Critique théâtre: Bug à La Licorne
Le Théâtre À Qui Mieux Mieux nous entraîne, jusqu’au 9 juin, dans l’univers sombre et inquiétant de l’auteure américaine Tracy Letts avec la pièce BUG. Antoine Bertand, Marc-François Blondin, Émilie Gauvin, Philippe Lambert et Marika Lhoumeau donnent vie à ces personnages tordus, sous la mise en scène de Denis Bernard sur la scène du Théâtre de La Licorne.
Certains se souviendront peut-être de cette histoire, interprétée au grand écran en 2006 par Ashley Judd, Michael Shannon et Harry Connick Jr. L’histoire de BUG, de cette femme et cet homme qui s’enferment dans leur miteuse chambre d’un motel où les insectes prolifèrent et attaquent leurs corps meurtris.
C’est cette même histoire qui est reproduite sur la scène de La Licorne, depuis le texte de Tracy Letts traduit par Émilie Gauvin. On retrouve Agnès (Émilie Gauvin), une femme anéantie par la disparition de son garçon 10 ans plus tôt, qui sombre dans l’alcool et la drogue et se réfugiant dans sa chambre d’hôtel où elle habite, qui servira d’unique lieu à la pièce.
Au même moment où son ex-mari violent, interprété par Antoine Bertrand, sort de prison et veut reprendre possession de sa femme, Peter débarque dans la vie d’Agnès.
Peter (Marc-François Blondin) est un ex-militaire un peu troublé en qui la jeune femme trouvera une solution pour combler sa solitude et assouvir ses craintes. Alors que l’homme s’installe dans la chambre de motel et que les semaines et les mois passent, des insectes commencent à faire leur apparition dans l’environnement restreint, attaquant les corps des deux âmes qui sont de plus en plus gagnées par la folie.
De l’humour à la folie, en passant par l’horreur
La pièce est divertissante, surtout lors de la première moitié. On apprend a découvrir les personnages, leur histoire, leur secret, leur complexité, mais toujours avec une touche d’humour et ce, même si la trame de fond est lourde.
La mise en scène est réussie et on ne s’ennuie pas même si la pièce se déroule en un seul en même lieu. L’utilisation de roches tout autour de la chambre est particulièrement intéressante, puis qu’elle annonce l’arrivée des personnages qui s’introduisent rarement dans l’univers du couple, et on sent par le poids de leur pas l’impact qu’ils auront dans la scène qui suit.
Cependant, dans la deuxième partie de la pièce, qu’on pourrait appelé « l’envahissement des bibittes », on comprend trop vite qu’Agnès et Peter doivent tout imaginer et on commence à trouver le temps un peu long. Comme si la démonstration de la folie des deux personnages avait trop été étirée et qu’on s’en lassait un peu.
On peut cependant accorder du mérite au maquillage de Chantal Morneau, qui « magane » Agnès et Peter d’une manière troublante de vérité. L’évolution de ces deux personnages au fil de la pièce n’a rien de propre… ce qui augmente de beaucoup sa crédibilité.
Une bonne reprise, donc, du texte de Tracy Letts. Une pièce qui divertit, mais qui ne marquera pas l’histoire de La Licorne.
- Artiste(s)
- Bug
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- La Licorne
Vos commentaires