant de vérité. D’après l’adaptation de Wajdi Mouawad et Martin Bowman, brillante mise en scène de Marie-Hélène Gendreau.

Photo de courtoisie, tirée de www.premieracte.ca

Photo de courtoisie, tirée de www.premieracte.ca

On se souvient tous du discours d’introduction du film de Danny Boyle. Choisir une vie, entrez dans le moule d’une société matérialiste et vide de sens. Le miroir d’une jeunesse sans identité qui méprise cette réalité grinçante et préfère s’adonner aux paradis artificiels plutôt que d’en faire partie.

Alors que la société tente de les inclure à tout prix, ils rejettent tout sentiment d’appartenance à une Écosse en perdition. L’adaptation théâtrale permet aux spectateurs de vraiment ressentir le profond dégoût et toute la déchéance de cette œuvre d’Irvine Welsh.

Toujours entouré de ses camarades paumés, l’anti-héros Mark Renton (Lucien Ratio) nous entraîne dans cet univers glauque où s’entremêlent rires et pleurs, espoirs et désillusions. La seule vérité se retrouvant dans les bras de cette cruelle mais honnête maîtresse; L’héroine.

Lucien Ratio, impeccable dans ce rôle clé, jongle avec aise avec ses discours remplis d’amertume et plonge à pieds joints à la source !

Photo tirée de www.premieracte.ca

Photo tirée de www.premieracte.ca

Claude Breton-Potvin est déchirante dans son rôle d’Allison et vient nous chercher par les tripes avec ses cris malaisants. Elle nous arrache quelques larmes d’inconfort. Une incroyable performance de Jean-Pierre Cloutier, dont le périple de son personnage Tommy vers le côté obscure après sa rupture amoureuse, attise notre empathie face au sort du jeune homme. Sans oublier l’omniprésence de Charles-Étienne Beaulne (brutalement excellent) qui se partage deux rôles principaux, soit Begbie et Sick boy.

Outre le jeu sans faute et viscéral des comédiens intelligemment soutenu par un langage ordurier mais nécessaire, on ne peut passer à côté du génie scénographique de Jean-François Labbé dont les décors et l’éclairage rendent pleinement justice au film. L’ensemble de cette œuvre donne matière à réflexion sur l’enjeu réel des choix qui nous sont offerts et le besoin de les éviter à tout prix.

Trainspotting sera présenté au Théâtre Premier Acte, à Québec, jusqu’au 27 avril 2013 et sera un incontournable pour vos prochaines sorties culturelles.

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