Le Chemin des Passes Dangereuses

Critique | The Book of Mormon à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

La comédie musicale de Broadway, The Book of Mormon, s’amène à Montréal ces jours-ci, pour une série de représentations à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Elle y sera jusqu’au 7 décembre prochain.

Photos, courtoisie de Joan Marcus

The Book of Mormon raconte l’histoire de jeunes missionnaires mormons qui, après avoir réussi leur entraînement avec succès, sont envoyés en Ouganda pour propager leur doctrine et recruter de nouveaux adeptes. Mais le tout avec une touche humoristique tout à fait hilarante.

C’est que The Book of Mormon a été créé par nul autre que Trey Parker et Matt Stone, les créateurs de South Park, ainsi que Robert Lopez, qui est derrière un autre excellent musical humoristique, soit Avenue Q. Inutile de dire que l’on ne fait pas dans le plus sérieux et dans le premier degré.

Et c’est bien ça la beauté de la chose.

Le New York Times l’a qualifié de « meilleure comédie musicale de ce siècle ». Et même si c’est exagéré… ce n’est pas complètement faux. The Book of Mormon a tout ce que l’on pourrait attendre d’un musical typiquement Broadwayesque.

D’abord, la musique, les mélodies de voies, les arrangements et les chorégraphies sont tout ce qu’il a de plus Broadway dans l’esprit. Joyeux, enthousiaste, entraînant. Ça transpire la joie de vivre. Les décors sont aussi assez impressionnants, colorés, imposants, scintillants, tout comme les jeux de lumières, les effets spéciaux, etc. On reste dans la tradition du spectacle, du show, on en met plein la vue.

Mais surtout, on en rit. Ce ne sont pas que la communauté et la religion mormone qui sont écorchés dans ce spectacle, mais aussi la culture de la comédie musicale, et la pensée « all-american » dans son ensemble. C’est une critique sociale, sans la lourdeur qui l’accompagne habituellement. On caricature et on exagère, mais avec finesse et agilité. L’auto-dérision à son meilleur.

C’est aussi rempli de références à la culture populaire, on ne compte plus les allusions à Star Wars ou le Seigneur des Anneaux et le personnage de Elder Cunningham serait probablement le meilleur ami rêvé de tous les geeks de ce monde.

Ce n’est pas un hasard en fait, qu’on ait un peu l’impression d’assister à un épisode de South Park en direct. L’humour vulgaire est aussi présent dans la pièce, mais ce qu’il a de fascinant, c’est qu’à chaque fois ça paraît naturel et pas si déplacé (ou presque).

Excellents comédiens

Photo de courtoisie par Joan Marcus

Photo de courtoisie par Joan Marcus

Le spectacle compte aussi sur une troupe franchement talentueuse. Christopher John O’Neill, qui campe le rôle de Cunningham, est d’ailleurs excellent dans le personnage, ses répliques bien punchées, et sa performance durant Man Up, impressionnante. Tout comme Gavin Creel, dans le rôle d’Elder Price, le personnage principal, qui a la gueule d’un jeune premier et l’air condescendant qui vient avec, surtout durant You and Me (But Mostly Me).

Les numéros de groupe sont particulièrement réussis, on pense entre autres à celui d’ouverture, avec la chanson Hello!, à la chorégraphie satirique et hilarante de Two by Two et Hasa Diga Eebowai, et au flamboyant numéro de Spooky Mormon Hell Dream, l’un des meilleurs du spectacle.

À ne pas manquer

The Book of Mormon est à voir à tout prix, parce que son humour est ingénieux, irrévérencieux et son esprit Broadway, complètement authentique. C’est un spectacle qui saura ravir autant les amateurs de comédies musicales classiques, que les amateurs d’humour au deuxième degré.

Même si les représentations sont présentement à guichet fermés, il vous reste encore la chance de gagner des billets avec la loterie à 25$. Il suffit de se présenter 2h30 avant le début de la représentation et de donner son nom. Le tirage se fait 2h avant le spectacle et donne la chance de mettre la main sur de très bons billets, pour la modique somme de 25$.

 

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