Critique théâtre | Damnatio Memoriae au Théâtre d’Aujourd’hui

La compagnie de théâtre de la Banquette arrière envahit la scène du Théâtre d’Aujourd’hui dans une satire pseudoburlesque sur la Rome antique. Damnatio Memoriae est de ce genre de spectacle indéfinissable : trame historique sur fond d’humour caricatural agrémenté de chansons et de numéros de danses. Folie déjantée et humour absurde sont-ils synonymes d’une bonne soirée pleine d’éclats de rire?

Photo de courtoisie, par Marie-Claude Hamel.

Photo de courtoisie, par Marie-Claude Hamel.

 

Avant de se lancer, une petite mise en contexte historique s’impose. 192 après Jésus-Christ, Rome est au sommet de sa gloire. L’empereur Commode, fils de Marc-Aurèle, trône fièrement faisant régner la terreur tant dans la cité qu’auprès de ses proches, les membres du Sénat tremblent devant sa cruauté. L’empereur mène de grands banquets des plus coûteux où le vin coule abondamment, on s’y empiffre avec appétit. On commande l’assassinat du sanglant empereur, c’est alors que s’ensuivra une longue lignée de dirigeants qui connaitront, eux aussi, une fin sanglante. Traitrise, complot et assassinat deviendront monnaie courante de Rome.

Dépeindre l’absurdité de cette tranche de l’Histoire pour démontrer l’acharnement avec lequel on s’entretuait pour être à la tête de l’Empire. Un propos, somme toute assez intéressant. Et la vitesse à laquelle nous voyons les empereurs défiler sous nos yeux, les empereurs en tous genres, certains n’ayant même pas le temps de s’installer sur le trône, est assez révélatrice de cet acharnement. Avec emphase et à grands coups de membre ensanglanté, les comédiens s’entretuent à tour de rôle.

L’ennui, c’est que ça ne lève pas. Pourtant, les neuf acteurs semblent y mettre tout leur cœur; c’est avec énergie qu’ils bondissent d’un côté à l’autre de la scène, se battent, assassinent, déclament, supplient, dansent et chantent. Mais toute cette belle folie n’arrive pas à traverser la scène pour se rendre dans la salle qui, à l’exception de quelques rires, est restée bien silencieuse.

Difficile de mettre le doigt sur ce qui ne fonctionnait pas exactement, on avait parfois l’impression qu’on avait tellement cherché à nous faire rire que c’en était trop, trop gros, trop simple.

Bien que la qualité du jeu soit inégale, parfois l’interprétation semblait mécanique. La troupe fait preuve d’une belle chimie et les comédiens ont su démontrer leurs nombreux talents tant de danse que de chant. À les voir mettre autant d’efforts pour nous divertir, on aurait aimé éprouver le même plaisir qu’eux et embarquer dans leur univers.

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