Critique | The Dø au Théâtre Fairmount
Le duo parisien The Dø est de passage en ville pour deux shows à guichet fermé au Théâtre Fairmount. Retour sur le premier des deux concerts, qui se tenait vendredi soir… Tôt vendredi soir.
C’est vendredi, c’est le Théâtre Fairmount, alors on se croyait gras durs en arrivant à 21h… Assez tôt pour voir la première partie, nous disions-nous, d’autant plus que l’événement Facebook ne contenait pas les heures de chaque set. Mais à notre arrivée, Olivia chantait déjà Omen, la première chanson du set… de The Dø. Oups.
Ça a commencé tôt, et ce fut court, si bien qu’à 22h10, tout était terminé, merci bonsoir. C’est pas la faute aux producteurs de la soirée, mais ils étaient tout de même nombreux à arriver tout bonnement durant la prestation, en regardant leur montre, étonnés de voir le groupe déjà en action à pareille heure.
Du « rock » pas mal synthétique
Ils sont techniquement deux dans le groupe : le multi-instrumentiste Dan Levy (le D du duo) et la pétillante chanteuse Olivia Merilahti (la ø du duo). Un troisième membre les accompagnait sur scène, un deuxième gars qui semblait jouer le même rôle que Levy, derrière ses V-drums, ses séquenceurs et un synthé.
The Dø en est là dans sa carrière : moins de guitares, plus de synthé et de trames préenregistrées. On raconte qu’à l’époque de A Mouthful, album qui les a fait connaître en 2008, ils étaient un couple. Lui d’origine jazz, elle baignant plus dans le rock. Ils écrivaient et composaient tout ensemble, et il en émanait une palette d’émotions intimes, véhiculées par un rock-pop sympathique, dont le hit On My Shoulders.
Vinrent Both Ways Open Jaws en 2011, plus aventureux mais toujours un peu rock, puis Shake Shook Shaken l’an dernier. Pour ce dernier, on croit comprendre que le couple a rompu sur le plan personnel, mais poursuit son union musicale. En d’autres mots, l’album aurait été créé non pas dans l’espace de pratique, mais par échange de fichiers.
Ça nous donne un album plus synthétique, plus électro-pop, même si les Français l’ont sacré Meilleur album rock de l’année aux Victoires de la musique, alors que ce n’est pas rock pour cinq cennes. (Il faut dire que depuis la mort de Noir Désir, les Français ne semblent plus se rappeler ce qu’est le rock…)
La prestation est à l’avenant : rythmée, dansante, colorée et inspirée, mais plutôt synthétique. Olivia est dynamique et inspirée sur scène. Vêtue de son une-pièce rouge de Sentinelle de l’air et coiffée à la Tautou, elle engage le regard avec la foule de manière inattendue, multipliant les mouvements de ninja et autres gestes théâtraux. Sa voix est étonnamment plus juste que sur disque, par moments.
Mais musicalement, ça manque souvent de oumf, de souffle organique. Les chansons électro-dance fonctionnaient bien, un peu comme un DJ set sur lequel Olivia ajoutait sa touche vocale et sa présence scénique. Mais pour le reste, et On My Shoulders en était un bon exemple, un brin plus de guitare (il y en avait sur 2 chansons) et une vraie instrumentation auraient fait toute la différence.
Quoi qu’il en soit, ce fut une agréable prestation en compagnie de The Dø. Trop courte et trop machinale (sur le plan musical), mais tout de même appréciée.
Grille de chansons
Omen
A Mess Like This
Keep Your Lips Sealed
Miracles (Back In Time)
Opposite Ways
Trustful Hands
Anita No !
Too Insistent
On My Shoulders
Slippery Slope
Going Through Walls
Despair, Hangover & Ecstasy
Rappel
Dust It Off
Sparks
Nature Will Remain
- Artiste(s)
- The Dø
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Fairmount
- Catégorie(s)
- Dance, Electro, Electropop,
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