Critique théâtre: Le Nid à La Licorne
Félix Beaulieu-Duchesneau et Sandrine Cloutier se transformaient en véritables oiseaux de scène mardi soir pour la première de dix représentations de la pièce Le Nid dans la petite salle de La Licorne. Une mise en scène saisissante et des interprétations judicieuses font de cette drôle de pièce, qui métaphorise l’amour en utilisant le plus volage de l’espèce animale, un délice de divertissement.
De cendre, de plumes et d’amour
Les deux jeunes acteurs qui signent et le texte et la mise en scène, en plus de tenir l’interprétation de la pièce, ne pouvaient faire autrement que de s’imprégner de leur rôle jusqu’au bout des ailes – ce qu’ils ont fait d’ailleurs.
Le Nid, du théâtre Qui Va Là, c’est l’histoire d’un couple et de l’évolution de leur amour, dans une métaphore qui surprend, amuse, mais surtout, fonctionne étonnamment à la perfection.
Phoénix et Cassandre, deux plus que passionnés d’oiseaux, se rencontre dans une forêt, lieu où la jeune femme a vécue depuis toujours. Le couple prend alors naissance dans la cabane de Cassandre, où cette dernière recueille et prend soins des espèces de volatiles les plus rares au monde. Universitaire à la maîtrise, Phoénix s’installera dans la résidence de sa douce pour tenter d’atteindre le but de sa quête de toujours : retrouver le mythique oiseau qui renaît de ses cendres et qui a inspiré son nom.
C’est parce que la cabane dans la forêt est rasée par les flammes et que le couple tente de récupérer des cendres les quelques objets encore intacts que l’on découvre peu à peu, avec des sauts dans le passé, l’histoire de cette union peu commune qui réussit à résumer la plupart des amours.
L’ABC de la métaphore
La base du succès de cette pièce qui fait rire, sourire et rire à nouveau se trouve dans la qualité et l’originalité de l’utilisation de la métaphore. Des histoires pour décrire l’amour, il en existe des milliers, mais celle que raconte Le Nid est non seulement hors du commun, mais également plus que réussie.
Bien sûr, on se demande au début où ses deux moineaux, qui sifflent à tue-tête et se gave de graines (oui, il s’agit toujours des deux acteurs) vont nous amener. Mais plus l’histoire construit son nid, branche par branche, plume par plume, utilisant une mise en scène qui parle autant que les personnages, plus on découvre les allégories d’une simple et banale relation de couple dans la folie qui se trouve sous nos yeux. Simplement délicieux.
Le Nid s’envolera vite, puisque la pièce n’est présentée que jusqu’au 27 janvier à La Licorne.
- Artiste(s)
- Le nid
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- La Licorne
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