Critique | The Rolling Stones au Centre Bell
Les billets avaient beau coûter les yeux de la tête, les Rolling Stones ont tout de même attiré plus de 15 000 fans de rock de tous âges pour leur arrêt à Montréal dimanche soir. La tournée 50 & Counting (possiblement la dernière du groupe) a créé un véritable happening dans la métropole québécoise. Fidèles à leur réputation, les infatigables papis du rock’n’roll ont viré le Centre Bell sens dessus dessous en déployant une énergie épatante pendant plus de deux heures et demie.
Cinquante ans de carrière. Cinq décennies de rock’n’roll pour Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ron Wood. Ce n’est pas rien.
En fait, c’est un chapitre complet de l’histoire du rock qui débarquait au Centre Bell, peut-être pour une dernière fois. Si tel est le cas, les Stones n’auront pas raté l’occasion de partir sur une bonne note.
Avant même qu’ils n’arrivent sur scène, ça promettait : le design de la scène, qui emprunte la forme du logo de lèvres et de langue du groupe, est imposant et s’avance dans la foule grâce à une passerelle en forme de langue.
Vers 21h, la foule dense acclamait à tout rompre les quatre légendes et leurs musiciens accompagnateurs (deux sax, deux choristes, un claviériste et un bassiste – tout un bassiste, d’ailleurs, ce Darryl Jones!) alors qu’ils partaient le bal avec Get Off of My Cloud et It’s Only Rock’n’roll (but I Like It).
Si Wood et Richards semblaient statiques au départ (à cet âge, ça se comprend!), Mick Jagger, lui, se déhanchait comme un jeune premier. Bien en voix, il soutient bien Paint It Black, qui semblait lente et un peu molle dans l’interprétation, musicalement parlant. L’époustouflante choriste Lisa Fischer le rejoint ensuite à l’avant-scène pour une interprétation inspirée de Gimme Shelter.
La grille de chansons semble parfaitement construite pour tenir les gens debout et bruyants, jusqu’à l’interprétation couci-couça de Dead Flowers, le choix du public ayant voté par Internet. Pas mauvais, mais pour la première (et seule) fois du concert, on sentait l’enthousiasme baisser dans l’amphithéâtre.
Win Butler : aperçu mais peu entendu
Win Butler est venu faire son tour pour The Last Time, chanson possiblement d’occasion. Pendant que la grande majorité de la foule semblait se demander qui était cet étrange chanteur invité (soupir), le chanteur d’Arcade Fire n’avait pas grand chance d’en mettre plein la vue, sa guitare étant inaudible et son micro à peine plus généreux en volume. Dommage.
Plus tard, c’était au tour à Keith Richards de prendre les devants avec une paire de chansons interprétées en l’absence de Jagger : You Got the Silver et Happy, chantées avec la voix usée, imparfaite et charmante du vieux routier, qui s’est mérité quelques « Keith, Keith Keith » de la foule.
Quand Jagger est revenu, harmonica au bec, l’ancien membre du groupe Mick Taylor s’ajoutait à Ronnie Wood et Keith Richards pour un trio de guitares à tout casser sur Midnight Rambler, bluesée à souhait.
Le chanteur circulait sur la passerelle, multipliait les petits pas de danse dont lui seul connaît le secret et s’adressait à la foule dans un français tout à fait charmant.
Miss You, Start Me Up, Tumbling Dice, Brown Sugar et Sympathy For The Devil se sont succédées avant le rappel, toutes étirées pour le plus grand plaisir de la foule, qui se montrait très participative.
Après deux heures d’adrénaline, le public en avait encore à offrir aux Choeurs des Petits Chanteurs de Laval, qui entonnaient la superbe introduction de You Can’t Always Get What You Want, poursuivie avec autant de coeur par le groupe.
Il ne manquait plus que Jumpin’ Jack Flash et, bien entendu, (I Can’t Get No) Satisfaction pour terminer la soirée en beauté.
À l’aube de la soixante-dizaine, Mick Jagger portait en bonne partie la soirée sur ses frêles épaules et n’a pas déçu. Son niveau d’énergie et sa forme physique ont de quoi étonner, et il n’a évidemment rien perdu de son sens du spectacle.
Une fois le coût absorbé, il n’y avait vraiment aucune raison de regretter d’avoir assister à cet événement, un happening à la hauteur de la réputation du plus grand groupe rock britannique encore intact.
Grille de chansons
1. Get Off Of My Cloud
2. It’s Only Rock’n’roll (but I Like It)
3. Paint It Black
4. Gimme Shelter
5. Wild Horses
6. Dead Flowers (demande du public)
7. The Last Time (avec Win Butler)
8. Emotional Rescue
9. Doom & Gloom
10. One More Shot
11. Honky Tonk Woman
12. You Got the Silver (chantée par Keith Richards)
13. Happy (chantée par Keith Richards)
14. Midnight Rambler (Avec Mick Taylor)
15. Miss You
16. Start Me Up
17. Tumbling Dice
18. Brown Sugar
19. Sympathy For the Devil
Rappel
You Can’t Always Get What You Want (avec les Petits chanteurs de Laval)
Jumpin’ Jack Flash
(I Can’t Get No) Satisfaction
- Artiste(s)
- Rolling Stones
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Rock,
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